Comment Diversifier son épargne ? 5 Conseils Incontournables

Comment Diversifier son épargne ? 5 Conseils Incontournables

Apprenez à bien épargner et placer selon votre horizon de placement, à suivre et diversifier votre patrimoine, à évaluer les placements.

Dans notre précédente page expliquant pourquoi et comment épargner, nous expliquons l’importance d’optimiser ses placements pour profiter au mieux de l’effet boule de neige des intérêts composés et ainsi accroître efficacement son capital sans changer son effort d’épargne.

Sur cette page, nous entrons dans le vif du sujet. En pratique, comment bien débuter et adapter ses placements à ses projets ? Vous serez mis sur les bons rails. Parce que chaque épargnant a des objectifs particuliers quant à l’usage de son épargne, la stratégie d’investissement doit être adaptée à chacun. On n’épargne pas de la même façon selon que l’argent soit destiné à financer l’achat d’une voiture dans 1 an, un appartement dans 5 ans ou un complément de revenus à la retraite dans 25 ans. Alors quelle solution pour mon épargne ? Cette page va vous aider à y voir plus clair.

L’horizon de placement comme critère numéro 1

On trouve d’abord l’épargne disponible immédiatement pour financer des projets à court terme ou en cas d’imprévu (épargne de précaution). Puis, l’épargnant peut ensuite orienter son épargne vers des produits moins liquides (moins disponibles) mais bénéficiant de meilleurs rendements et d’avantages fiscaux à long termes.

Astuce de Nicolas : même si aujourd’hui, il n’est pas dans votre intérêt d’orienter votre épargne vers des produits destinés au long terme, il est intéressant d’ouvrir dés maintenant des contrats pour avancer la date à laquelle vous pourrez profiter des avantages fiscaux. Pour être plus précis, il est recommandé d’ouvrir au plus tôt une bonne assurance-vie et un PEA pour « prendre date », ne serait-ce qu’avec 100 €. Mais il faut bien choisir, nous l’expliquons dans la suite de l’article.

La pyramide de Maslow appliquée à l’épargne

La pyramide de Maslow est une illustration très connue qui représente la hiérarchie des besoins. Nous pouvons l’appliquer également à l’épargne en hiérarchisant les actifs.

Nous représentons ici un patrimoine avec une allocation équilibrée pour viser 4 % de rendement. D’autres allocations patrimoniales existent. Un patrimoine défensif comportera trop d’épargne de précaution et pas assez d’actions et d’immobilier, cela donnera un rendement tiré vers le bas donc moins de revenus générés par votre patrimoine.

La résidence principale constitue le socle de la pyramide : achat ou location, c’est avant tout un choix de vie. Nous nous focaliserons donc sur la pyramide elle-même, c’est-à-dire l’argent que vous pouvez placer et investir.

À la base, on retrouve l’épargne de précaution qui doit être faible (équivalent à 3 mois de dépenses). Puis les fonds euros, peu rentables, mais sécurisés et ils sont indispensables pour former une réserve permettant d’investir sur les actifs plus rentables (actions et immobilier).

Plus on monte dans la pyramide et plus l’espérance de gain est élevée en contrepartie d’investir à plus long terme. D’où l’importance de connaître votre horizon de placement quand vous placez.

La pointe de la pyramide (les placements exotiques ou atypiques) doit représenter une part marginale de votre patrimoine. Car ce sont généralement des investissements plaisir ou purement spéculatifs. Ce sont des « sucreries » très dispensables et à limiter dans votre régime alimentaire !

Épargne de précaution et objectif court terme

Si vous épargnez de l’argent en vue d’une importante dépense dans quelques mois (cuisine aménagée, voyage, automobile, etc.), il faudra vous orienter vers des placements adaptés au court terme. On parle aussi d’épargne de précaution pour décrire ces placements où l’argent est disponible rapidement et sans pénalité. En pratique, on peut citer les produits suivant adaptés à cet objectif :

1/ Livret jeune (LJ) ou livret d’épargne populaire (LEP) : si vous êtes éligible, car ces produits sont conditionnés à l’âge ou aux revenus.

2/ Livret A (LA) ou Livret de développement durable et solidaire (LDDS) : en guise d’épargne de précaution, on conseille généralement 3 mois de dépenses de réserve en cas de coup dur. Dispensable pour bonne partie en ayant une assurance-vie (AV) en fonds euro avec rachat en 72h comme Linxea Vie.

3/ Livret fiscalisé. Peu intéressant sauf si vous êtes peu imposé et que vous profitez d’un taux promotionnel quelques mois.

Avis de Nicolas : il est raisonnable de conserver toujours quelques milliers d’euros sur ces produits d’épargne en cas d’imprévu. Pour aller plus loin : les meilleurs placements sans risque (comparatif). Mais retenez que vu le faible rendement offert par ces produits, on ne peut pas vraiment parler de placement. En effet, leur rendement nominal (hors inflation) est faible, et leur rendement réel est même négatif en tenant compte de l’inflation.

Si vous placez uniquement sur ces produits, vous perdez du pouvoir d’achat face à l’inflation. Aussi, dès que vos économies excèdent les besoins d’argent dont vous pourriez avoir besoin à court terme, il est intelligent d’orienter votre épargne vers des placements et investissements plus rémunérateurs.

Dans ce graphique, on voit bien qu’une rémunération d’un livret à 0,50 % ou 1 % ne change rien : le capital fait du surplace ! Donc c’est un véritable gâchis d’épargner seulement sur des livrets. Alors qu’en plaçant à 4,50 % (possible avec une allocation équilibrée sur du long terme, comme on l’explique) le capital décolle grâce aux intérêts composés.

Achat immobilier et objectif moyen terme

Beaucoup de jeunes actifs démarrent en épargnant exclusivement en épargne de précaution, très faiblement rémunérée. Inutile de plafonner le livret A et le LDDS. Il faut savoir se projeter et s’ouvrir aux placements les plus rémunérateurs. Vous avez certainement des projets qui vont au-delà de 3 ans ?

4/ Plan épargne entreprise (PEE) : toutes les entreprises peuvent mettre au profit de leurs salariés un PEE, mais toutes ne le font pas. Produit intéressant pour défiscaliser, a fortiori pour les chanceux qui disposent d’abondements généreux dans leur entreprise.

5/ Plan épargne logement (PEL) : il n’est plus intéressant depuis que le rendement des nouveaux PEL est à 1 % brut. Mais les anciens PEL à 2 % et plus sont à conserver ! Tout retrait entraîne la clôture du PEL. Pour tout savoir sur le PEL, consultez la page dédiée au PEL.

6/ Assurance-vie (AV) : prenez date, ouvrez dès maintenant deux assurances-vie sans frais sur versement, pour faire courir les 8 ans et profiter ensuite des avantages fiscaux. Il faut être très sélectif : voyez donc notre comparatif des meilleures assurances-vie. C’est le « couteau-suisse » indispensable des épargnants. Via l’assurance vie, on peut placer en fonds euros (sans risque de perte en capital et adaptés pour du court terme) et/ou investir dans des unités de compte (fonds d’investissement actions, immobilier…pour du moyen ou long terme, on en parle ensuite).

Astuce de Nicolas : l’assurance-vie est plus souple qu’il n’y paraît, vous pouvez retirer de l’argent quand vous voulez. Et l’assurance-vie est valable à court terme également, l’assurance-vie de plus de 8 ans pouvant faire office de trésorerie. Par exemple on peut placer en fonds euro sur un contrat de plus de 8 ans (sur un contrat sans frais sur versement), avec l’intention de retirer dans les semaines qui suivent (un rachat sur assurance-vie de plus de 8 ans est peu voire pas du tout imposé).

Retraite et objectif long terme

Ces investissements offrent le meilleur rendement sur le long terme en moyenne annuelle lissée. Mais il faut investir à long terme en raison des frais d’entrée à amortir et/ou de la forte volatilité à supporter et/ou de la fiscalité plus clémente après 5 ou 8 ans.

Vous souhaitez placer pour financer les études de vos enfants dans plus de 10 ans ou pour avoir un complément de revenus à la retraite ? L’idéal est de ne pas se priver du potentiel de ces investissements. Pour aller plus loin, nous vous invitons à lire notre article expliquant comment préparer sa retraite. Et comment placer pour ses enfants ?

7/ Bourse via plan d’épargne en actions (PEA) et assurance-vie prioritairement, puis compte-titres ordinaire (CTO) : investissez en actions

soit par la gestion passive, recommandée pour la majorité des épargnants car plus efficace et plus facile. Via une allocation de trackers (fonds qui reproduisent un indice comme le CAC 40 ou le Nasdaq) en PEA et via les assurances-vie en gestion pilotée telles Yomoni et Nalo,

soit par la gestion active. Auquel cas vous sélectionnez directement les actions des entreprises que vous souhaitez posséder (ou les fonds d’investissement), on parle alors de stock picking. Avis de Ludovic : c’est généralement cette image que les français ont sur la bourse. Il faut s’en défaire, car cette démarche de gestion active (trading) est plutôt réservée aux investisseurs avertis.

8/ Immobilier : la « pierre-papier » SCPI est particulièrement appréciée. Idéal premier investissement, pour « se faire la main » en raison des qualités propres aux SCPI : faible ticket d’entrée (à partir de 1 000 €) et bonne diversification sur un grand parc immobilier. Puis pour les plus motivés, l’immobilier locatif si vous êtes suffisamment aisé (il faut les reins solides pour supporter les imprévus) et compétent (gestion, travaux, fiscalité, etc.), avec du temps disponible. Pour aller plus loin, voyez donc ici toutes les solutions pour investir en immobilier.

9/ Plan d’épargne retraite (PER) : le PER est un produit d’épargne lancé dans le cadre de la loi PACTE fin 2019. Sauf cas particulier (achat de la résidence principale ou accident de la vie), les sommes placées en PER sont bloquées jusqu’à liquidation de la retraite. En pratique, par défaut c’est une gestion pilotée avec répartition entre fonds euro et unités de compte, comme l’assurance vie. Avec l’avantage de pouvoir défiscaliser les sommes versées. Encore une fois, il faut bien choisir son PER.

Investissement spéculatif (placements atypiques)

Il s’agit ici d’investissement purement spéculatif car sans rendement intrinsèque, on ne peut compter que sur la plus-value (PV) pour gagner de l’argent.

10/ Investissements exotiques et atypiques : l’investissement en or, le vin (investir en grands crus) , les montres de luxe, l’art (tableaux, sculptures, etc.), l’investissement forestier (avis France Valley), les voitures de collection, l’investissement en cryptomonnaie (avis CoinHouse), etc. Éventuellement pour 5-10 % maximum de votre patrimoine.

À lire aussi  Les différences entre le viager et la nue-propriété

Attention, ne cédez pas à la tentation des investissements trop atypiques, tels que les diamants, le trading en options binaires, le forex et les diverses pyramides de Ponzi…vous risqueriez d’être ruinés alors que l’on vous fait miroiter de gros gains.

Gardez donc en tête votre horizon de placement quand vous placez, ne faites pas l’erreur d’investir à long terme sur votre livret A !

Vous l’aurez compris, penser à son horizon de placement, c’est bien. Et penser à diversifier, c’est encore mieux !

Diversifiez votre patrimoine

Conformément au dicton populaire : « on ne met pas tous ses œufs dans le même panier ».

Les amateurs de football apprécieront notre analogie footballistique : placez votre argent sur le terrain, comme un coach place ses joueurs. Il faut des défenseurs (fonds euros d’assurance-vie), des milieux de terrain (immobilier) et des attaquants (actions). Sans oublier le gardien : votre épargne de précaution correspondant à 3 mois de dépenses sur livret A ou LDDS.

Les classes d’actifs, du plus sage au plus risqué :

  • Monétaire : livret A, LDDS, PEL, CEL, LEP, LJ, livrets fiscalisés (avec parfois taux promo pour x mois), CAT. Ici notre synthèse des différents livrets et placements monétaires.
  • Obligations : vous êtes un créancier. C’est à dire que vous détenez une créance, un morceau de dettes d’un État ou d’une entreprise à qui vous prêtez et qui vous doit des intérêts. Comment ? Via les fonds euros pour faire au plus simple et sans risque de perte en capital. Ou via les unités de compte (UC) d’assurance-vie (dont les fonds d’obligations High Yield). Aussi, avec le financement participatif (le crowdfunding immobilier, le crowdfunding agricole et le crowdlending en énergies renouvelables) pour diversifier davantage avec une prise de risque. Notez la différence entre les obligations Investment Grade (IG) moins risquées, et les obligations High Yield (HY) plus risquées qui concernent des emprunteurs moins fiables. Ainsi, les fonds euro présentent une garantie en capital car ils sont composés majoritairement d’obligations IG.
  • Actions : vous possédez un morceau de société (des parts, des titres de propriété) obtenu via investissement en bourse sur des titres vifs, fonds actifs, ou trackers (ETF). En pratique, les actions peuvent être logées dans différentes enveloppes (en PEA, en CTO, en assurance vie via unités de compte (UC), en PEA-PME). Ici notre dossier complet : comment investir en bourse ?
  • Immobilier : en direct (résidence principale, secondaire, ou locatif), en pierre-papier SCPI (en direct par endettement ou cash en assurance-vie), en actions (SIIC sur CTO, ou tracker sur PEA, voire en obligations (crowdfunding immobilier). Ici notre dossier complet : comment investir dans l’immobilier ?
  • Exotique et spéculatif : ce sont des investissements dits « atypiques » en matières premières (investir en or, brent, etc.), en forêts (groupements forestiers d’investissement GFI), en grands crus (investir dans le vin), en montres de luxe, en art (tableaux, sculptures, etc.), en cryptomonnaies, en voitures de collection, etc. Pour 5-10% maximum de votre patrimoine.

Note de Nicolas : nous considérons les actions et l’immobilier ex-aequo. Ainsi, un portefeuille bien diversifié en trackers sera moins risqué sur le long terme qu’un « all-in » sur un appartement locatif à Montauban. En revanche, un portefeuille concentré sur 3 actions du secteur biotech sera plus risqué qu’un achat de résidence principale raisonnable ou qu’un achat de 2-3 SCPI.

Exemple de diversification patrimoniale, allocation équilibrée :

  • X € en monétaire. Principalement un PEL d’ancienne génération bien rémunéré, accessoirement livret A et LDDS pour l’épargne liquide. Pour cette catégorie, on s’exprime en euros, il s’agit d’un matelas sécurisé mais peu rémunéré. Le reste étant investi comme suit pour aller chercher de la performance, selon une allocation patrimoniale définie en % (à personnaliser).
  • 45 % en obligations. Par exemple 5 fonds euros dans 5 assurances vie différentes pour la part sécurisée. Et du crowdfunding et 2 fonds d’obligations High Yield pour la part risquée ;
  • 25 % en actions. Par exemple 2 trackers sur PEA et 2 assurances-vie en gestion pilotée ;
  • 25 % en en immobilier. Par exemple 3 SCPI sur assurance-vie, 5 SIIC sur CTO, un appartement locatif en LMNP ;
  • 5 % en atypique. Par exemple quelques pièces d’or napoléon, quelques parts de groupement forestier d’investissement, des montres de luxe, des investissement en cryptomonnaie, etc.

Note de Nicolas : ce n’est qu’un exemple d’allocation. On n’atteint pas cette allocation du jour au lendemain et c’est à adapter en fonction de votre profil (horizon de placement, aversion aux risques, etc.).

Il est sain de diversifier entre plusieurs actifs, car les actifs ne supportent pas les crises économiques de la même manière. Vous protégerez mieux votre patrimoine des aléas économiques ainsi. Et il est également fondamental de diversifier au sein même des classes d’actifs. Par exemple pour les obligations, ayez plusieurs fonds euros sur plusieurs assurances-vie. Et en actions, ayez au moins 30 actions différentes ou 2-3 trackers ou 2 bonnes gestions pilotées. En immobilier, si vous n’avez pas le budget pour avoir plusieurs appartements, il est plus raisonnable de diversifier grâce aux SCPI.

Pour avoir des illustrations concrètes, nous vous invitons à lire notre article sur l’allocation patrimoniale et l’interview d’un épargnant avisé et malin.

Apprenez à bien évaluer vos placements selon ces 3 critères

Avant chaque investissement, il faut poser les calculs et appréhender les risques et inconvénients propres à l’investissement :

1/ Le rendement

Ce que votre placement vous rapporte : les revenus générés annuellement (intérêts, dividendes, coupons, loyers) / capital placé. Exemple : 1 000 € de revenus / 20 000 € placés = 5 %. Pensez à retirer les frais, charges et impôts des revenus bruts pour obtenir le net. Vous disposez d’un simulateur de rendement en page Outils. Vous pouvez ensuite comparer à l’inflation pour voir le gain net net.

L’échelle moyenne des rendements :

  • Rendement faible sur les livrets A, LDDS, livrets, CEL, parts sociales, nouveaux PEL et mauvais fonds euro d’assurance-vie.
  • Rendement moyen sur les anciens PEL et bons fonds euro d’assurance-vie.
  • Rendement de négatif à élevé en actions et immobilier. Investissez à long terme et diversifiez pour bien lisser la performance ! Sur le marché actions, la performance historique a été de 7 % par an en moyenne annualisée (voir nos bonnes pratiques pour investir en bourse pour tendre vers ce résultat), mais avec la mauvaise approche d’investissement certains ont une performance négative. Idem en immobilier, la performance moyenne annualisée est de 4 %, mais un mauvais investissement (Pinel acheté trop cher par exemple) peut faire perdre de l’argent.

2/ Le risque

Le risque se matérialise de différentes façons : risque de perte en capital, de dégradation, de loyers impayés, etc.

L’échelle moyenne des risques :

  • Risque nul sur les livrets A, LDDS, livrets, PEL, fonds euro d’assurance-vie.
  • Risque modéré à élevé de perte en capital en ce qui concerne les investissements immobiliers et actions (et en obligations si vente avant échéance). Vous supportez la volatilité et vous pouvez faire une moins-value ou une plus-value. Donc investissez à long terme et diversifiez pour limiter les risques !

Note de Nicolas : sachez que la volatilité est risquée à court terme. Mais elle devient une opportunité sur le long terme, car c’est la volatilité qui génère la plus-value.

3/ La liquidité

La liquidité, aussi appelée disponibilité, est le délai pour retirer son argent et récupérer son investissement.

L’échelle moyenne des liquidités :

  • Excellente liquidité sur les livrets A, LDDS, livrets et actions cotées.
  • Liquidité moyenne sur les assurances-vie (de 72 heures à 1 mois) et les parts sociales,
  • Liquidité faible en immobilier (plusieurs mois pour vendre et recevoir l’argent du notaire), en PEE et Plan d’épargne Retraite (conditions pour sortir).

Que retenir de ces 3 critères d’investissement ?

Il faut toujours évaluer ses placements et investissements à l’aune de ces 3 critères. Est-ce que l’on cherche le rendement ? Sans risque ? La liquidité ? On ne peut pas avoir à la fois le beurre, l’argent du beurre et le x de la crémière, il faut choisir !

Il n’y a pas de miracle : un livret A présente un risque nul et offre une bonne liquidité, en contrepartie d’un rendement très faible. Idéal épargne de précaution, mais pas pour investir.

À l’inverse, les actions sont rentables sur le long terme, mais il y a risque de perte en capital. C’est ce qu’on appelle le couple rendement / risque. En immobilier, un appartement Parisien a un moins bon rendement qu’un appartement à Saint-Étienne (2 ou 3 % à Paris versus 8-10 % dans une petite ville), mais une meilleure liquidité (il se vendra plus vite car marché tendu) et moins de risque (a priori moins de risque de moins-value, moins de risque de vacance locative, etc.)

Et aucun investissement sérieux ne peut offrir à la fois un bon rendement + aucun risque de perte en capital + une bonne liquidité. C’est-à-dire qu’un investissement ne peut réunir qu’un ou deux de ces 3 critères, il faut choisir. Si on vous promet les 3 en même temps, c’est une arnaque ou l’on vous cache quelque chose (attention aux placements trop atypiques).

Il est possible d’obtenir d’excellents rendements sur certains placements, pour peu que l’on accepte la volatilité et le risque non nul de perte en capital. Allez voir nos pages dédiées à l’investissement en bourse et en immobilier pour savoir comment investir avec succès à long terme, en limitant les risques.

Suivez votre épargne et vos placements

Si vous voulez bien suivre votre épargne et la progression de vos investissements, un tableau de suivi Excel est à disposition sur la page Outils. C’est très recommandé, ne serait-ce que pour suivre son allocation patrimoniale entre monétaire, fonds euros d’assurance-vie, actions et immobilier. Par exemple, vous pouvez vous assurer tous les mois que vous avez x % d’actions dans votre patrimoine, puis rééquilibrer votre allocation si nécessaire.

Avis de Nicolas : vous verrez, c’est non seulement un outil important pour bien suivre et piloter son patrimoine, mais c’est également une source de motivation.

Nous avons déjà vu la nécessité de bien diversifier ses investissements pour avoir un patrimoine équilibré et mieux protégé des soubresauts économiques. Voici maintenant une autre raison de diversifier les établissements, les produits et les assureurs :

La protection des dépôts

Aujourd’hui les épargnants bénéficient de 3 garanties prises en charge par le Fonds de Garantie des Dépôts et de Résolution (FGDR) :

  • garantie des dépôts de 100 000 € par personne et par établissement sur les dépôts bancaires (livrets bancaires, comptes courants, comptes à terme, PEL, CEL, espèces des comptes titres, etc.),
  • une garantie sur les titres (actions, obligations, fonds d’investissements OPCVM, etc.) à hauteur de 70 000 € par client et par établissement (garantie actionnée quand le courtier n’est plus en mesure de restituer les titres aux clients),
  • une garantie supplémentaire de 500 000 € en cas de dépôts exceptionnels.
À lire aussi  Les astuces pour comparer les offres de prêt immobilier

De plus, les épargnants bénéficient aussi d’une autre garantie sur leurs assurances-vie à hauteur de 70 000 € par assureur et sur leurs rentes à hauteur de 90 000 € par le FGAP (fonds de garantie des assurances de personnes).

Note de Nicolas : les cryptomonnaies sont à la mode. Mais attention, en cas de défaut (faillite) d’une plateforme d’échanges en cryptomonnaies, le FGDR ne couvre pas les pertes des épargnants qui y avaient stocké leurs cryptos. Donc ni garantie des dépôts, ni garantie des titres.

Apprenez à bien épargner et placer selon votre horizon de placement, à suivre et diversifier votre patrimoine, à évaluer les placements.

Dans notre précédente page expliquant pourquoi et comment épargner, nous expliquons l’importance d’optimiser ses placements pour profiter au mieux de l’effet boule de neige des intérêts composés et ainsi accroître efficacement son capital sans changer son effort d’épargne.

Sur cette page, nous entrons dans le vif du sujet. En pratique, comment bien débuter et adapter ses placements à ses projets ? Vous serez mis sur les bons rails. Parce que chaque épargnant a des objectifs particuliers quant à l’usage de son épargne, la stratégie d’investissement doit être adaptée à chacun. On n’épargne pas de la même façon selon que l’argent soit destiné à financer l’achat d’une voiture dans 1 an, un appartement dans 5 ans ou un complément de revenus à la retraite dans 25 ans. Alors quelle solution pour mon épargne ? Cette page va vous aider à y voir plus clair.

L’horizon de placement comme critère numéro 1

On trouve d’abord l’épargne disponible immédiatement pour financer des projets à court terme ou en cas d’imprévu (épargne de précaution). Puis, l’épargnant peut ensuite orienter son épargne vers des produits moins liquides (moins disponibles) mais bénéficiant de meilleurs rendements et d’avantages fiscaux à long termes.

Astuce de Nicolas : même si aujourd’hui, il n’est pas dans votre intérêt d’orienter votre épargne vers des produits destinés au long terme, il est intéressant d’ouvrir dés maintenant des contrats pour avancer la date à laquelle vous pourrez profiter des avantages fiscaux. Pour être plus précis, il est recommandé d’ouvrir au plus tôt une bonne assurance-vie et un PEA pour « prendre date », ne serait-ce qu’avec 100 €. Mais il faut bien choisir, nous l’expliquons dans la suite de l’article.

La pyramide de Maslow appliquée à l’épargne

La pyramide de Maslow est une illustration très connue qui représente la hiérarchie des besoins. Nous pouvons l’appliquer également à l’épargne en hiérarchisant les actifs.

Nous représentons ici un patrimoine avec une allocation équilibrée pour viser 4 % de rendement. D’autres allocations patrimoniales existent. Un patrimoine défensif comportera trop d’épargne de précaution et pas assez d’actions et d’immobilier, cela donnera un rendement tiré vers le bas donc moins de revenus générés par votre patrimoine.

La résidence principale constitue le socle de la pyramide : achat ou location, c’est avant tout un choix de vie. Nous nous focaliserons donc sur la pyramide elle-même, c’est-à-dire l’argent que vous pouvez placer et investir.

À la base, on retrouve l’épargne de précaution qui doit être faible (équivalent à 3 mois de dépenses). Puis les fonds euros, peu rentables, mais sécurisés et ils sont indispensables pour former une réserve permettant d’investir sur les actifs plus rentables (actions et immobilier).

Plus on monte dans la pyramide et plus l’espérance de gain est élevée en contrepartie d’investir à plus long terme. D’où l’importance de connaître votre horizon de placement quand vous placez.

La pointe de la pyramide (les placements exotiques ou atypiques) doit représenter une part marginale de votre patrimoine. Car ce sont généralement des investissements plaisir ou purement spéculatifs. Ce sont des « sucreries » très dispensables et à limiter dans votre régime alimentaire !

Épargne de précaution et objectif court terme

Si vous épargnez de l’argent en vue d’une importante dépense dans quelques mois (cuisine aménagée, voyage, automobile, etc.), il faudra vous orienter vers des placements adaptés au court terme. On parle aussi d’épargne de précaution pour décrire ces placements où l’argent est disponible rapidement et sans pénalité. En pratique, on peut citer les produits suivant adaptés à cet objectif :

1/ Livret jeune (LJ) ou livret d’épargne populaire (LEP) : si vous êtes éligible, car ces produits sont conditionnés à l’âge ou aux revenus.

2/ Livret A (LA) ou Livret de développement durable et solidaire (LDDS) : en guise d’épargne de précaution, on conseille généralement 3 mois de dépenses de réserve en cas de coup dur. Dispensable pour bonne partie en ayant une assurance-vie (AV) en fonds euro avec rachat en 72h comme Linxea Vie.

3/ Livret fiscalisé. Peu intéressant sauf si vous êtes peu imposé et que vous profitez d’un taux promotionnel quelques mois.

Avis de Nicolas : il est raisonnable de conserver toujours quelques milliers d’euros sur ces produits d’épargne en cas d’imprévu. Pour aller plus loin : les meilleurs placements sans risque (comparatif). Mais retenez que vu le faible rendement offert par ces produits, on ne peut pas vraiment parler de placement. En effet, leur rendement nominal (hors inflation) est faible, et leur rendement réel est même négatif en tenant compte de l’inflation.

Si vous placez uniquement sur ces produits, vous perdez du pouvoir d’achat face à l’inflation. Aussi, dès que vos économies excèdent les besoins d’argent dont vous pourriez avoir besoin à court terme, il est intelligent d’orienter votre épargne vers des placements et investissements plus rémunérateurs.

Dans ce graphique, on voit bien qu’une rémunération d’un livret à 0,50 % ou 1 % ne change rien : le capital fait du surplace ! Donc c’est un véritable gâchis d’épargner seulement sur des livrets. Alors qu’en plaçant à 4,50 % (possible avec une allocation équilibrée sur du long terme, comme on l’explique) le capital décolle grâce aux intérêts composés.

Achat immobilier et objectif moyen terme

Beaucoup de jeunes actifs démarrent en épargnant exclusivement en épargne de précaution, très faiblement rémunérée. Inutile de plafonner le livret A et le LDDS. Il faut savoir se projeter et s’ouvrir aux placements les plus rémunérateurs. Vous avez certainement des projets qui vont au-delà de 3 ans ?

4/ Plan épargne entreprise (PEE) : toutes les entreprises peuvent mettre au profit de leurs salariés un PEE, mais toutes ne le font pas. Produit intéressant pour défiscaliser, a fortiori pour les chanceux qui disposent d’abondements généreux dans leur entreprise.

5/ Plan épargne logement (PEL) : il n’est plus intéressant depuis que le rendement des nouveaux PEL est à 1 % brut. Mais les anciens PEL à 2 % et plus sont à conserver ! Tout retrait entraîne la clôture du PEL. Pour tout savoir sur le PEL, consultez la page dédiée au PEL.

6/ Assurance-vie (AV) : prenez date, ouvrez dès maintenant deux assurances-vie sans frais sur versement, pour faire courir les 8 ans et profiter ensuite des avantages fiscaux. Il faut être très sélectif : voyez donc notre comparatif des meilleures assurances-vie. C’est le « couteau-suisse » indispensable des épargnants. Via l’assurance vie, on peut placer en fonds euros (sans risque de perte en capital et adaptés pour du court terme) et/ou investir dans des unités de compte (fonds d’investissement actions, immobilier…pour du moyen ou long terme, on en parle ensuite).

Astuce de Nicolas : l’assurance-vie est plus souple qu’il n’y paraît, vous pouvez retirer de l’argent quand vous voulez. Et l’assurance-vie est valable à court terme également, l’assurance-vie de plus de 8 ans pouvant faire office de trésorerie. Par exemple on peut placer en fonds euro sur un contrat de plus de 8 ans (sur un contrat sans frais sur versement), avec l’intention de retirer dans les semaines qui suivent (un rachat sur assurance-vie de plus de 8 ans est peu voire pas du tout imposé).

Retraite et objectif long terme

Ces investissements offrent le meilleur rendement sur le long terme en moyenne annuelle lissée. Mais il faut investir à long terme en raison des frais d’entrée à amortir et/ou de la forte volatilité à supporter et/ou de la fiscalité plus clémente après 5 ou 8 ans.

Vous souhaitez placer pour financer les études de vos enfants dans plus de 10 ans ou pour avoir un complément de revenus à la retraite ? L’idéal est de ne pas se priver du potentiel de ces investissements. Pour aller plus loin, nous vous invitons à lire notre article expliquant comment préparer sa retraite. Et comment placer pour ses enfants ?

7/ Bourse via plan d’épargne en actions (PEA) et assurance-vie prioritairement, puis compte-titres ordinaire (CTO) : investissez en actions

soit par la gestion passive, recommandée pour la majorité des épargnants car plus efficace et plus facile. Via une allocation de trackers (fonds qui reproduisent un indice comme le CAC 40 ou le Nasdaq) en PEA et via les assurances-vie en gestion pilotée telles Yomoni et Nalo,

soit par la gestion active. Auquel cas vous sélectionnez directement les actions des entreprises que vous souhaitez posséder (ou les fonds d’investissement), on parle alors de stock picking. Avis de Ludovic : c’est généralement cette image que les français ont sur la bourse. Il faut s’en défaire, car cette démarche de gestion active (trading) est plutôt réservée aux investisseurs avertis.

8/ Immobilier : la « pierre-papier » SCPI est particulièrement appréciée. Idéal premier investissement, pour « se faire la main » en raison des qualités propres aux SCPI : faible ticket d’entrée (à partir de 1 000 €) et bonne diversification sur un grand parc immobilier. Puis pour les plus motivés, l’immobilier locatif si vous êtes suffisamment aisé (il faut les reins solides pour supporter les imprévus) et compétent (gestion, travaux, fiscalité, etc.), avec du temps disponible. Pour aller plus loin, voyez donc ici toutes les solutions pour investir en immobilier.

9/ Plan d’épargne retraite (PER) : le PER est un produit d’épargne lancé dans le cadre de la loi PACTE fin 2019. Sauf cas particulier (achat de la résidence principale ou accident de la vie), les sommes placées en PER sont bloquées jusqu’à liquidation de la retraite. En pratique, par défaut c’est une gestion pilotée avec répartition entre fonds euro et unités de compte, comme l’assurance vie. Avec l’avantage de pouvoir défiscaliser les sommes versées. Encore une fois, il faut bien choisir son PER.

Investissement spéculatif (placements atypiques)

Il s’agit ici d’investissement purement spéculatif car sans rendement intrinsèque, on ne peut compter que sur la plus-value (PV) pour gagner de l’argent.

10/ Investissements exotiques et atypiques : l’investissement en or, le vin (investir en grands crus) , les montres de luxe, l’art (tableaux, sculptures, etc.), l’investissement forestier (avis France Valley), les voitures de collection, l’investissement en cryptomonnaie (avis CoinHouse), etc. Éventuellement pour 5-10 % maximum de votre patrimoine.

À lire aussi  Comment trouver l’assurance décennale d’une entreprise ?

Attention, ne cédez pas à la tentation des investissements trop atypiques, tels que les diamants, le trading en options binaires, le forex et les diverses pyramides de Ponzi…vous risqueriez d’être ruinés alors que l’on vous fait miroiter de gros gains.

Gardez donc en tête votre horizon de placement quand vous placez, ne faites pas l’erreur d’investir à long terme sur votre livret A !

Vous l’aurez compris, penser à son horizon de placement, c’est bien. Et penser à diversifier, c’est encore mieux !

Diversifiez votre patrimoine

Conformément au dicton populaire : « on ne met pas tous ses œufs dans le même panier ».

Les amateurs de football apprécieront notre analogie footballistique : placez votre argent sur le terrain, comme un coach place ses joueurs. Il faut des défenseurs (fonds euros d’assurance-vie), des milieux de terrain (immobilier) et des attaquants (actions). Sans oublier le gardien : votre épargne de précaution correspondant à 3 mois de dépenses sur livret A ou LDDS.

Les classes d’actifs, du plus sage au plus risqué :

  • Monétaire : livret A, LDDS, PEL, CEL, LEP, LJ, livrets fiscalisés (avec parfois taux promo pour x mois), CAT. Ici notre synthèse des différents livrets et placements monétaires.
  • Obligations : vous êtes un créancier. C’est à dire que vous détenez une créance, un morceau de dettes d’un État ou d’une entreprise à qui vous prêtez et qui vous doit des intérêts. Comment ? Via les fonds euros pour faire au plus simple et sans risque de perte en capital. Ou via les unités de compte (UC) d’assurance-vie (dont les fonds d’obligations High Yield). Aussi, avec le financement participatif (le crowdfunding immobilier, le crowdfunding agricole et le crowdlending en énergies renouvelables) pour diversifier davantage avec une prise de risque. Notez la différence entre les obligations Investment Grade (IG) moins risquées, et les obligations High Yield (HY) plus risquées qui concernent des emprunteurs moins fiables. Ainsi, les fonds euro présentent une garantie en capital car ils sont composés majoritairement d’obligations IG.
  • Actions : vous possédez un morceau de société (des parts, des titres de propriété) obtenu via investissement en bourse sur des titres vifs, fonds actifs, ou trackers (ETF). En pratique, les actions peuvent être logées dans différentes enveloppes (en PEA, en CTO, en assurance vie via unités de compte (UC), en PEA-PME). Ici notre dossier complet : comment investir en bourse ?
  • Immobilier : en direct (résidence principale, secondaire, ou locatif), en pierre-papier SCPI (en direct par endettement ou cash en assurance-vie), en actions (SIIC sur CTO, ou tracker sur PEA, voire en obligations (crowdfunding immobilier). Ici notre dossier complet : comment investir dans l’immobilier ?
  • Exotique et spéculatif : ce sont des investissements dits « atypiques » en matières premières (investir en or, brent, etc.), en forêts (groupements forestiers d’investissement GFI), en grands crus (investir dans le vin), en montres de luxe, en art (tableaux, sculptures, etc.), en cryptomonnaies, en voitures de collection, etc. Pour 5-10% maximum de votre patrimoine.

Note de Nicolas : nous considérons les actions et l’immobilier ex-aequo. Ainsi, un portefeuille bien diversifié en trackers sera moins risqué sur le long terme qu’un « all-in » sur un appartement locatif à Montauban. En revanche, un portefeuille concentré sur 3 actions du secteur biotech sera plus risqué qu’un achat de résidence principale raisonnable ou qu’un achat de 2-3 SCPI.

Exemple de diversification patrimoniale, allocation équilibrée :

  • X € en monétaire. Principalement un PEL d’ancienne génération bien rémunéré, accessoirement livret A et LDDS pour l’épargne liquide. Pour cette catégorie, on s’exprime en euros, il s’agit d’un matelas sécurisé mais peu rémunéré. Le reste étant investi comme suit pour aller chercher de la performance, selon une allocation patrimoniale définie en % (à personnaliser).
  • 45 % en obligations. Par exemple 5 fonds euros dans 5 assurances vie différentes pour la part sécurisée. Et du crowdfunding et 2 fonds d’obligations High Yield pour la part risquée ;
  • 25 % en actions. Par exemple 2 trackers sur PEA et 2 assurances-vie en gestion pilotée ;
  • 25 % en en immobilier. Par exemple 3 SCPI sur assurance-vie, 5 SIIC sur CTO, un appartement locatif en LMNP ;
  • 5 % en atypique. Par exemple quelques pièces d’or napoléon, quelques parts de groupement forestier d’investissement, des montres de luxe, des investissement en cryptomonnaie, etc.

Note de Nicolas : ce n’est qu’un exemple d’allocation. On n’atteint pas cette allocation du jour au lendemain et c’est à adapter en fonction de votre profil (horizon de placement, aversion aux risques, etc.).

Il est sain de diversifier entre plusieurs actifs, car les actifs ne supportent pas les crises économiques de la même manière. Vous protégerez mieux votre patrimoine des aléas économiques ainsi. Et il est également fondamental de diversifier au sein même des classes d’actifs. Par exemple pour les obligations, ayez plusieurs fonds euros sur plusieurs assurances-vie. Et en actions, ayez au moins 30 actions différentes ou 2-3 trackers ou 2 bonnes gestions pilotées. En immobilier, si vous n’avez pas le budget pour avoir plusieurs appartements, il est plus raisonnable de diversifier grâce aux SCPI.

Pour avoir des illustrations concrètes, nous vous invitons à lire notre article sur l’allocation patrimoniale et l’interview d’un épargnant avisé et malin.

Apprenez à bien évaluer vos placements selon ces 3 critères

Avant chaque investissement, il faut poser les calculs et appréhender les risques et inconvénients propres à l’investissement :

1/ Le rendement

Ce que votre placement vous rapporte : les revenus générés annuellement (intérêts, dividendes, coupons, loyers) / capital placé. Exemple : 1 000 € de revenus / 20 000 € placés = 5 %. Pensez à retirer les frais, charges et impôts des revenus bruts pour obtenir le net. Vous disposez d’un simulateur de rendement en page Outils. Vous pouvez ensuite comparer à l’inflation pour voir le gain net net.

L’échelle moyenne des rendements :

  • Rendement faible sur les livrets A, LDDS, livrets, CEL, parts sociales, nouveaux PEL et mauvais fonds euro d’assurance-vie.
  • Rendement moyen sur les anciens PEL et bons fonds euro d’assurance-vie.
  • Rendement de négatif à élevé en actions et immobilier. Investissez à long terme et diversifiez pour bien lisser la performance ! Sur le marché actions, la performance historique a été de 7 % par an en moyenne annualisée (voir nos bonnes pratiques pour investir en bourse pour tendre vers ce résultat), mais avec la mauvaise approche d’investissement certains ont une performance négative. Idem en immobilier, la performance moyenne annualisée est de 4 %, mais un mauvais investissement (Pinel acheté trop cher par exemple) peut faire perdre de l’argent.

2/ Le risque

Le risque se matérialise de différentes façons : risque de perte en capital, de dégradation, de loyers impayés, etc.

L’échelle moyenne des risques :

  • Risque nul sur les livrets A, LDDS, livrets, PEL, fonds euro d’assurance-vie.
  • Risque modéré à élevé de perte en capital en ce qui concerne les investissements immobiliers et actions (et en obligations si vente avant échéance). Vous supportez la volatilité et vous pouvez faire une moins-value ou une plus-value. Donc investissez à long terme et diversifiez pour limiter les risques !

Note de Nicolas : sachez que la volatilité est risquée à court terme. Mais elle devient une opportunité sur le long terme, car c’est la volatilité qui génère la plus-value.

3/ La liquidité

La liquidité, aussi appelée disponibilité, est le délai pour retirer son argent et récupérer son investissement.

L’échelle moyenne des liquidités :

  • Excellente liquidité sur les livrets A, LDDS, livrets et actions cotées.
  • Liquidité moyenne sur les assurances-vie (de 72 heures à 1 mois) et les parts sociales,
  • Liquidité faible en immobilier (plusieurs mois pour vendre et recevoir l’argent du notaire), en PEE et Plan d’épargne Retraite (conditions pour sortir).

Que retenir de ces 3 critères d’investissement ?

Il faut toujours évaluer ses placements et investissements à l’aune de ces 3 critères. Est-ce que l’on cherche le rendement ? Sans risque ? La liquidité ? On ne peut pas avoir à la fois le beurre, l’argent du beurre et le x de la crémière, il faut choisir !

Il n’y a pas de miracle : un livret A présente un risque nul et offre une bonne liquidité, en contrepartie d’un rendement très faible. Idéal épargne de précaution, mais pas pour investir.

À l’inverse, les actions sont rentables sur le long terme, mais il y a risque de perte en capital. C’est ce qu’on appelle le couple rendement / risque. En immobilier, un appartement Parisien a un moins bon rendement qu’un appartement à Saint-Étienne (2 ou 3 % à Paris versus 8-10 % dans une petite ville), mais une meilleure liquidité (il se vendra plus vite car marché tendu) et moins de risque (a priori moins de risque de moins-value, moins de risque de vacance locative, etc.)

Et aucun investissement sérieux ne peut offrir à la fois un bon rendement + aucun risque de perte en capital + une bonne liquidité. C’est-à-dire qu’un investissement ne peut réunir qu’un ou deux de ces 3 critères, il faut choisir. Si on vous promet les 3 en même temps, c’est une arnaque ou l’on vous cache quelque chose (attention aux placements trop atypiques).

Il est possible d’obtenir d’excellents rendements sur certains placements, pour peu que l’on accepte la volatilité et le risque non nul de perte en capital. Allez voir nos pages dédiées à l’investissement en bourse et en immobilier pour savoir comment investir avec succès à long terme, en limitant les risques.

Suivez votre épargne et vos placements

Si vous voulez bien suivre votre épargne et la progression de vos investissements, un tableau de suivi Excel est à disposition sur la page Outils. C’est très recommandé, ne serait-ce que pour suivre son allocation patrimoniale entre monétaire, fonds euros d’assurance-vie, actions et immobilier. Par exemple, vous pouvez vous assurer tous les mois que vous avez x % d’actions dans votre patrimoine, puis rééquilibrer votre allocation si nécessaire.

Avis de Nicolas : vous verrez, c’est non seulement un outil important pour bien suivre et piloter son patrimoine, mais c’est également une source de motivation.

Nous avons déjà vu la nécessité de bien diversifier ses investissements pour avoir un patrimoine équilibré et mieux protégé des soubresauts économiques. Voici maintenant une autre raison de diversifier les établissements, les produits et les assureurs :

La protection des dépôts

Aujourd’hui les épargnants bénéficient de 3 garanties prises en charge par le Fonds de Garantie des Dépôts et de Résolution (FGDR) :

  • garantie des dépôts de 100 000 € par personne et par établissement sur les dépôts bancaires (livrets bancaires, comptes courants, comptes à terme, PEL, CEL, espèces des comptes titres, etc.),
  • une garantie sur les titres (actions, obligations, fonds d’investissements OPCVM, etc.) à hauteur de 70 000 € par client et par établissement (garantie actionnée quand le courtier n’est plus en mesure de restituer les titres aux clients),
  • une garantie supplémentaire de 500 000 € en cas de dépôts exceptionnels.

De plus, les épargnants bénéficient aussi d’une autre garantie sur leurs assurances-vie à hauteur de 70 000 € par assureur et sur leurs rentes à hauteur de 90 000 € par le FGAP (fonds de garantie des assurances de personnes).

Note de Nicolas : les cryptomonnaies sont à la mode. Mais attention, en cas de défaut (faillite) d’une plateforme d’échanges en cryptomonnaies, le FGDR ne couvre pas les pertes des épargnants qui y avaient stocké leurs cryptos. Donc ni garantie des dépôts, ni garantie des titres.