Centre Hospitalier Universitaire de Reims

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L’incontinence urinaire est la perte involontaire d’urine. Chez les hommes, elle est le plus souvent causée par un traitement médical ou chirurgical. On distingue deux types d’incontinence urinaire : aux efforts et par impériosité.

L’incontinence aux efforts se manifeste par des fuites urinaires lors de la toux, des éternuements, du port de charge lourde ou des changements de position. Elle est fréquente après une prostatectomie et est généralement due à une déficience du muscle sphincter ou à une diminution de la longueur de l’urètre. Elle régresse souvent dans les trois mois suivant l’intervention.

L’incontinence urinaire par impériosité se caractérise par des fuites urinaires suite à un besoin irrépressible d’uriner. Elle est causée par des contractions incontrôlées du muscle de la vessie.

Il est important de différencier ces deux types d’incontinence car les traitements médicaux et chirurgicaux diffèrent. Généralement, un des deux types prédomine et sera traité en priorité.

Examens pour identifier l’origine de l’incontinence

Pour déterminer le meilleur traitement adapté à votre cas, votre praticien pourra vous demander de réaliser divers examens :

  • Un Examen Cyto-Bactériologique des Urines (ECBU) pour vérifier l’absence d’infection urinaire.
  • Un calendrier mictionnel pour enregistrer les horaires et les volumes de chaque miction pendant trois jours consécutifs à votre domicile.
  • Un pad test pour quantifier les pertes urinaires en pesant les protections utilisées pendant la journée.
  • Une fibroscopie ou cystoscopie pour vérifier s’il y a des anomalies le long de l’urètre ou au niveau de la vessie.
  • Une mesure du débit urinaire et du résidu vésical pour exclure la présence d’un obstacle.
  • Un Bilan Urodynamique pour évaluer le fonctionnement et la coordination des organes impliqués dans la miction.
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Tous ces examens ne seront pas systématiquement réalisés, mais ils peuvent aider à préciser le mécanisme de l’incontinence en cas de doute.

Traitements médicaux

Les médicaments anticholinergiques peuvent réduire les contractions de la vessie, ce qui les rend utiles dans le cas d’incontinence par impériosité. La rééducation pelvi-périnéale et sphinctérienne réalisée par un kinésithérapeute peut renforcer le muscle sphincter ou réapprendre la coordination nécessaire pour éviter les fuites.

Traitements chirurgicaux

Les traitements chirurgicaux de l’incontinence urinaire visent principalement à corriger l’incontinence aux efforts, qui est la forme la plus courante chez les hommes après une prostatectomie. Deux procédures chirurgicales sont disponibles : les bandelettes rétro-urétrales et le sphincter urinaire artificiel.

Les bandelettes rétro-urétrales sont des bandes synthétiques placées en arrière de l’urètre par voie périnéale. Cette intervention est généralement réalisée en ambulatoire et permet dans la plupart des cas une guérison complète de l’incontinence.

En cas d’incontinence urinaire sévère, la pose d’un sphincter urinaire artificiel peut être proposée. Ce dispositif hydraulique prothétique permet une occlusion complète de l’urètre. L’utilisation du sphincter nécessite une activation manuelle par le patient pour uriner.

Incontinence après prostatectomie radicale

L’incontinence urinaire après une prostatectomie radicale est une complication fréquente, généralement passagère, qui s’améliore spontanément au cours de la première année post-opératoire. Différents facteurs influent sur le degré d’incontinence, tels que l’âge du patient, l’état de continence avant l’opération et la possibilité de conserver la longueur de l’urètre et du sphincter pendant l’intervention.

Dans un premier temps, des séances de rééducation pelvi-périnéale peuvent être prescrites pour renforcer le muscle sphincter. Si ces séances ne suffisent pas, la pose de bandelettes rétro-urétrales ou d’un sphincter urinaire artificiel peut être envisagée.

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Ces techniques de traitement de l’incontinence urinaire après prostatectomie peuvent être réalisées même plusieurs années après l’intervention.