Carlos Tavares, directeur général de Stellantis, exprime son opposition à la transition énergétique rapide vers les véhicules électriques en Europe. Il remet en cause l’idée selon laquelle tous les véhicules devraient être électriques, car cela entraînerait des conséquences sociales difficiles à gérer. Selon lui, il est nécessaire d’adopter une approche pragmatique en complément de l’approche dogmatique actuelle.
Une transition énergétique trop rigide
La décision de vendre exclusivement des véhicules électriques d’ici 2035 dans l’Union européenne est jugée dogmatique par Carlos Tavares. Il estime que cette approche a des conséquences sociales ingérables. Le directeur général de Stellantis propose donc d’ajouter une couche de pragmatisme à cette approche, en continuant à subventionner les ventes de véhicules hybrides.
Stellantis s’engage dans l’électrification de ses gammes
Malgré ses réserves, Stellantis s’engage pleinement dans l’électrification de ses gammes de véhicules. Le groupe souhaite réduire de moitié ses émissions de carbone d’ici 2030 par rapport à celles de 2021, puis les réduire de 90 % d’ici 2038. Cependant, le directeur général souligne que proposer des véhicules à moins de 20 000 euros dans les années à venir semble improbable, et encore moins en France.
Les classes moyennes face à l’achat de véhicules électriques
Carlos Tavares soulève une problématique importante : comment protéger la mobilité des classes moyennes qui ne peuvent pas se permettre d’acheter un véhicule électrique ? Selon lui, il est nécessaire de proposer une solution de transition, en encourageant les classes moyennes à remplacer leurs vieilles voitures par des véhicules hybrides, moins polluants mais pas encore électriques.
Les bulles de marché et la concurrence chinoise
Le directeur général de Stellantis considère également que le “leasing social” pour les voitures électriques, qui devrait être mis en place par le gouvernement d’ici fin 2023, est une mesure intelligente. Cependant, il estime que le montant mensuel devrait plutôt être de 120 à 150 euros, au lieu des 100 euros annoncés par Emmanuel Macron. Carlos Tavares met en garde contre la concurrence chinoise, qui dispose déjà d’une avance significative dans le domaine des véhicules électriques.
La fragmentation du marché et les enjeux pour l’avenir
Carlos Tavares met également en garde contre les tensions géopolitiques actuelles et la fragmentation du marché automobile. Selon lui, si le monde continue à se diviser en “bulles” commerciales, cela pourrait entraîner une hausse des prix des véhicules. De plus, la hausse des coûts des matières premières représente une menace pour l’industrie automobile. Carlos Tavares conclut en déclarant que seule l’avenir nous dira quelles entreprises survivront à la période 2020-2030.
En conclusion, Carlos Tavares soulève des questions importantes concernant la politique du “tout électrique”. Il propose une approche plus pragmatique et met en évidence les défis auxquels sont confrontées les classes moyennes dans l’achat de véhicules électriques. Il met également en garde contre la concurrence chinoise et la fragmentation du marché automobile.