Les intolérances alimentaires sont des troubles qui peuvent provoquer des réactions négatives dans notre corps, principalement liées à la digestion. Contrairement aux allergies alimentaires, qui affectent notre système immunitaire, ces intolérances sont dues à notre incapacité à digérer certaines substances chimiques présentes dans les aliments que nous consommons.
Les intolérances les plus courantes
Parmi les intolérances les plus fréquentes, nous retrouvons :
- Le lactose : un sucre présent dans le lait et ses dérivés.
- Le gluten : une protéine présente dans certains céréales telles que le blé, l’épeautre, l’avoine ou l’orge.
- La tyramine : une substance que l’on retrouve dans certains fromages, le vin rouge, l’avocat, les framboises, les harengs, la bière et les levures.
- Le glutamate : une substance utilisée pour rehausser le goût des aliments.
Les signes d’une intolérance
Les symptômes d’une intolérance alimentaire peuvent varier d’une personne à l’autre en fonction de l’aliment en cause et de la quantité consommée. Voici quelques signes spécifiques à certaines intolérances :
L’intolérance au lactose
Il est possible d’être intolérant au lactose tout en supportant sans problème un verre de lait. En règle générale, une intolérance au lactose se manifeste par des symptômes digestifs tels que des nausées, des diarrhées, des douleurs d’estomac ou des ballonnements. En France, entre 30 et 50 % des adultes ont une digestion incomplète du lactose.
L’intolérance au gluten
L’intolérance au gluten, également connue sous le nom de maladie cœliaque, est une maladie chronique intestinale auto-immune liée à l’ingestion de gluten. Le système immunitaire des personnes atteintes réagit à la présence de la gliadine, une protéine du gluten, en produisant des anticorps qui endommagent la paroi de l’intestin. Les premiers symptômes de cette intolérance apparaissent chez les nourrissons quelques semaines après l’introduction du gluten dans leur alimentation. Chez les enfants et les adultes, une perte de poids, une fatigue chronique, des aphtes récurrents ou une anémie par carence en fer peuvent être des signes d’une intolérance potentielle au gluten.
Comment diagnostiquer une intolérance ?
Si vous soupçonnez une intolérance alimentaire, vous pouvez procéder de la manière suivante :
- Éliminez temporairement les aliments suspects de votre alimentation et observez si vos symptômes diminuent sur une période donnée (idéalement quinze jours). Si tel est le cas, il est probable que vous soyez intolérant à cet aliment.
Note : Si vous arrêtez de consommer des produits lactés, assurez-vous de compenser votre apport en calcium en mangeant des légumes verts, des céréales, des graines, des oléagineux, des herbes et des épices. Le calcium est essentiel pour la croissance des enfants et des adolescents, ainsi que pour prévenir l’ostéoporose chez les adultes et les personnes âgées.
- Consultez un médecin qui vous interrogera sur vos symptômes et leur lien éventuel avec votre alimentation. S’il soupçonne une intolérance, il peut vous prescrire des examens complémentaires pour confirmer le diagnostic.
- Des analyses complémentaires peuvent être nécessaires pour diagnostiquer spécifiquement l’intolérance au lactose ou au gluten :
Intolérance au lactose
Un test respiratoire à l’hydrogène peut être prescrit par un médecin. Ce test mesure la concentration d’hydrogène dans l’air expiré (test H2). L’hydrogène est produit par la fermentation des bactéries dans le côlon, puis passe dans la circulation sanguine et finit par être expiré. Lorsque vous effectuez ce test, plus la concentration d’hydrogène dans votre expiration est élevée, moins votre digestion du lactose est efficace, ce qui peut indiquer une intolérance. Ce test dure environ quatre heures et doit être effectué à jeun sous la supervision d’un spécialiste.
Intolérance au gluten
Si des symptômes sont présents, un gastro-entérologue peut prescrire une prise de sang et, si nécessaire, des biopsies de l’intestin grêle. Ces examens sont réalisés par endoscopie sans anesthésie générale chez les adultes. Un typage génétique peut également être effectué pour déterminer une éventuelle prédisposition génétique au gluten.
Recommandations en cas d’intolérance
En cas d’intolérance au lactose :
Le traitement de l’intolérance au lactose repose généralement sur une limitation, voire une suppression, des aliments contenant du lait. Dans de nombreux cas, vous pourrez réintroduire progressivement le lactose dans votre alimentation en tenant compte de votre seuil de tolérance et de la teneur en lactose des produits laitiers que vous consommez. Un diététicien ou un médecin nutritionniste peut vous aider à déterminer ce seuil.
Quelques astuces peuvent vous aider à adapter votre régime alimentaire. Sachez que plus un produit laitier est transformé, moins il contient de lactose : les fromages affinés pendant plus de six semaines en contiennent pratiquement plus du tout, et le beurre en contient très peu. Il existe également des produits laitiers dont le lactose a été enlevé, tels que le lait, les yaourts, les crèmes, les fromages frais, etc. Bien que ces produits aient une teneur en calcium similaire aux produits laitiers normaux, ils permettent de réduire le risque de carence.
Note : L’intolérance au lactose peut être liée à une affection temporaire telle qu’une gastro-entérite. Dans ce cas, vous pourrez reprendre une alimentation normale après guérison.
En cas d’intolérance au gluten :
Contrairement à l’intolérance au lactose, la maladie cœliaque est une condition plus sérieuse qui peut entraîner des complications graves telles qu’un retard de croissance chez les enfants, des cancers du tube digestif ou de l’ostéoporose. Il est essentiel d’adopter et de respecter un régime alimentaire sans gluten pour éviter ces risques. Cela permettra généralement de voir les symptômes disparaître en quelques semaines.
Attention : Le gluten est souvent caché dans des aliments tels que la charcuterie, le sucre glace, les mélanges d’épices, la poudre d’ail ou les médicaments. Il est donc primordial d’apprendre à lire les étiquettes. N’hésitez pas à vous renseigner auprès de votre médecin ou de votre diététicien pour obtenir des conseils.
Note : L’Assurance maladie rembourse à 60 % les aliments diététiques sans gluten pour les patients atteints de la maladie cœliaque confirmée par une biopsie digestive.
En conclusion, si vous suspectez une intolérance alimentaire, il est important de consulter un professionnel de la santé pour obtenir un diagnostic précis et des conseils appropriés.
