La solitude est un véritable fléau pour de nombreux seniors célibataires ou veufs. Les conséquences de l’isolement sur leur santé sont nombreuses et délétères, allant de la fatigue chronique à la dépression, en passant par la régression cognitive, voire le développement de maladies graves. Face à ce constat préoccupant, plusieurs solutions existent pour recréer du lien social et soutenir l’autonomie des personnes âgées isolées, telles que les services à domicile, les réseaux d’entraide ou l’investissement associatif.
Parmi ces solutions, la cohabitation intergénérationnelle se démarque. Ce dispositif original consiste à accueillir un étudiant ou un jeune salarié chez une personne âgée en échange d’un loyer symbolique et de menus services. Outre la réponse à la crise du logement, ce mode de partage de logement permet de rompre la solitude des seniors.
Comment fonctionne la cohabitation intergénérationnelle ?
La cohabitation intergénérationnelle solidaire, régie par la loi Elan du 23 novembre 2018, offre aux personnes âgées de plus de 60 ans la possibilité de louer ou de sous-louer une chambre à des jeunes de moins de 30 ans. Que les seniors soient propriétaires ou locataires, ils peuvent informer leur bailleur de leur projet, qui ne peut s’y opposer. Le dispositif permet ainsi de favoriser le maintien à domicile des aînés.
En contrepartie, l’étudiant hébergé s’engage à assurer une présence régulière et à apporter une assistance quotidienne à son hôte. Il peut s’agir de tâches ménagères, de courses, d’aide administrative, voire même d’assistance informatique. En échange de ces services, la personne hébergée peut demander une contribution financière modique, généralement entre 50 et 100€ par mois.
Le contrat entre les deux parties
Un contrat de cohabitation est signé par les deux parties pour définir la durée de la cohabitation et le type de rétribution envisagé. L’hôte a l’obligation de mettre à disposition de l’étudiant une chambre privative d’au moins 9 m2 et d’offrir un libre accès aux parties communes telles que la cuisine et la salle de bain. Certaines structures de mise en relation entre seniors et jeunes recommandent également de signer une charte de valeurs afin d’encadrer la relation.
Il est à noter que le délai de préavis pour mettre fin à une cohabitation intergénérationnelle est d’un mois.
Les “menus services” demandés aux jeunes
Outre la présence sécurisante d’un tiers à leur domicile, les personnes âgées bénéficient d’une assistance dans les tâches quotidiennes telles que les tâches ménagères, la préparation des repas ou encore l’aide administrative et informatique. Les étudiants peuvent ainsi faire les courses, promener le chien, aider le senior à déclarer ses impôts en ligne, etc. Ces “menus services” ne sont pas considérés comme un véritable service à la personne et ne créent aucun lien de subordination entre les cocontractants.
Les avantages pour les jeunes
Les jeunes qui optent pour la cohabitation intergénérationnelle bénéficient d’un hébergement gratuit, voire très peu onéreux, dans un environnement calme et confortable favorisant leurs études. Au-delà de l’échange de bons procédés, cette expérience offre à chacune des parties une ouverture nouvelle sur le monde.
De nombreuses associations et plateformes facilitent la mise en relation entre seniors et jeunes et assurent le bon déroulement de la cohabitation.
La cohabitation intergénérationnelle est donc une solution innovante pour rompre la solitude des seniors tout en répondant à la crise du logement. Elle favorise le maintien à domicile des aînés, tout en créant des liens forts entre les générations. Alors, pourquoi ne pas tenter l’aventure de la cohabitation intergénérationnelle ?