L’été prochain, Apple lancera aux États-Unis une carte bancaire sans les chiffres traditionnellement imprimés en relief. Mais qu’en est-il de la sécurité ? Les concurrents d’Apple suivront-ils cette tendance de design ?
Une innovation majeure d’Apple
En mars dernier, Apple a fait sensation en dévoilant sa nouvelle carte bancaire, l’Apple Card. Parmi ses caractéristiques, cette carte se distingue par sa matière en métal, similaire aux cartes haut de gamme de N26 et Revolut. Mais ce qui attire le plus l’attention, c’est la disparition des chiffres et symboles habituellement présents, tels que le numéro à 16 chiffres, la date d’expiration et la mention débit ou crédit.
L’histoire de l’embossage des cartes
Les chiffres en relief présents sur la plupart des cartes bancaires actuelles sont un héritage d’une époque où les terminaux de paiement électroniques (TPE) n’existaient pas encore. Auparavant, pour effectuer un paiement par carte, il fallait utiliser un “fer à repasser” ou un “sabot” pour transférer les informations de la carte sur du papier carbone. Ainsi, il était nécessaire que ces informations soient en relief.
L’obsolescence de l’embossage
Depuis les années 1980, les TPE capables de lire les informations de la bande magnétique ou de la puce sont généralisés en France. Pourtant, l’embossage n’a pas disparu dans certaines régions du monde, comme l’Amérique du Nord, l’Asie et l’Afrique. Certains commerçants dans ces pays utilisent toujours les “sabots” pour des paiements classiques.
Fiabilité des cartes embossées
Une opinion assez répandue parmi les consommateurs est que les cartes embossées sont plus fiables et mieux acceptées dans les magasins. En réalité, le niveau d’acceptation d’une carte ne dépend pas de l’embossage. Cette idée provient principalement du fait que les cartes d’entrée de gamme, comme Electron ou Maestro, qui ne sont pas imprimées en relief, peuvent être plus souvent refusées.
Pourquoi les informations sont-elles toujours imprimées sur la carte ?
Il est vrai que l’impression physique des informations sur la carte peut sembler obsolète. En effet, ces informations sont déjà contenues dans la puce ou la piste électronique de la carte, que les TPE utilisent pour les récupérer. Cependant, les cartes internationales à puce doivent être compatibles avec différents systèmes dans le monde. Ainsi, certains commerçants à l’étranger peuvent vérifier visuellement les informations avant d’accepter un paiement.
La sécurité des cartes sans chiffres visibles
L’impression des chiffres sur la carte expose des informations sensibles aux yeux des tiers, tels que les commerçants. Avec le numéro unique, la date de validité et le cryptogramme, il est possible pour une personne malveillante d’effectuer des achats en ligne. Cependant, il existe des techniques plus efficaces pour récupérer ces informations, telles que le skimming. De plus, les paiements en ligne sont souvent sécurisés par une authentification supplémentaire, telle qu’un code à usage unique reçu par SMS.
Le futur des cartes bancaires
Avec son pouvoir marketing, Apple réussira-t-il à révolutionner les cartes bancaires, tout comme il l’a fait avec l’iPhone il y a plus de dix ans ? Selon Patrice Bernard, spécialiste en innovation bancaire, le design de la carte est de plus en plus important pour les utilisateurs. Bien que certains nostalgiques pourraient regretter l’ère des “sabots”, de plus en plus de personnes souhaitent avoir le logo d’Apple sur leur carte.
Cette évolution n’est cependant pas encore acquise. Les émetteurs de cartes doivent se conformer aux règles imposées par les réseaux Visa et Mastercard, ce qui limite leur créativité. Bien que l’embossage puisse disparaître pour des raisons de sécurité, les chiffres imprimés sont encore souvent nécessaires.
Alors, la nouvelle carte sans chiffres visibles d’Apple marquera-t-elle le début d’une nouvelle ère pour les cartes bancaires ? L’avenir nous le dira.