Ce que l’on apprend (réellement) en PACES

Ce que l’on apprend (vraiment) en PACES

La première année commune aux études de santé, plus communément appelée PACES, est bien différente des années qui suivent en médecine, odontologie, pharmacie et sage-femme. Mais quelles sont les véritables connaissances que l’on acquiert durant cette année de formation et de sélection ? Découvrons ensemble les 8 unités d’enseignement (UE) qui composent cette première année.

Fac de santé - université Joseph-Fourier Grenoble 1
La fac de santé de l’université Joseph-Fourier, à l’heure des cours // © Virginie Bertereau

Vous vous souvenez d’Anatole ? Ce squelette étudié en cours de SVT (sciences de la vie et de la Terre) ? C’est en contemplant ses formes, ou en passant des heures devant “Dr House” ou “Grey’s Anatomy”, que vous avez décidé de vous lancer dans des études de santé. Mais avant de vous spécialiser en médecine, odontologie, pharmacie ou sage-femme (ou autres filières paramédicales comme la kinésithérapie), il faut, sauf cas exceptionnels, réussir le concours à la fin de la PACES (première année commune aux études de santé). Et là, oubliez l’ambiance hospitalière. C’est une année essentiellement théorique qui vous attend…

8 UE pour toutes les facultés

Le programme national de la PACES comprend 7 unités d’enseignement communes à tous les étudiants, quel que soit leur choix final entre médecine, odontologie, pharmacie ou sage-femme. Ces UE sont réparties sur les deux semestres. Une 8e UE spécifique à chaque filière, à choisir au second semestre, complète cette maquette. Bien que le contenu des cours puisse varier d’une faculté à l’autre (ainsi que les coefficients attribués aux épreuves), la PACES repose sur les mêmes bases dans toutes les universités.

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Des sciences, encore des sciences

L’UE 1, intitulée “Atomes, biomolécules, génome, bioénergétique, métabolisme”, est un mélange de chimie, biochimie, biologie moléculaire, biologie cellulaire et génétique. Selon Rodolphe Pellet, vice-président des études médicales à l’ANEMF (Association nationale des étudiants en médecine de France), cette UE permet de revoir les bases de nombreuses matières. On y étudie la mécanique quantique, la chimie organique, les réactions acides-bases, la génétique, en bref, on plonge dans l’échelle la plus infime du vivant. Pour les étudiants, la difficulté réside dans l’enregistrement d’un maximum d’informations en un temps très limité.

L’UE 2 se concentre sur “La cellule et les tissus”. Elle aborde la cytologie, l’histologie, la biologie cellulaire et l’embryologie. On y apprend les différents types de cellules, leur fonctionnement, leur organisation pour créer des organes. Selon Rodolphe Pellet, cette UE est plutôt appréciée des étudiants, car elle est plus concrète que l’UE 1.

L’UE 3, quant à elle, se divise en deux parties. La première partie, intitulée “Organisation des appareils et systèmes : bases physiques des méthodes d’exploration”, est destinée aux passionnés de physique pure ! On y étudie les états de la matière, l’électromagnétisme, la radioactivité, l’optique, autant de disciplines qui permettront de comprendre plus tard l’imagerie médicale.

La seconde partie de l’UE 3, appelée “Organisation des appareils et systèmes : aspects fonctionnels” revient sur les bases de la physiologie, c’est-à-dire le fonctionnement du vivant. Au programme : pH et équilibres acido-basiques, transports électriques membranaires, mécanique des fluides… Il s’agit de comprendre les échanges, les équilibres et les déplacements des liquides dans le corps humain.

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Dans le vif du sujet

L’UE 4, intitulée “Évaluation des méthodes d’analyse appliquées aux sciences de la vie et de la santé”, met l’accent sur les mathématiques, même si cela se fait de manière appliquée. Il s’agit de biostatistiques. Selon Rodolphe Pellet, cette UE est souvent discriminante, car elle creuse l’écart entre les “bons en maths” et les autres. Pour ceux qui n’ont pas de facilités, il faudra travailler dur. Or, le rapport entre le travail fourni et le nombre de points à gagner n’est pas toujours avantageux.

L’UE 5, intitulée “Organisation des appareils et systèmes : aspects morphologiques et fonctionnels”, est l’unité d’enseignement la plus proche de la médecine, puisqu’elle permet d’étudier l’anatomie du corps humain. En PACES, on aborde un peu de tout : les appareils digestif, respiratoire, circulatoire, les membres supérieurs et inférieurs… À la fin de l’année, vous devez avoir une bonne base de connaissances pour la suite, souligne Rodolphe Pellet.

L’UE 6, quant à elle, est une “Initiation à la connaissance du médicament”. En PACES, tous les étudiants se penchent sur le médicament, même s’ils ne se destinent pas à la filière pharmacie. Il s’agit d’étudier son cycle de développement et de fabrication, sa diffusion et ses mécanismes d’action dans l’organisme, ainsi que son cadre juridique. Ce n’est donc pas qu’une question de chimie.

Là où tout se joue…

L’UE 7, “Santé, société, humanité”, est une unité d’enseignement atypique de la PACES. Plus littéraire, elle aborde les sciences humaines, sociales et la culture générale. On y traite notamment de l’éthique, de la psychologie, de la philosophie, de la déontologie… Cette UE a été ajoutée au programme pour diversifier le profil des étudiants, affirme Rodolphe Pellet. L’épreuve du concours peut prendre la forme d’une simple restitution de connaissances ou d’une réflexion plus poussée selon les facultés. Dans tous les cas, il ne faut pas la négliger, car elle peut avoir un poids significatif dans la note finale et vous permettre de vous démarquer.

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L’UE 8 : l’UE spécifique. Au second semestre, les étudiants ont le choix parmi une ou plusieurs UE spécifiques aux 4 filières de PACES, en préparation du ou des concours visés. Chacune de ces UE comprend environ quatre matières, certaines étant communes à plusieurs filières. Passer deux concours ne signifie donc pas nécessairement une charge de travail insurmontable pour les étudiants qui souhaitent garder une filière de secours. Le programme de l’UE spécifique est librement choisi par chaque faculté, un critère à prendre en compte au moment de choisir votre université.

Pour aller plus loin : “Réussir ses études de santé”, par Ludivine Coste, éditions l’Etudiant.