Le marché des véhicules neufs est confronté à de longs retards de livraison, ce qui pousse certains Canadiens à se tourner vers les voitures d’occasion. Cependant, cette alternative peut coûter encore plus cher.
Yasin Guzeltas, directeur du concessionnaire de voitures d’occasion Superb Auto à North York, a constaté cette tendance. “Je vois toujours beaucoup de véhicules d’occasion sur le marché qui sont plus chers que les modèles neufs”, dit-il.
La pénurie d’approvisionnement oblige les concessionnaires à se livrer à des guerres d’enchères, ce qui fait augmenter les prix. Certains modèles populaires sont particulièrement touchés. Par conséquent, une voiture qui devrait être vendue à 25 000 $ peut finalement être achetée pour 26 000 ou 27 000 $. De plus, les concessionnaires doivent prendre en compte les frais des ventes aux enchères, la remise à neuf, le nettoyage, le changement des pneus et des freins, ce qui augmente encore la facture.
Les concessionnaires de voitures d’occasion doivent donc vendre ces véhicules à des prix plus élevés pour couvrir leurs frais et réaliser un bénéfice suffisant pour survivre dans ce marché. Certains clients trouvent ces prix étranges et refusent de payer plus que le prix de détail suggéré par le fabricant, tandis que d’autres comprennent la situation.
Toujours une valeur élevée après trois ans
La demande est si forte que de nombreux véhicules d’occasion conservent leur valeur, même après quelques années d’utilisation. Selon Benoit Charette, chroniqueur et éditeur de l’Annuel de l’automobile, “un véhicule d’occasion de trois ans vaut généralement le même prix qu’un véhicule neuf”.
Le marché des voitures d’occasion dépend fortement des voitures neuves. Ainsi, les problèmes d’approvisionnement, tels que la pénurie de puces électroniques, ont un impact direct sur le marché de l’occasion. Les grandes institutions de location d’automobiles se sont également tournées vers les voitures d’occasion en raison du manque de voitures neuves, ce qui réduit encore plus l’offre pour les consommateurs.
En conséquence, les personnes qui souhaitent acheter une voiture à un prix raisonnable doivent parfois se tourner vers des véhicules d’occasion de quatre ou cinq ans, selon le chroniqueur.
Des prix élevés qui ne redescendront pas
Même si les stocks augmentent progressivement, les prix des voitures d’occasion ne reviendront pas à leur niveau d’avant la pandémie. Les consommateurs s’adaptent à ces nouvelles normes en prolongeant la durée moyenne de leurs contrats de location et de financement.
Cela explique pourquoi le nombre de transactions sur les sites de vente de voitures d’occasion a augmenté de plus de 10 % au cours des premiers mois de 2023, malgré les taux d’intérêt et les prix élevés, selon l’expert de recherche et d’analyse pour AutoTrader.ca.
Avant la pandémie, les prix des voitures diminuaient progressivement chaque mois après une période de hausse en début d’année. Cependant, en 2021 et 2022, ces fluctuations saisonnières étaient absentes en raison de la situation anormale du marché.
Bien que la situation semble se normaliser cette année avec une variation mensuelle des prix, la moyenne du prix d’un nouveau véhicule en février 2020 était inférieure à 27 000 $. Les prix actuels sont donc plus élevés, et il n’est pas prévu qu’ils reviennent à leur niveau d’avant la pandémie de sitôt.