Climat : “Le débat sur les financements nous accompagnera à Katowice”

Climat : « Le débat sur les financements nous accompagnera à Katowice »

La prochaine conférence des Nations unies sur le climat se tiendra à Katowice, en Pologne, du 3 au 14 décembre. Le secrétaire d’État à l’Environnement, Michal Kurtyka, dirigera l’équipe polonaise chargée de faire adopter les règles de mise en œuvre de l’accord de Paris. Cette tâche est essentielle pour contenir le réchauffement climatique en dessous de 2°C, une question qui a été largement débattue au cours des trois dernières années.

L’enjeu principal de Katowice

L’accord de Paris, qui était initialement composé d’une trentaine de pages, a désormais été élargi à 300 pages de texte pour mettre en œuvre les principes adoptés lors de la COP21. Le monde a radicalement changé depuis 2015. Les pays en développement soulèvent désormais des questions sur le financement de leurs actions, ce qui est légitime, étant donné les engagements pris, notamment ceux de mobiliser 100 milliards de dollars chaque année à partir de 2020 pour soutenir les pays du Sud.

Cependant, nous devons nous demander si ces 100 milliards de dollars sont suffisamment accessibles et s’ils sont effectivement disponibles pour les pays qui en ont besoin. Il est également important de noter que l’estimation des fonds nécessaires pour lutter contre le réchauffement climatique dépasse désormais les milliards pour atteindre des milliers de milliards de dollars. Ces questions liées aux financements seront donc au cœur des débats à Katowice.

L’impact du retrait des États-Unis

Le retrait des États-Unis de l’accord de Paris ne met-il pas en péril le processus de négociations climatiques ? Bien que certaines régions, villes et la société civile manifestent une forte dynamique dans leur engagement pour le climat, cela ne peut pas compenser l’absence d’engagement de certains gouvernements. Les États-Unis étaient l’un des principaux contributeurs à la gouvernance climatique, et il est légitime de se demander si les autres grands donateurs seront en mesure de compenser ce retrait américain.

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Bien que les pays de l’UE et la Norvège fassent beaucoup pour soutenir l’accord, cela reste insuffisant alors que le processus de renflouement du Fonds vert pour le climat commence. Les efforts de ces pays donateurs auront un impact psychologique sur la COP24. Par ailleurs, légalement, les États-Unis ne pourront pas sortir de l’accord avant 2020. Nous attendons donc à Katowice une délégation américaine importante qui participera aux négociations.

En conclusion, le débat sur les financements sera incontestablement un sujet crucial à l’ordre du jour de la conférence de Katowice. Il est nécessaire de trouver des solutions pour mobiliser les fonds nécessaires à la mise en œuvre de l’accord de Paris et ainsi lutter efficacement contre le réchauffement climatique.

Michal Kurtyka, à l’ambassade de Pologne à Paris, le 17 octobre