Pour bien parler une langue, il faut aussi… la comprendre.
C’est vrai après tout, à quoi bon apprendre les subtilités des phrasal verbs ou du past perfect continuous si vous ne saisissez pas ce qu’on vous dit ?
Voyons donc comment améliorer votre compréhension orale en anglais. Dans cet article, je vous présenterai les pièges à éviter, la marche à suivre pour progresser concrètement ainsi que des ressources variées dans lesquelles vous pourrez piocher.
De cette manière, vous serez bien équipé pour travailler votre oreille en anglais.
Pourquoi il est indispensable de travailler votre écoute en anglais
Je pense que nous nous sommes tous trouvés au moins une fois dans la situation suivante :
Un anglophone vous pose une question et vous ne la comprenez pas. Vous demandez de répéter, pensant que la prochaine fois sera la bonne. Raté. Vous commencez à stresser, puis lâchez une réponse suffisamment vague pour être acceptée. Votre interlocuteur vous regarde, interloqué, puis change de sujet.
Dans l’absolu, ce n’est pas bien grave, cela nous arrive à tous. Le monde anglophone est vaste et il y a de nombreux accents que je ne maîtrise pas moi-même.
Pour autant, la compréhension orale fait partie des piliers de l’apprentissage de l’anglais.
Alors autant vous y frotter dès que possible si vous souhaitez partir sur des bases solides. Le problème, c’est que ce n’est pas si simple et de nombreux pièges vous attendent.
Les obstacles à la compréhension auditive
La phonétique anglaise est complexe
Cela ne vous aura sans doute pas échappé : l’anglais ne se prononce pas comme il s’écrit. La phonétique de cette langue est un vrai casse-tête, il est donc indispensable de beaucoup l’écouter et de ne pas vous contenter de la lire. Si vous procédez ainsi, c’est bien simple, vous apprendrez plein de mots que vous reconnaîtrez à l’écrit, mais pas à l’oral. Avouez que c’est un peu embêtant…
Si vous vous sentez d’attaque, je vous invite à jeter un œil (ou plutôt une oreille) à la phonétique anglaise. Je ne vais pas vous le cacher, c’est un peu touffu, mais une connaissance même basique de l’alphabet phonétique international vous aidera énormément. Notre apprentissage est trop centré sur l’écrit
Pour ne rien arranger, nous étudions l’anglais avant tout sur des supports écrits, comme des livres ou des sites Internet. En résulte un apprentissage déséquilibré, qui ne vous aidera pas du tout à mieux comprendre l’oral.Grâce aux nouvelles technologies, il est cependant tout à fait possible d’injecter beaucoup plus d’audio dans votre immersion linguistique. Vous pouvez par exemple utiliser une application comme MosaLingua, qui vous donne la prononciation pour chaque mot, ou encore une méthode comme Assimil, qui contient beaucoup de dialogues parlés.
Je ne vous dis évidemment pas de jeter vos livres, ni de passer au tout audio. Certaines ressources “silencieuses” sont très précieuses, notamment pour réviser la grammaire. Créez-vous simplement une bulle d’immersion en veillant à y inclure suffisamment de contenu audio.
Notre écoute est souvent superficielle
En plusieurs années d’apprentissage des langues, j’ai fini par mettre le doigt sur un point rarement évoqué. Trop souvent, nous écoutons l’anglais comme une tâche de fond, sans nous concentrer dessus. Le problème ? Cela nous donne l’illusion d’améliorer notre compréhension orale, mais sans grand résultat derrière.
Laissez-moi vous donner quelques exemples : regarder une série en lisant les sous-titres, écouter la radio ou des chansons en fond pendant que vous travaillez… Autant d’activités qui ne sont pas mauvaises en soi, mais qui restent insuffisantes. Vous contenter d’entendre de l’anglais d’une oreille distraite ne vous fera pas progresser, loin de là.
Donc face à cette écoute passive et inefficace, je vous recommande une écoute active. Autrement dit, concentrez-vous vraiment sur ce que vous écoutez, même si les locuteurs parlent vite. Ce sera sans doute impressionnant la première fois, mais vos progrès vous étonneront vite.
La recette pour travailler votre écoute
Récapitulons : pour améliorer votre compréhension orale de l’anglais, vous avez besoin de trois choses. Tout d’abord, de ressources audio variées, en complément des ressources écrites. Ensuite, de vous concentrer pleinement dessus pour bien en profiter. Pour finir, vous aurez besoin de le faire régulièrement.
Voyons à présent quelles ressources audio vous pouvez employer.
Les meilleures ressources pour écouter de l’anglais
Laissez-moi vous dire une chose : vous avez une chance énorme d’apprendre l’anglais. C’est tout simplement la langue dans laquelle vous trouverez le plus de supports différents, à mélanger en fonction de vos goûts. En voici quelques exemples.
Les podcasts
Il s’agit d’émissions de radio préenregistrées. Les podcasts constituent donc des ressources très précieuses, puisque vous pouvez les sauvegarder sur n’importe quel appareil et les écouter quand vous voulez. Il en existe un grand nombre portant sur des thématiques variées, donc faites-vous plaisir !Dans un premier temps, choisissez-en un qui s’adresse aux apprenants, avec un débit lent et clair, puis vous pourrez chercher sur iTunes ou Soundcloud des podcasts sur des sujets qui vous intéressent.
Pour trouver l’émission qui vous correspond, consultez cet article : les meilleurs podcasts en anglais.
Les chansons
Autre moyen extrêmement plaisant et efficace de vous immerger dans l’anglais : les chansons. S’il en existe dans tous les styles, pensez simplement à choisir celles dont les paroles sont suffisamment claires pour être comprises (comme les Beatles si vous travaillez l’anglais britannique). Vous pouvez par exemple les écouter pour tenter de les comprendre au maximum, puis jeter un œil aux paroles pour voir tout ce que vous n’avez pas saisi.Un site comme Lyrics Training fonctionne d’ailleurs très bien pour écouter des chansons anglophones.
Une mise en garde cependant : les paroles des chansons reflètent rarement l’anglais tel qu’il est parlé. Poétiques ou parfois grossières, ces structures de phrases enrichiront votre vocabulaire, mais ne devront pas être utilisées telles quelles dans vos conversations.
La radio
La radio est un autre très bon moyen d’améliorer votre écoute. Néanmoins, je vous conseillerais de vous focaliser tout d’abord sur les podcasts, que vous pourrez mettre en pause et réécouter si besoin est.De par son aspect “direct”, la radio est plus difficile d’approche, mais c’est une excellente ressource pour atteindre un niveau intermédiaire à avancé, en écoutant les mêmes programmes que les anglophones.
Pour écouter des radios du monde entier, le site TuneIn est une référence. Choisissez le pays, la région et la station de radio qui vous intéresse et c’est parti.
Les films et séries
La majorité des films et séries que nous regardons viennent directement des États-Unis, parfois du Royaume-Uni. Ils constituent donc un vivier inépuisable de contenus audio, ainsi qu’un accès sans pareil à la culture anglo-saxonne. Autre avantage : les (bonnes) séries présentent un côté addictif, qui vous donnent envie d’y revenir chaque jour pour connaître la suite… et donc travailler votre anglais.
Par contre, attention à ne pas tomber dans le travers consistant à ne regarder que des films et séries. Ils constituent une ressource pour apprendre l’anglais, mais ne sont pas suffisants pour maîtriser cette langue. Les slogans du style “Apprenez l’anglais en regardant des séries !” sont au mieux incomplets, au pire mensongers. Donc ne tombez pas dans ce piège.
Pour trouver des idées de séries : Les 30 séries à regarder absolument pour apprendre l’anglais.
Les autres vidéos pour apprendre l’anglais
Outre les films et séries, il existe de nombreuses vidéos en anglais, partout sur Internet. J’aime particulièrement les micros-trottoirs de la chaîne Easy Languages, qui vous permettent d’entendre des anglophones s’exprimant dans une langue naturelle. J’apprécie également les informations de PBS, avec de nombreuses vidéos sous-titrées, sur des sujets d’actualité.
Ensuite, une fois que vous aurez atteint un bon niveau de compréhension, il vous suffira de naviguer sur YouTube et de vous abonner à des chaînes qui vous intéressent. La diversité des sujets est telle que vous n’aurez plus qu’à faire votre choix.
Les sous-titres : avec ou sans ?
Avant de passer à la suite, abordons rapidement un sujet qui fait débat : faut-il regarder les vidéos avec ou sans sous-titres ? C’est une question difficile, car les deux options ont un intérêt. Évidemment, laissez tomber le doublage français et passez aux sous-titres anglais dès que vous êtes en mesure de les comprendre. Ce sera déjà une bonne base.
Ensuite, à vous de voir : les sous-titres peuvent vous aider à faire le lien entre la version orale et écrite d’un même mot, ce qui pour l’anglais n’est pas du luxe. En revanche, vous prenez le risque de les lire au lieu d’écouter attentivement et de réduire les dialogues à un bruit de fond. Cette façon de faire, vous vous en doutez, n’améliorera pas votre compréhension orale.
Je vous conseille donc de faire un mélange des deux, à savoir de vous passer complètement des sous-titres quand vous n’en avez pas besoin (par exemple sur des vidéos courtes et très claires) et de les garder comme aide visuelle pour des films et séries complexes. Si par exemple les protagonistes ont un accent très marqué, il n’y a pas de honte à activer les sous-titres.
Améliorer votre compréhension orale en anglais : la bonne démarche
À présent, vous avez toutes les cartes en main pour travailler votre écoute. La clé est de pratiquer régulièrement, chaque jour si possible, et de manière active.Donc concentrez-vous sur ce que vous écoutez et travaillez par petites sessions très intenses. Il sera toujours plus intéressant de vous concentrer pleinement sur un podcast de cinq minutes plutôt que de passer une heure à écouter la radio d’une oreille distraite.
Une astuce : si vous souhaitez en profiter pour augmenter votre vocabulaire, prenez des notes pendant vos exercices d’écoute. Relevez les mots, expressions et constructions que vous ne comprenez pas bien, ce qui vous permettra de les réemployer par la suite.
Le lien entre la compréhension orale et l’accent
En vous habituant à entendre fréquemment de l’anglais, vous connaîtrez mieux la prononciation des mots et des phrases. En conséquence, votre accent s’améliorera en même temps que votre écoute. Vous commettrez moins d’erreurs de prononciation, sans même vous en rendre compte, après avoir entendu plusieurs centaines de fois certains mots à l’oral.
Bien sûr, vous aurez besoin de travailler votre prononciation en parallèle, mais vos progrès dans ce domaine seront beaucoup plus rapides.
Un mot sur les accents : britannique ou américain ?
À présent, vous vous demandez sans doute vers quelles ressources vous tourner : britanniques ou américaines ? Tout dépendra de vous et du pays anglophone qui vous intéresse le plus : Royaume-Uni, États-Unis, mais aussi Canada, Irlande, Australie… Le choix vous appartient en fonction de vos projets !
De manière générale, je recommande toujours de se concentrer sur un accent pour la prononciation. Par exemple, il est plus logique de viser un accent américain, plutôt qu’un mélange d’anglais et d’américain.
Pour la compréhension orale, c’est plus flexible : vous pouvez sans problème mélanger des ressources provenant de différents pays, pour vous habituer à la richesse des accents du monde anglophone.
Un travail sur le long terme, qui porte ses fruits
J’espère vous avoir convaincu de l’importance capitale que revêt la compréhension auditive. Elle est trop souvent négligée, alors qu’il s’agit d’un des fondamentaux de l’apprentissage d’une langue, au même titre que la grammaire ou la prononciation.
Donc choisissez des ressources qui vous plaisent et écoutez de l’anglais aussi souvent que possible. Avec le temps, vous comprendrez de mieux en mieux ce que vous entendrez, que ce soit en regardant des films et séries, ou en discutant avec des locuteurs natifs de l’anglais.