Cette start-up révolutionne la transformation des voitures en véhicules électriques

Cette start-up révolutionne la transformation des voitures en véhicules électriques

voiture électrique

A première vue, rien ne distingue la Twingo garée dans une petite rue parisienne, à deux pas de l’Opéra – si ce n’est sa carrosserie qui clame « maintenant, je suis une voiture électrique ». Sous le capot, c’est une autre histoire. Les cylindres et autres pistons ont laissé la place à un moteur électrique et un alternateur, sous un cache noir reprenant les codes des moteurs thermiques traditionnels. Les cinq packs batteries sont dissimulés, trois à l’avant, deux à la place du réservoir de carburant.

Révolutionner la conversion des voitures thermiques en électriques

« Nous avons simplement changé le moteur en conservant la boîte de vitesses, sans toucher ou presque à l’habitacle. Nous voulions que le conducteur ait l’impression qu’il s’agit de la même voiture, et qu’elle se conduise exactement de la même façon », explique Aymeric Libeau, le fondateur de Transition-One. Cette jeune pousse, née il y a dix-huit mois, veut industrialiser le « rétrofit électrique », du nom technique de la conversion de vieilles voitures thermiques à l’électrique.

Autonomie limitée

Après 25 ans passés à développer Pentalog, une société d’ingénierie informatique basée à Orléans, l’entrepreneur barbu, casquette rouge vissée sur la tête, a eu une révélation. « Je ne suis pas écolo, dit-il. Mais en découvrant le plan climat de Nicolat Hulot , en juillet 2017, j’ai compris qu’il fallait faire quelque chose ». Dès le premier jour, il se fixe de grands principes : il s’attaquera aux petites voitures de segment A (la Renault Twingo, la Fiat 500, la Peugeot 107, la Citroën C1 et la Toyota Aygo) ; l’autonomie sera limitée à une centaine de kilomètres ; et la transformation devra être effectuée en 4 heures maximum. « Il s’agit de réduire les coûts en limitant les ambitions, sur l’autonomie notamment, et grâce aux volumes, en industrialisant les process », explique-t-il. « Mon prix cible est de 5.000 euros, subventions déduites ».

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Transition-One compte lancer les précommandes dès septembre. Elles seront limitées à 200 cette année. Aymeric Libeau est confiant. Il a déjà sécurisé le hangar où se dérouleront les opérations, près d’Orléans, et travaillé sur les achats de moteurs et de batteries. Employant sept salariés, la société espère passer à quinze ou vingt d’ici à la fin de l’année.

Levées de fonds

La route est encore semée de gros obstacles, car le succès dépendra des coûts effectifs, du niveau des subventions, de la possibilité d’obtenir les autorisations nécessaires : il faudra notamment obtenir la signature de l’arrêté autorisant l’homologation des véhicules « rétrofittés », en cours de rédaction.

« Si l’arrêté est signé comme prévu avant la fin de l’année, nous tablons sur 4.000 ventes l’an prochain et 100.000 en moins de quatre ans » explique l’entrepreneur. Transition-One a en tout cas déjà convaincu des investisseurs : la jeune pousse, qui a levé 300.000 euros en mai dernier, compte à son tour de table (5 % de son capital) le groupe Mobivia, spécialisé dans l’entretien de véhicules multimarques (propriétaire notamment de Norauto et Midas). La jeune pousse cherche actuellement à lever 6 millions d’euros, dont 2 millions pendant l’été, et le solde en fin d’année, lorsque l’arrêté aura effectivement été signé.