Carlos Tavares : La transition vers les voitures électriques crée un risque social

Carlos Tavares : La transition vers les voitures électriques crée un risque social

Le groupe Stellantis, dirigé par Carlos Tavares, a atteint ses objectifs malgré une année complexe en 2021. Dans une interview accordée à plusieurs journaux européens, Tavares aborde différents sujets liés à l’industrie automobile, notamment la transition vers les voitures électriques.

Des résultats satisfaisants malgré les défis

Malgré la crise des semi-conducteurs, l’inflation des matières premières et la pandémie de Covid-19, Carlos Tavares se dit satisfait des résultats de Stellantis. Il souligne la mise en place de nouvelles organisations et gouvernances ainsi que la préparation d’un plan stratégique à présenter en mars. Malgré ces défis, le groupe a réussi à obtenir des résultats remarquables au premier semestre.

La stratégie de la valeur : respect du travail et qualité

Carlos Tavares défend la stratégie de la valeur adoptée par Stellantis. Selon lui, il est injuste de vendre des voitures de qualité à des prix inférieurs à ceux de la concurrence. Grâce à des progrès spectaculaires en termes de qualité des produits et services, le groupe connaît une croissance des ventes. Cependant, cette stratégie ne vise pas uniquement la croissance des volumes, mais plutôt la vente de voitures de qualité à des prix justes.

À lire aussi  La voiture électrique d’Alibaba débarque enfin !

Les risques de l’électrification et les coûts élevés

L’électrification des véhicules crée des risques sociaux, selon Carlos Tavares. Les prix plus élevés des voitures électriques, notamment en raison des technologies coûteuses, pourraient exclure les classes moyennes qui ne pourront pas se permettre d’acheter de nouvelles voitures à près de 30 000 euros. De plus, Tavares évoque les coûts élevés des technologies électriques, qui sont 50% plus chères que les technologies thermiques.

Les enjeux de la transition énergétique et les choix politiques

Carlos Tavares souligne que l’électrification des voitures est un choix politique plutôt qu’un choix de l’industrie automobile. Selon lui, d’autres méthodes moins coûteuses et plus rapides pour réduire les émissions auraient pu être utilisées. Il estime également qu’il est trop tôt pour juger si l’approche européenne en matière de transition énergétique est raisonnable. Il faudra attendre plusieurs années pour évaluer les résultats réels de l’électrification sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Le défi de la transformation industrielle

La transition vers les véhicules électriques pose un défi majeur pour l’industrie automobile. Carlos Tavares souligne la nécessité de transformer rapidement les usines pour répondre à la demande croissante de voitures électriques. Cependant, cette transformation doit être progressive pour éviter des conséquences sociales majeures. Les sous-traitants de l’industrie automobile devront également s’adapter rapidement à ce changement.

Les enjeux économiques et sociaux de l’électrification

Les coûts élevés de l’électrification soulèvent la question du financement. Carlos Tavares estime que les subventions aux véhicules électriques devront être maintenues jusqu’en 2025 au moins. Cependant, il doute que les États puissent continuer à subventionner les ventes à ce niveau, ce qui pourrait avoir des conséquences sociales importantes. Il souligne également la nécessité de réduire les surcoûts de l’électrique pour rendre ces véhicules plus accessibles.

À lire aussi  Comment préserver la batterie de sa voiture électrique : les erreurs à éviter

Le marché de l’automobile et Tesla

Carlos Tavares aborde également la question de la valorisation boursière de Tesla par rapport aux autres constructeurs automobiles. Bien qu’il reconnaisse le travail remarquable d’Elon Musk, il estime que la valeur boursière de Tesla ne repose pas nécessairement sur des aspects physiques. Il souligne les contraintes politiques et sociales auxquelles les constructeurs traditionnels sont confrontés, contrairement à Tesla qui ne gère pas les mêmes problématiques.

La gestion des sites et la compétitivité

Carlos Tavares réaffirme son engagement à ne pas fermer d’usines en Europe, mais souligne que la compétitivité est un enjeu crucial. Les décisions concernant l’avenir des sites dépendront des contraintes politiques liées à la décarbonation en Europe et de leurs conséquences sur le marché automobile. Il évoque également les coûts de production élevés en Italie et les améliorations nécessaires.

La diversité culturelle et la construction de Stellantis

Concernant la fusion entre PSA et FCA, Carlos Tavares souligne l’importance de la diversité culturelle et affirme qu’il ne cherche pas à imposer une culture unique à tous les collaborateurs. Il reconnaît les spécificités et l’expérience de chaque individu au sein de l’entreprise. Il admet que certaines inquiétudes peuvent surgir lors d’un tel changement, mais souligne les avantages de travailler dans une entreprise de premier plan qui prône la diversité.

Les défis du télétravail et le rôle de manager

Carlos Tavares soutient le télétravail, qu’il considère comme plus efficace que le travail en présentiel. Cependant, il souligne également l’importance des rencontres en personne pour favoriser les échanges entre collègues. Il évoque également l’influence de sa passion pour la course automobile sur son leadership et souligne l’importance de l’équilibre entre travail, famille et loisirs pour obtenir des résultats en tant que manager.

À lire aussi  Essai Comparatif : Citroën C4 Grand Picasso vs. Renault Espace 5

Carlos Tavares, à travers cette interview, met en lumière les défis et les enjeux de l’industrie automobile, en particulier la transition vers les voitures électriques. Il souligne les conséquences sociales et économiques de cette transition, tout en se positionnant en faveur d’une approche progressive pour éviter les chocs brutaux. Sa vision met en avant la nécessité de concilier la transition énergétique, la compétitivité de l’industrie et les besoins des consommateurs.