Qui n’a jamais ressenti le besoin urgent de faire une sieste après un repas copieux, même sans avoir bu d’alcool ? Cela prouve que notre alimentation, notre sommeil et notre vigilance sont étroitement liés, comme le montrent de nombreuses études menées sur les animaux et les humains.
L’impact de l’alimentation sur le sommeil
Chez les rongeurs, il est prouvé depuis des décennies que le volume et la nature de l’alimentation jouent un rôle crucial dans la durée et la répartition des différentes phases du sommeil. Une dénutrition réduit la durée du sommeil, tandis qu’une alimentation à volonté l’augmente. De plus, l’administration d’acides aminés par perfusion entraîne une augmentation du sommeil paradoxal, la phase où nous rêvons. Par contre, une perfusion de glucose allonge la durée du sommeil profond, qui englobe toutes les autres phases du sommeil.
L’importance des choix alimentaires sur notre forme
Il n’est pas surprenant que ces résultats aient également des conséquences sur notre vigilance. En d’autres termes, se nourrir principalement de protéines ou, à l’inverse, avoir des repas riches en sucre influence naturellement notre état de forme. Cela est bien documenté chez l’homme.
Bon nombre de nos hormones sont sécrétées pendant la nuit, explique le Pr Damien Léger, expert en médecine du sommeil. La diminution du temps de sommeil perturbe le rythme circadien des hormones impliquées à la fois dans la régulation du sommeil et dans le métabolisme énergétique. Ces perturbations entraînent souvent une envie de grignoter des aliments sucrés et une diminution des activités physiques, ce qui entraîne une prise de poids. Un véritable cercle vicieux… De plus, même en étant parfaitement reposé et en bonne santé, il est courant de somnoler dans la demi-heure ou l’heure qui suit la consommation de glucides.
Les aliments antifatigue
Les protéines, à l’inverse, peuvent améliorer les performances lors d’efforts physiques. C’est pourquoi la viande, les œufs, le poisson et les autres sources de protéines occupent une place prépondérante dans la liste des aliments antifatigue. Les sucres à indice glycémique élevé, comme ceux que l’on trouve dans les confiseries, les pâtisseries, les confitures, les sodas et les céréales raffinées, sont à éviter. Ces sucres entraînent une augmentation du taux d’insuline, une hormone qui favorise la sécrétion de sérotonine, un messager chimique impliqué dans l’endormissement. Les protéines, quant à elles, réduisent la sécrétion de sérotonine, contribuant ainsi à rester éveillé.
Bien sûr, tout est question de quantité. Manger en excès, que ce soit des sucres, des graisses ou des protéines, fatigue notre organisme. Toutefois, manger trop peu peut également être risqué, car cela oblige notre corps à puiser dans ses réserves pour pallier les carences, entraînant ainsi une certaine fatigue.
L’importance du rythme alimentaire
Le rythme des repas est également un paramètre à prendre en compte pour éviter la fatigue. Il est important de prendre des repas à intervalles réguliers et de prendre le temps de manger, plutôt que de sauter le petit-déjeuner et de manger n’importe quoi n’importe quand.
Des habitudes alimentaires pour mieux dormir
Pour bien dormir et éviter la fatigue pendant la journée, les nutritionnistes insistent sur le respect des horaires de repas, des portions équilibrées et variées, incluant des fruits et légumes, une bonne hydratation et des sources de fer pour prévenir l’anémie.
Bonne nouvelle : une étude menée par une équipe de l’Inserm a montré qu’en écoutant simplement son corps et en mangeant seulement lorsque la faim se fait sentir, on réduit considérablement les risques de surpoids ou d’obésité, tout en évitant la fatigue.
En conclusion, notre alimentation joue un rôle crucial dans notre forme et notre énergie tout au long de la journée. En privilégiant les protéines, en évitant les sucres à indice glycémique élevé et en respectant un rythme alimentaire régulier, nous pouvons optimiser notre sommeil et notre vigilance. Alors, faites attention à ce que vous mangez et restez en pleine forme !
