Combattre la désinformation

Combattre la désinformation

Les dernières décennies ont été marquées par des transformations techniques rapides qui ont complètement bouleversé la façon dont les gens interagissent, communiquent et accèdent aux informations sur le monde. Les gens ont désormais accès à l’intégralité des connaissances humaines dans la paume de leur main, et les nouvelles et les informations peuvent voyager dans le monde entier en quelques secondes.

L’information à l’ère numérique

Les transformations techniques permettent aussi de créer de nouvelles façons d’éduquer et d’informer. Notamment au plus fort de la pandémie, la technologie a été un outil crucial pour l’accès en continu aux informations vitales sur la santé, mais aussi dans les domaines de l’éducation et du travail, entre autres. Pourtant, ces changements ont également entraîné des conséquences négatives auxquelles nous commençons seulement à faire face, y compris le rythme très accéléré auquel la désinformation, la désinformation et même les discours de haine se répandent.

Qu’est-ce que la désinformation ?

Alors que la mésinformation fait référence à la diffusion accidentelle d’informations inexactes, la désinformation, non seulement est inexacte, mais vise principalement à tromper et est diffusée dans le but de causer un préjudice grave.

Elle peut être diffusée par des acteurs étatiques ou non-étatiques ; elle peut affecter un vaste éventail de droits fondamentaux, saper la réponse des politiques publiques ou encore amplifier les tensions en période d’urgence ou de conflit armé.

À lire aussi  Le secret des dégâts des eaux : le constat amiable gratuit

Il n’existe pas de définition universellement acceptée de la désinformation. Aucune définition ne peut se suffire à elle-même, tant les contextes dans lesquels la désinformation peut survenir sont variés et complexes, comme le processus électoral, la santé publique, les conflits armés ou le changement climatique.

Que peut-on faire ?

Une réponse ancrée dans les droits humains

L’Assemblée générale et le Conseil des droits de l’homme ont tous deux appelés à trouver des réponses à la diffusion de désinformation, afin de promouvoir et protéger – et non pas porter atteinte à – la liberté d’expression des individus et à la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations, telles qu’établies par l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme et par l’article 19 (1) du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.

La liberté d’expression couvre également le discours critique, y compris le discours qui remet en question les normes sociétales, les expressions qui prennent la forme d’ironie, de satire, de parodie ou d’humour et l’interprétation erronée de faits ou d’événements. Un tel discours ne doit pas être indûment limité sous prétexte de lutter contre la désinformation.

Maximiser l’accès à l’information, promouvoir la culture numérique et travailler avec les entreprises

Plutôt que d’imposer des restrictions, les États sont encouragés à promouvoir et protéger les médias libres et indépendants, à maximiser la transparence et l’accès à l’information, afin de bâtir une confiance dans les institutions publiques, la gouvernance et les processus. Ils devraient également encourager la participation du public à tous les niveaux et permettre des dialogues et des débats significatifs.

À lire aussi  Les Secrets de la Pierre de Grès

Certains États ont mis en place des programmes d’éducation numérique et médiatique pour permettre une participation en ligne plus résiliente et significative. De telles initiatives permettent le développement de pensée critique, utiles aux gens pour identifier, dissiper et démystifier la désinformation.

Les États devraient aussi investir dans des outils et des mécanismes en faveur de la vérification indépendante des faits avec la participation des journalistes et de la société civile.

Selon les Principes directeurs des Nations Unies relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme, les États devraient encourager les entreprises à respecter les droits fondamentaux, notamment en les obligeant à faire preuve de diligence en matière de droits de l’homme, à accroître la transparence de leurs politiques et pratiques relatives à la désinformation, à dialoguer avec la société civile, à donner accès aux chercheurs et à accorder aux utilisateurs un plus grand contrôle sur leurs expériences en ligne.

Combattre les pires formes de désinformation

Les restrictions à la liberté d’expression ne sont autorisées que dans des cas exceptionnels. Lorsque des restrictions sont imposées, elles doivent être prévues par la loi, être nécessaires à la protection des droits des personnes ou de la sécurité nationale et être proportionnées. Les restrictions ne doivent pas servir, dans la pratique, à étouffer la liberté d’expression.

Les États doivent tenir responsables ceux qui prônent la haine nationale, raciale ou religieuse. L’article 20, paragraphe 2, du Pacte international relatif aux droits civils et politiques demande que toute propagande de guerre ou tout appel à la haine nationale, raciale ou religieuse qui constitue une incitation à la discrimination, à l’hostilité ou à la violence, soient interdits par la loi.

À lire aussi  Les crédits CPF : peuvent-ils être donnés à quelqu’un d’autre ?