Lorsque vous observez votre petit garçon, vous remarquez que l’extrémité de son sexe est cachée et que le gland est peu visible. Ce phénomène, connu sous le nom de “phimosis”, se produit lorsque le prépuce, la fine peau qui recouvre le gland, est trop serré, rendant le décalottage douloureux. Chez les enfants de moins de 2 ans, le phimosis est tout à fait normal car, à la naissance, le prépuce est attaché au gland. Toutefois, il est important de noter qu’à mesure que l’enfant grandit, le prépuce ne peut pas être rétracté sans causer de douleur :
- Chez 80 % des nourrissons de 6 mois
- Chez 50 % des enfants de 1 an
- Chez 20 % des enfants de 2 ans
Est-ce grave ? Le phimosis peut-il s’améliorer ?
Dans la plupart des cas, la situation s’améliore après l’âge de 2 ans. Le prépuce se détache progressivement du gland, permettant ainsi au gland de glisser et d’apparaître sans douleur. L’hygiène joue un rôle essentiel dans ce processus, car c’est lors des soins quotidiens des enfants que le décalottage du gland et le nettoyage des adhérences résiduelles sont effectués avec précaution. Le phimosis en lui-même n’est pas grave et est assez courant. Avec le temps et une bonne hygiène, la situation s’améliore généralement à mesure que l’enfant grandit. Si vous pouvez décalotter votre petit garçon jusqu’au bout sans résistance ni douleur (c’est-à-dire jusqu’à derrière “la couronne du gland” – la partie élargie du gland), c’est parfait. Cependant, il convient de noter que le pénis de l’enfant grandit au fur et à mesure qu’il se développe, et le phimosis peut parfois apparaître par la suite. On parle alors de phimosis “acquis”.
Il est important de réaliser quotidiennement une toilette de l’enfant en décalottant doucement le gland sans provoquer de douleur. À un certain âge, il est préférable (et l’enfant le signalera d’ailleurs lui-même) qu’il apprenne à réaliser lui-même ce geste, qui fait partie intégrante de la découverte de son propre corps. Si vous ne pouvez pas décalotter votre petit garçon jusqu’au bout sans résistance, vous devez le laver quotidiennement sans jamais forcer, en vous arrêtant dès qu’une résistance se manifeste. Malheureusement, la résistance au décalottage peut survenir rapidement, même dès le plus jeune âge, et il est important de ne jamais forcer, car si le prépuce passe derrière la base du gland, il peut y rester bloqué.
C’est ce qu’on appelle le “paraphimosis”, une complication du phimosis. Dans ce cas, une consultation spécialisée est souvent nécessaire, voire une intervention chirurgicale en urgence. Il est donc essentiel de parler de vos inquiétudes à votre médecin traitant ou à votre pédiatre. Parfois, ils vous recommanderont de consulter un médecin spécialiste pour évaluer si une intervention chirurgicale est nécessaire. Cependant, dans la plupart des cas (sauf en cas d’infections récurrentes), aucune intervention n’est nécessaire avant que l’enfant ne soit propre (le prépuce protège le gland des matières fécales) et généralement pas avant l’âge de 3-4 ans pour les formes sévères, voire 12-13 ans pour les formes moins graves. Bien sûr, en cas de “paraphimosis” où le prépuce reste coincé sous le gland et où l’enfant souffre beaucoup, une consultation rapide, y compris aux urgences, est nécessaire pour une prise en charge adéquate.
Forcer, est-ce la solution ?
Il est important de souligner que forcer n’a aucune utilité. La littérature médicale est unanime à ce sujet. Non seulement cela peut causer de la douleur à votre enfant et le faire pleurer, mais cela peut également créer un traumatisme psychologique lié à sa zone génitale. Comme nous l’avons mentionné précédemment, la connaissance de son propre corps est essentielle au développement harmonieux de l’enfant et à la confiance en soi à un jeune âge.
Quels sont les traitements en cas de complication ?
Pour les formes moins sévères, les médecins ou les pédiatres peuvent proposer l’utilisation d’une crème à base de cortisone, qui permet d’ouvrir progressivement le prépuce. Si le décalottage se fait bien après l’application de cette crème, il est important de continuer à réaliser une toilette quotidienne efficace de l’enfant pour éviter la formation de nouvelles adhérences et la récidive du phimosis, qui peut s’accompagner d’infections. Pour les formes plus sévères, malheureusement, la chirurgie est souvent nécessaire. Dans la littérature médicale, nous pouvons retenir essentiellement deux techniques :
La circoncision : Cette technique bien connue, pratiquée dans certaines religions, consiste à retirer complètement le prépuce, laissant ainsi le gland toujours dénudé. Elle présente deux avantages : l’absence de risque de récidive et une meilleure hygiène, car aucune impureté ne peut s’accumuler (et macérer) entre le prépuce et le gland. Cependant, elle présente également des inconvénients, car le prépuce joue un rôle de protection contre les frottements externes et le dessèchement, possèdent des terminaisons nerveuses spécialisées dans la sensation du toucher et contribuent au confort lors des rapports sexuels.
La plastie préputiale : Cette méthode consiste en une petite incision en forme de V sur le dessus du pénis (il est important de ne pas couper le frein, qui retient le prépuce). Elle présente l’avantage de préserver le prépuce et de réduire le risque de perte de sensibilité. Cependant, elle peut également présenter des inconvénients, tels que des problèmes esthétiques qui peuvent affecter la confiance relationnelle future du garçon et la possibilité de récidives, notamment à l’adolescence, lorsque les parents ne peuvent plus contrôler l’hygiène de leur enfant.
En résumé…
Quelle que soit la technique utilisée, il revient au chirurgien de proposer la meilleure option pour votre enfant et de vous fournir des conseils éclairés sur les avantages et les inconvénients des différentes techniques. N’hésitez pas à en parler à votre médecin traitant pour partager vos doutes et vos interrogations, ils vous répondront en se basant sur leur expérience et leurs connaissances. Le phimosis est fréquent jusqu’à l’âge de deux ans et disparaît généralement de lui-même. Cependant, l’hygiène corporelle quotidienne de l’enfant est essentielle dès son plus jeune âge. Le fait de décalotter progressivement le sexe de son enfant est la responsabilité des parents, qui ne doivent pas avoir peur de ce geste ni ressentir de pudeur. Ce geste fait partie intégrante de l’hygiène corporelle de son enfant. À un certain âge, l’enfant prendra lui-même le relais pour assurer cette toilette quotidienne, mais il est important de lui expliquer comment procéder.
Dans les cas simples, l’application d’une crème à base de cortisone peut résoudre le problème. Dans d’autres cas (lorsque le phimosis est trop serré ou en présence d’infections récurrentes) ou en cas d’urgence, une intervention chirurgicale peut être nécessaire. Dans ce cas, votre médecin traitant et/ou votre pédiatre vous orienteront vers des chirurgiens qui vous expliqueront clairement les avantages et les inconvénients de chaque technique chirurgicale, afin de choisir celle qui convient le mieux à votre enfant. Rappelez-vous toujours qu’une bonne hygiène quotidienne de votre enfant est souvent garante d’une amélioration et permet de prévenir le risque d’infections désagréables et douloureuses pour votre enfant !
Auteur : Dr Birman Laurent-David