Après un sinistre, il est naturel d’attendre l’expert avec impatience et une certaine pression. Son rôle consiste à identifier les biens et pièces endommagés ou disparus suite à un événement particulier, généralement au nom de l’assureur.
L’expert n’est pas votre ennemi
La plupart des compagnies d’assurance n’embauchent pas directement leurs experts. Elles font plutôt appel à des cabinets indépendants, renommés dans leur domaine. Cette indépendance leur permet de jouer un rôle d’intermédiaire entre l’assureur et l’assuré, sans être directement influencées par les résultats financiers de la compagnie.
Les experts ne sont pas des commerciaux et leur travail est strictement défini par un cahier des charges précis, ne laissant que peu de place à l’improvisation. Ils sont soumis à des barèmes de calculs et d’indemnisation rigoureux, qu’ils doivent respecter sans exception.
Préparez la visite de l’expert
Bien que l’expert soit juridiquement indépendant de votre compagnie d’assurance, il est toujours recommandé d’être présent lors de sa visite. Accueillez-le convenablement, sans en faire trop. Montrez-lui que vous avez fait des recherches sur la valeur des biens qui ont été volés ou disparus. Renseignez-vous sur le coût de leur réparation, en particulier pour les objets endommagés.
Cette démarche est particulièrement valable en cas de sinistre automobile. Si le coût des réparations est élevé, l’expert pourrait être tenté de classer votre véhicule en tant qu’”épave”. Pensez également à lister le prix des pièces d’occasion, qui peuvent significativement réduire les frais de réparation. Ayez une argumentation solide et montrez à l’expert que vous êtes organisé et bien informé. Préparez un dossier avec tous les justificatifs dont il pourrait avoir besoin. Plus vous lui facilitez la tâche, plus il sera enclin à être généreux.
Ne pas exagérer les détails
Après un sinistre, il est rare que vous soyez remboursé à la valeur réelle de vos biens. Naturellement, vous pourriez être tenté d’ajouter ou d’inventer des réparations supplémentaires ou des objets disparus, afin de maximiser votre indemnisation. Cependant, cette pratique est bien connue des experts. Avec leur expérience, ils peuvent souvent distinguer le vrai du faux, le plausible de l’improbable.
Avant d’être experts, ils sont d’abord des techniciens expérimentés dans leur domaine. Ne pas exagérer vos déclarations est peut-être la meilleure façon d’obtenir un rapport d’expertise qui vous soit favorable. Montrez-vous comme une victime et non comme quelqu’un qui cherche à profiter de la situation. Évitez également les compliments excessifs envers l’expert. Cette attitude peut être à double tranchant et donner l’impression que vous cherchez à le manipuler.
Recours possibles : la contre-expertise
Malgré ces précautions, il peut arriver que vous contestiez les conclusions de l’expert. Dans ce cas, vous pouvez demander une expertise contradictoire, en choisissant vous-même le professionnel à solliciter. Cependant, vous devrez payer vous-même les honoraires de cet expert.
Si les deux conclusions sont contradictoires, une tierce expertise est mandatée par l’assureur. Cette personne doit étudier les deux rapports précédents et établir le sien. Ses conclusions sont considérées comme définitives, sauf si vous décidez d’engager une procédure judiciaire. Dans ce cas, un quatrième et dernier avis sera ordonné par le tribunal.
Il est important de noter que ces démarches peuvent comporter des risques pour le plaignant et nécessitent des avances de frais importantes. À vous de voir si cela en vaut la peine…
