Comment aider les étudiants à améliorer leur apprentissage ?

Comment aider les étudiants à améliorer leur apprentissage ?

Stratégies d’apprentissage efficaces et durables

Une situation courante se produit souvent lors d’une séance de consultation de copies d’examen : un étudiant se voit attribuer une note très basse, comme 2/20. Il ne comprend pas pourquoi, pensant avoir bien travaillé en connaissant parfaitement son cours. En réalité, ce qu’il a écrit dans sa copie n’est pas faux, mais cela ne répond pas à la question posée ou ne correspond pas aux attentes. Comment cet étudiant a-t-il travaillé tout au long de l’année ? Comment s’est-il préparé pour l’examen ? Était-il confiant avant l’examen ?

Un certain nombre d’études (par exemple, Karpicke et al., 2009) montrent que la stratégie de révision la plus couramment utilisée par les étudiants est la relecture des cours (84%), souvent de manière concentrée dans le temps (juste avant l’examen…), suivie par la réalisation d’exercices (seulement 43%). Cependant, la relecture est l’une des stratégies les moins efficaces pour l’apprentissage à long terme. Nous avons également tous constaté la désertion des salles de cours par les étudiants, les difficultés (voire l’absence totale) de prise de notes et les problèmes d’attention. Les étudiants ont parfois du mal à sélectionner les informations pertinentes, à organiser leurs connaissances (au lieu d’apprendre une liste d’éléments isolés) et à transférer ce qu’ils ont appris.

Alors, comment fait-on pour apprendre ? Quelles sont les stratégies d’apprentissage qui permettent d’apprendre de manière durable et efficace ?

Les stratégies d’apprentissage efficaces

Les stratégies d’apprentissage peuvent être classées en fonction de leur “profondeur”. Selon Weinstein & Mayer (1986), il existe trois types de stratégies principales : les stratégies de répétition (relire, recopier), qui sont les plus superficielles, les stratégies d’organisation (structurer, créer des schémas ou des cartes conceptuelles), qui sont plus profondes, et les stratégies d’élaboration (créer des analogies, poser des questions, reformuler, créer des images mentales), qui sont encore plus profondes et qui incitent à établir des liens entre les informations à apprendre et les connaissances antérieures en mémoire. Bien sûr, plus les stratégies sont profondes et élaborées, plus elles nécessitent d’efforts, mais elles sont également plus efficaces pour la compréhension à long terme. Apprendre demande donc un effort.

Pour apprendre de manière efficace, il est donc préférable de mettre en place des stratégies élaborées et génératives, c’est-à-dire des stratégies dans lesquelles l’apprenant est actif et construit ses connaissances. Fiorella & Mayer (2016) proposent plusieurs stratégies favorisant cela : résumer, construire un réseau conceptuel, dessiner, imaginer, se tester, s’expliquer à soi-même, enseigner à d’autres, mettre en pratique.

Les stratégies d’apprentissage efficaces en pratique

Sur le site “The Learning Scientists”, Megan Sumeracki et Yana Weinstein présentent de manière claire et ludique comment les résultats de la recherche sur l’apprentissage peuvent être utilisés en éducation. Elles proposent 6 stratégies pour un apprentissage efficace :

1. La récupération espacée

Il est plus efficace de répartir son apprentissage en plusieurs courtes périodes dans le temps plutôt que de manière concentrée en une seule fois.

2. L’entraînement par la récupération (ou le testing)

De nombreuses recherches ont montré que le fait de chercher à récupérer une information de mémoire, sans avoir de support écrit sous les yeux, est bien plus efficace sur l’apprentissage à long terme que la simple relecture des informations. Il est important de vérifier ensuite l’exactitude de ce qui a été récupéré.

3. L’élaboration

Se poser des questions, faire des liens, appliquer les concepts à ses propres expériences ou souvenirs, décrire et expliquer avec ses propres mots.

4. L’intercalage

Alterner des sessions d’étude de différentes matières (et y revenir) est plus efficace que d’étudier une matière en bloc puis de passer à une autre.

5. Utilisation d’exemples concrets

Chercher ses propres exemples, réfléchir à comment les concepts sont reliés aux exemples donnés en cours.

6. Double codage

Utiliser des illustrations visuelles et travailler les liens entre les textes et les images facilite l’apprentissage.

Il ne s’agit pas seulement des stratégies cognitives d’apprentissage, mais aussi de la manière dont les étudiants organisent leur travail, s’auto-évaluent et régulent leur apprentissage (les stratégies métacognitives). Les étudiants qui réussissent adoptent des stratégies cognitives telles que l’identification et la répétition des principales idées d’un cours, la capacité à résumer et à paraphraser, ainsi que l’organisation des idées dans une table des matières. De plus, ils élaborent un planning d’études, sont attentifs en cours et prennent des notes synthétiques, rédigent des questions à poser à l’enseignant et connaissent bien les exigences et les modalités d’évaluation. Ces étudiants accordent une valeur importante aux apprentissages académiques, pensent qu’ils sont compétents pour réaliser les tâches demandées, persistent dans les tâches et cherchent des solutions alternatives. Leur objectif d’apprentissage est la maîtrise des connaissances, ce qui leur permet de considérer les évaluations comme des étapes dans leur apprentissage plutôt que comme des sanctions. Il est donc essentiel de prendre en compte la motivation des étudiants.

Pour aider les étudiants à améliorer leur apprentissage, nous pouvons donc :

  • Encourager l’utilisation de stratégies cognitives efficaces et adaptées.
  • Accompagner la planification de l’apprentissage et les amener à réfléchir sur leur compréhension.
  • Être explicite sur les exigences et les attentes.
  • Susciter et maintenir la motivation en valorisant les apprentissages, en proposant des tâches variées et en offrant des choix aux étudiants.