Lorsqu’il s’agit de versions spéciales de l’Audi 80 B4, les S2 et RS2 accaparent la majorité de la lumière des projecteurs. Peut-être est-ce la raison pour laquelle un exemplaire rare de l’Audi 80 est resté largement oublié au fil des années.
Cette voiture en question est la 80 Quattro Competition, dont Audi a produit 2500 exemplaires pour homologuer sa voiture de course Super Tourenwagen Cup portant le même nom. Lors de la première année du STC, qui est né des cendres de l’original Deutsche Tourenwagen Meisterschaft, l’Audi 80 a affronté des versions préparées pour la course de la BMW E36 318iS, la Ford Mondeo, la Nissan Primera, et bien d’autres encore.
Le pilote allemand Frank Biela a commencé l’année en trombe avec l’équipe ROC Competition dans sa 80, remportant trois des quatre premières manches. Finalement, c’est Johnny Cecotto, un Vénézuélien qui avait fait ses armes en compétition à deux et quatre roues, qui a remporté le championnat avec une 318iS.
À ce moment-là, l’Audi 80 était en train d’être remplacée par l’A4, offrant à Audi un point de départ pour une nouvelle voiture de course STW. Cela rend la version routière de la Quattro Competition d’autant plus intéressante.
En plus d’un moteur 2.0 litres 16 soupapes en ligne développant 136 chevaux, Audi a équipé la version de compétition homologuée avec des pare-chocs avant et arrière empruntés à la S2, des phares généralement réservés à la version V6 80, ainsi qu’un nouvel aileron arrière. Des détails intéressants, mais pas suffisants pour que beaucoup aient envie de conserver la QC à tout prix. Ainsi, il est difficile d’en trouver une de nos jours.
Pourtant, le lecteur autrichien de CT, Gabriel ‘Gabby B’ Benischek, y est parvenu et, qui plus est, il a payé seulement 150 € pour le numéro 429 sur 2500 en 2018. La condition ? La voiture avait subi de lourds dégâts à l’avant.
Gabby a passé les deux années suivantes à démonter et reconstruire entièrement l’Audi 80, en la repeignant dans sa couleur d’origine pour faire bonne mesure. La touche finale vient des ‘spacers’ de l’aileron qui étaient fournis avec la voiture neuve, permettant de le surélever considérablement.
Avec l’extérieur réglé, l’attention s’est tournée vers le moteur. 136 chevaux semblait être une puissance raisonnable en 1995, mais dans les années 2020, cela ne semble tout simplement pas suffisant pour une voiture qui a cette allure.
La solution est venue d’un moteur turbo de 1.8 litre provenant d’une Audi A4 B5. Certes, les 4 cylindres 20 soupapes du groupe VW ne sont pas les pièces les plus faciles à travailler (ils ont une courroie de distribution et une chaîne de distribution), mais avec une puissance de base de 148 chevaux et un potentiel d’amélioration, ce moteur était idéal pour offrir à l’Audi 80 une puissance plus adéquate.
Un intercooler frontal et une reprogrammation de niveau 1 permettent au 1.8 litre de développer désormais 200 chevaux, et grâce à sa reconstruction avec des composants internes renforcés avant son installation, il pourra fournir beaucoup plus à l’avenir. Gabby s’est également assuré que le compartiment moteur ait un aspect d’origine au premier coup d’œil – pas de vilains caches moteur en plastique ici.
Avec une expérience en réparation de carrosseries automobiles, Gabby était idéalement placé pour réaliser tout le projet lui-même. Le coût principal de la construction était le temps – le jeune homme de 24 ans estime avoir passé plus de 600 heures sur la 80 Competition. “J’ai certainement mérité un autocollant ‘construit, pas acheté’”, conclut-il. Difficile de contredire cela.
