Devenue une véritable profession, l’influence attire de plus en plus de marques. Selon une enquête menée par HubSpot et Oberlo, les entreprises étaient prêtes à dépenser 13 milliards d’euros dans ce domaine en 2022. Un influenceur peut toucher près de 20 000 euros par vidéo publiée. Face à ces chiffres, il n’est pas surprenant que le métier séduise de plus en plus de jeunes.
En quoi consiste le métier d’influenceur ?
Avec l’omniprésence des réseaux sociaux depuis le milieu des années 2000, plusieurs créateurs de contenu ont su développer une véritable communauté autour de leur passion. Sur YouTube, plusieurs personnes sont devenues célèbres grâce à des contenus autour du maquillage, les jeux vidéos ou des vidéos humoristiques.
Ceux-ci sont devenus des leaders d’opinion sur les réseaux sociaux. Leurs recommandations influencent le comportement d’achat de leur communauté. Constatant ce pouvoir d’influence, les marques ont mis en place des collaborations avec ces personnes, devenues des célébrités. Depuis, l’usage du mot « influenceur » est devenu courant pour les désigner.
Les influenceurs sont répartis en trois catégories en fonction de l’ampleur de leur communauté.
- les micro-influenceurs : malgré un nombre d’abonnés réduit, ces influenceurs entretiennent une relation de proximité avec leurs followers grâce à des contenus authentiques.
- les macro-influenceurs : leur communauté est plus large. Ils partagent les mêmes intérêts et engagements avec leur audience.
- les méga-influenceurs : comptent des millions d’abonnés. Ce sont généralement des célébrités (acteurs, candidats de téléréalités, etc.). Les marques profitent de la large audience de ces méga-influenceurs pour accroître leur visibilité.
Quelles sont les 5 étapes pour devenir influenceur ?
L’utilité des réseaux sociaux va bien au-delà du simple partage de photos et de vidéos. Ces plateformes sont devenues un véritable outil publicitaire. Voici les différentes étapes pour devenir influenceur :
1. Identifier une niche
Un influenceur réussit à fédérer sa communauté en proposant des contenus réguliers. Avant de se lancer dans cette aventure, il faudra d’abord identifier le sujet de ces contenus. Ceci commence par la définition d’un concept.
Plusieurs influenceurs ont construit leur réputation autour de leur profession : coach sportif, professeur de yoga, esthéticienne, etc. D’autres ont bâti une communauté fidèle grâce à leurs hobbies : cinéma, musique, healthy food, actualités, etc.
À titre d’exemple, de nombreux fans de Game of Thrones ont créé un compte pour débattre et analyser la série, épisode par épisode. La chaîne HugoDécrypte livre les actualités dans un format court sur YouTube.
L’influence perdure grâce à la production de contenus sur des réseaux sociaux régulièrement. Il est donc important de se spécialiser dans un sujet qui passionne. Ceci contribue à l’authenticité des contenus et à maintenir le rythme.
Comme en marketing, une étude de la concurrence s’avère pertinente pour se démarquer. Cette démarche permet d’identifier des failles sur le marché, de se renseigner sur les concepts qui sont déjà utilisés, etc.
2. Définir la cible
Selon les bases du marketing, à force de s’adresser à tout le monde, le message ne parvient à personne. Voilà pourquoi l’identification de la cible est tout aussi importante que celle de la niche.
Le ciblage d’audience consiste à répondre aux différentes questions suivantes :
- à quelle tranche d’âge s’adresser ?
- à quoi la cible s’intéresse-t-elle ?
- quels influenceurs suit-elle déjà sur les réseaux sociaux ?
Par exemple, le groupe cible d’une chaîne portant sur le cinéma correspond aux fans de séries et de films en tout genre. Les tranches d’âge qui cadrent avec cette passion se situent entre 18 à 40 ans. Ils ont déjà les moyens de consommer régulièrement des films au cinéma. Ainsi, ils pourront apprécier les contenus portant sur des critiques de film.
Une bonne connaissance du groupe cible participe à une meilleure orientation des sujets sur les dernières tendances. Les contenus gagnent ainsi en pertinence. Seulement il ne suffit pas de copier la tendance du moment. Il faudra se démarquer en ajoutant une touche personnelle.
Une fois la cible identifiée, l’influenceur doit rester constant dans la production de contenus. Cette régularité participe à la fidélisation des abonnés et contribue à l’agrandissement de la communauté.
3. Choisir les réseaux sociaux
Il est difficile d’être constant avec une présence sur tous les réseaux sociaux. La prochaine étape consiste donc à identifier ceux qui sont prometteurs. Le format des contenus n’est pas le même d’une plateforme à une autre. Dans le secteur de l’influence, Instagram demeure une référence. Pour cause, le réseau social enregistre plus d’un milliard d’utilisateurs par mois. Huit utilisateurs sur dix y suivent au moins une célébrité ou une marque.
En dehors d’Instagram, Tik Tok est parvenu à construire une solide communauté autour d’utilisateurs très jeunes. Cela n’empêche pas des réseaux sociaux comme YouTube, Facebook et Twitter de rester compétitifs.
Au lancement du projet, il est préférable de se concentrer uniquement sur une plateforme. Une activité sur plusieurs fronts risque de compromettre la qualité des contenus.
4. Valoriser son pouvoir d’influence
À ses débuts, un influenceur réunit un nombre d’abonnés limité. La portée de l’influence est encore faible. Cela ne représente pas un obstacle pour faire de l’autopromotion. Il faudra s’adresser à des entreprises modestes. Certains influenceurs débutants ne touchent pas une rémunération en échange de la promotion d’une marque. Ils reçoivent seulement des produits gratuits.
À mesure que la communauté grandit, l’influenceur n’a plus besoin de faire sa propre publicité. Ce sont les marques qui le contactent. La suite de cette collaboration aboutit à la signature d’un contrat publicitaire.
5. Publier régulièrement des contenus
En apparence, devenir influenceur ne requiert pas beaucoup d’efforts. Il suffirait de se filmer devant sa caméra et de publier les vidéos sur les réseaux sociaux. Mais la réalité est tout autre. Cette activité représente un métier à plein temps. Entre la production régulière de contenu et l’autopromotion, le marketing d’influence exige aussi une grande productivité.
La fréquence de publication dépend de la plateforme et du groupe cible. Sur Instagram, les influenceurs publient de nouveaux contenus quotidiennement. Par contre, sur YouTube, deux à trois publications de vidéos par semaine suffisent. Le tout est de trouver le bon équilibre entre un niveau de contenu insuffisant et une surcharge.
Dans le cas des vidéos, leur durée varie aussi selon le type de followers et la plateforme. Des amateurs de cinéma n’auront pas de problème à écouter une critique au-delà d’une dizaine de minutes. À l’inverse, sur Tik Tok, le groupe cible apprécie les formats courts. Pour mieux comprendre les attentes des abonnées, il est donc important de se mettre à leur place.
Comment accroître son activité ?
Devenir influenceur ne s’arrête pas à une présence sur les réseaux sociaux, le métier requiert une veille constante sinon l’influenceur risque de perdre des abonnés. La meilleure stratégie pour ne pas en perdre consiste à agrandir sa sphère d’influence. Plusieurs moyens permettent d’y parvenir :
- Élargir le pouvoir d’influence en s’établissant sur une autre plateforme. En marketing, cela consiste à conquérir un nouveau marché.
- Partager les contenus représente le meilleur moyen d’assurer une présence sur les autres réseaux sociaux. Il suffit de partager le contenu sur la plateforme principale sous la forme d’un tweet, d’une story ou d’un post. Cette méthode permet de gagner des followers.
- Aborder d’autres sujets en dehors du domaine d’influence. Il est possible d’aborder des thématiques de manière habile. Reprenons l’exemple du critique cinématographique, l’influenceur peut parler des sujets autour des polémiques, des droits de diffusion en France, etc.
- Proposer des contenus en collaboration avec d’autres influenceurs. C’est une pratique courante, gagnant-gagnant pour augmenter le nombre de followers.
Combien gagne un influenceur ?
Si devenir influenceur attire autant, c’est en raison de la forte valorisation de ce métier par les marques. Le salaire varie en fonction du nombre d’abonnés et de la plateforme utilisée.
Une étude réalisée par Intellifluence met en avant les salaires des influenceurs aux Etats-Unis, Canada et Royaume-Uni.
Sur Instagram, un méga-influenceur accumulant au-delà d’un million d’abonnés touche plus de 10 000 dollars par publication. Le salaire se situe entre 10 à 100 dollars pour un nano-influenceur ayant moins de 10 000 abonnés.
Sur Tik Tok, un méga-influenceur perçoit plus de 2500 dollars par contenu. À titre d’exemple, la star de la plateforme, Charli d’Amelio a gagné 17,5 millions de dollars sur l’année 2019. De son côté, un micro-influenceur qui recense 10 000 à 100 000 abonnées touche une rémunération entre 25 à 125 dollars.
Enfin, sur YouTube, un méga-influenceur perçoit un salaire de 20 000 dollars minimum pour la publication d’un contenu sponsorisé.
Qu’en est-il des influenceurs français ? Le métier de l’influence a attiré la foudre du public suite aux scandales liés au dropshipping. Dans l’imaginaire collectif, les influenceurs français gagnent tous des milliers d’euros par an. L’étude Reech, datant de 2021, confirme que seulement 2% d’entre eux touchent un salaire au-delà de 50 000 euros par an. 38% des créateurs de contenu poursuivent leur activité sans rémunération.
Selon un classement publié en 2022 par Business Cool, la plateforme d’actualités des étudiants, Squeezie est le premier influenceur français en termes de salaire. Il toucherait près de 3 millions d’euros par an pour 43 millions d’abonnés. Le vidéaste Cyprien le suit de près avec un salaire qui se situe entre 200 000 à 350 000 euros par an.
