Comment bien céder son commerce

Comment bien céder son commerce

Pourquoi anticiper sa transmission

Selon Bran Billant-Pellet de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris (CCIP), “une transmission se prépare 2 à 3 ans à l’avance”. Il faut prendre en compte que la préparation diffère selon qu’il s’agit d’une cession en vue d’un départ à la retraite ou pour un autre projet. Dans le premier cas, les commerçants peuvent être réticents car il s’agit d’une étape douloureuse et d’une rupture avec leur vie active. Marie-Armelle Delaunay de l’APCE (Agence pour la création d’entreprises) ajoute que souvent, les commerçants se lancent dans de mauvaises conditions lorsque leur entreprise décline, car ils ont du mal à envisager l’avenir.

Les étapes importantes de la préparation

Dans le cas d’une cession de fonds de commerce, la préparation juridique est essentielle. Il faut notamment prendre en compte les aspects liés au bail commercial ainsi que les principaux éléments qui composent l’affaire. En premier lieu, il s’agit de la clientèle, puis des contrats de travail, des autorisations administratives et des licences. Le cédant doit s’assurer que tout est en règle. Une préparation comptable est également nécessaire. Le cédant doit être à jour dans ses bilans et être en mesure de fournir les données de chiffre d’affaires et de bénéfices des trois dernières années. Il doit également être en règle avec les impôts et vérifier que son entreprise est bien inscrite au Registre du Commerce, sinon il risque des problèmes.

Déterminer le prix de l’affaire

Fixer le prix de l’affaire n’est pas une tâche facile, car les intérêts des vendeurs et des acheteurs sont souvent opposés. Le cédant souhaite vendre au meilleur prix possible tandis que le repreneur cherche à acheter au prix le plus bas. Dans cette phase, il est recommandé de faire appel à des spécialistes tels que des experts-comptables, des Chambres de commerce et d’industrie (CCI) ou des avocats. Oublier d’examiner un document ou un contrat peut avoir des conséquences importantes. Il n’existe pas de méthode universelle pour évaluer la valeur d’une entreprise, mais plutôt différentes approches, chacune avec ses caractéristiques propres. Au final, le prix sera le résultat d’une négociation entre les parties et ne sera pas nécessairement lié à la valeur économique de l’affaire. Jacqueline Cartron-Juliot, consultante pour le cabinet d’expertise-comptable Strego, estime que “c’est le marché qui va décider de la vraie valeur de l’entreprise, il fait office de régulateur”.

Sélectionner le repreneur

La dernière étape de l’opération consiste à choisir le repreneur de manière judicieuse. Le cédant doit évaluer la personnalité, les motivations, ainsi que les compétences techniques et de gestion du potentiel acheteur. En plus de ces capacités, il est indispensable que le repreneur ait l’âme d’un entrepreneur et démontre sa capacité à mener une telle opération et à poursuivre le développement de l’affaire. Toutefois, l’aspect du “feeling” est également important, car le candidat doit avant tout être en adéquation avec le projet. Pour accompagner le repreneur dans ses premiers pas, il est possible de mettre en place un contrat d’accompagnement ou une période de tutorat qui sera négocié lors de la vente.

En conclusion, bien céder son commerce nécessite une préparation minutieuse en amont, tant sur le plan juridique que financier, afin de garantir une transition réussie. Il est important d’anticiper la transmission et de prendre en compte les différents aspects liés à la vente, y compris la sélection du repreneur. En suivant ces étapes, les propriétaires de commerce pourront optimiser la valeur de leur entreprise et assurer sa pérennité.