Un tableau de la France automobile en 2019 nous révèle que le prix des voitures neuves est en baisse et de plus en plus d’automobilistes se tournent vers le marché de l’occasion. Malgré leur âge avancé, les Français n’ont jamais possédé autant de voitures.
La prime à la conversion, introduite en 2018, vise à rajeunir le parc automobile en retirant les véhicules les plus anciens. Cette année, environ 400 000 vieilles voitures devraient être envoyées à la casse. La subvention, pouvant atteindre 5000 euros, est accordée uniquement si l’achat d’un nouveau véhicule s’accompagne de la mise au rebut d’une voiture ancienne. Mais où se trouvent les propriétaires éligibles à cette prime ?
Les départements avec le plus de candidats à la casse
Selon les données fournies par notre partenaire spécialiste des données, AAA Data, nous pouvons dresser une carte des départements comptant le plus de voitures éligibles à ce dispositif, c’est-à-dire bonnes pour la casse. En moyenne, 38% des voitures légères immatriculées en France sont éligibles à la prime.
Dans certains départements, plus de 4 voitures sur 10 pourraient bénéficier de cette prime, surtout dans les départements ruraux. Par exemple, dans les Ardennes, environ 41% du parc automobile pourrait finir à la casse, soit environ 99 000 véhicules.
Où se trouvent les plus vieilles voitures ?
Il est intéressant de préciser les chiffres pour déterminer les véritables vieilles voitures, celles qui remontent à avant 1997. En effet, si la prime s’applique aux modèles diesel d’avant 2006 (plus de 13 ans), elle est réservée aux modèles essence de plus de 22 ans. Nous avons donc isolé tous les véhicules immatriculés avant 1997.
Bien que certains départements avec le plus de voitures de plus de 22 ans rejoignent en partie ceux éligibles à la prime, la situation change dans certains départements. Par exemple, les Alpes-Maritimes ne figurent pas parmi les départements avec le plus de voitures éligibles à la prime à la conversion. Cependant, ce département compte parmi ceux où l’on trouve le plus de voitures très anciennes en France : 22% du parc automobile, soit 210 000 véhicules sur 942 000. Paris est dans la même situation.
Vieilles voitures et précarité coïncident-elles ?
Dans les Alpes-Maritimes et à Paris, la présence de voitures de collection (officiellement âgées de plus de 30 ans) fait augmenter la moyenne. Cependant, dans certaines régions, un taux élevé de vieilles voitures illustre principalement une véritable précarité économique.
Selon AAA Data, en moyenne, 61% des ventes de voitures d’occasion l’an dernier concernaient des véhicules de 6 ans et plus. Cependant, dans trois régions, ce taux est encore plus élevé : en Corse, dans les Hauts-de-France et en Occitanie, qui sont également des régions identifiées par l’Insee comme ayant un taux élevé de pauvreté. Même si ces régions comptent un nombre important de très vieilles voitures et de voitures éligibles à la prime, ce qui est particulièrement notable dans les Hauts-de-France, cela montre surtout une forte disparité de revenus. La hausse du nombre de foyers possédant plusieurs voitures peut également expliquer cette différence, au-delà de la question économique. En effet, la troisième voiture est souvent un vieux modèle.
AAA Data souligne une augmentation du ratio entre les voitures d’occasion et les voitures neuves vendues au cours des 10 dernières années. Ce ratio est particulièrement élevé chez les jeunes conducteurs. En 2018, pour une voiture neuve achetée par un conducteur âgé de 18 à 29 ans, 18 voitures d’occasion ont été vendues. En 2009, ce ratio était de seulement 1 pour 10. Cependant, il faut prendre en compte l’amélioration de la qualité et donc la prolongation de la durée de vie des véhicules actuels.
