Carlos Tavares, ancien dirigeant du groupe automobile français PSA, a exprimé son inquiétude face aux futures élections et à l’incidence qu’elles pourraient avoir sur l’avenir des voitures électriques. Bien qu’il n’était pas un fervent défenseur de cette technologie à une époque, il a finalement lancé son groupe dans d’importants projets d’électrification, après la fusion avec FCA en 2021 pour former Stellantis.
Stellantis s’est engagé à électrifier complètement sa gamme de véhicules, en particulier en Europe où la plupart de ses marques deviendront entièrement électriques d’ici la fin de la décennie. Même aux États-Unis, les marques Chrysler, Dodge, Jeep et Ram investissent massivement dans cette technologie. Carlos Tavares est devenu un fervent défenseur de la voiture électrique, appelant régulièrement les gouvernements à intensifier leurs efforts dans ce domaine. Récemment, Stellantis a même surpris en annonçant la distribution de la marque chinoise de voitures électriques Leapmotor en Europe et en devenant actionnaire en Chine.
Cependant, le succès de la stratégie commerciale de Stellantis dépend de l’adaptation des différents marchés à cette électrification de masse. Les ventes de voitures électriques stagnent en Europe depuis quelques mois, laissant craindre la formation d’un palier. Les ventes de la Fiat 500e n’ont pas été aussi bonnes que prévu en 2023, et les concurrents tels que Volkswagen connaissent également des difficultés. Les consommateurs européens semblent attendre les nouvelles voitures électriques promises à un prix abordable de 25 000 €, prévues pour 2024 au plus tôt et 2026 au plus tard, par plusieurs constructeurs, dont les marques de Stellantis (Citroën, Fiat et Opel), Volkswagen et Tesla.
Et si les élections changeaient tout ?
Carlos Tavares s’inquiète également du contexte politique et de son impact sur l’électrification automobile. Lors d’une visite d’usine à Mirafiori en Italie, il a confié aux journalistes allemands d’Automobiwoche : “Deux élections importantes auront lieu l’année prochaine. Celles du Parlement européen en juin et les présidentielles américaines en novembre. Elles pourraient bouleverser les politiques d’électrification et obliger le groupe Stellantis à revoir sa stratégie.”
Aux États-Unis, une victoire du parti républicain pourrait remettre en question les mesures d’aide mises en place par le gouvernement de Joe Biden. En Europe, certains membres de l’Union européenne cherchent à atténuer l’interdiction totale des voitures thermiques à partir de 2035. Le gouvernement britannique a d’ailleurs récemment décidé de retarder l’interdiction des voitures neuves à essence prévue initialement pour 2030.
Dans un contexte où la plupart des constructeurs européens misent sur une forte augmentation des ventes de voitures électriques à moyen et long terme, tout changement politique au sein des institutions européennes pourrait avoir des conséquences importantes. Certaines voitures électriques, telles que les futures Citroën ë-C3, Fiat Panda, Volkswagen ID.2, Renault Twingo et autres, pourraient convaincre les clients de leurs qualités, si elles se révèlent ultra-compétitives.
Carlos Tavares et le groupe Stellantis restent donc attentifs à l’évolution des élections et à leur impact sur l’avenir des voitures électriques. Les décisions politiques à venir pourraient influencer considérablement la stratégie de l’entreprise et l’adoption de la mobilité électrique à grande échelle.
Article traduit et adapté de l’original en français