Depuis des siècles, le mauvais œil est une croyance persistante, bien que nous ayons maintenant compris que ce que nous expulsons pendant les menstruations est l’endomètre, et non des impuretés. Cependant, la sorcellerie moderne est devenue beaucoup plus cool et diversifiée. Dans la Wicca, par exemple, la règle de trois est maîtresse : ce que vous envoyez à autrui, vous le recevez trois fois plus fort. Donc, si vous jetez un mauvais sort à quelqu’un…
Quels sont les symptômes du mauvais œil ?
« Le ressenti du mauvais œil est comparable à toutes sortes de maux quotidiens », explique Cécile Dalet, médium, magnétiseuse et sophrologue, dans son dernier ouvrage, Mauvais œil & envoûtements – Comment s’en protéger ou s’en libérer. Les maux sont physiques et représentent simplement la réalité à un niveau physique. Ces maux peuvent varier : généralement, ils commencent par de la fatigue ou un manque d’entrain, même si vous avez bien dormi et n’avez pas spécialement travaillé plus que d’habitude. Sur le plan intérieur, vous vous sentez le cœur lourd, un coup de mou émotionnel, spirituel et mental sans raison apparente, explique l’autrice. Le mauvais œil peut donc être vécu de différentes manières selon les personnes.
Cécile Dalet révèle quelques signes pour repérer le mauvais œil :
- Une gêne ou un inconfort (interne ou physique)
- Une oppression (souvent thoracique)
- Un stress ou une nervosité soudaine et inexplicable
- Une angoisse ou une crainte soudaine et inexplicable
Selon certaines croyances, il serait possible de savoir si vous avez le mauvais œil en utilisant de l’huile. Cette technique consiste à prendre un bol d’eau, y verser quelques gouttes d’huile et observer les gouttelettes. Si les gouttelettes se dispersent, il y a un mauvais œil. Si les gouttelettes se regroupent, il n’y en a pas. D’autres outils sont censés déterminer la présence du mauvais œil, tels que le pendule ou le jeu de tarot. Cependant, l’autrice indique qu’il vaut mieux que les tests soient effectués par une personne compétente plutôt que par la personne concernée, car nous n’avons pas suffisamment de recul et de neutralité pour obtenir un résultat.
Comment se protéger du mauvais œil ?
Au fil du temps, nous avons développé des moyens de nous protéger du mauvais œil. De la Grèce à la Turquie, on pose souvent sur sa porte un matiasma, sorte de talisman bleu et blanc qui attire les bienfaits. Vous pouvez également utiliser des amulettes censées repousser le mauvais œil, les envoûtements et la malchance. L’utilisation de sels, d’encens et de pierres est également courante. « Tout objet a besoin d’être chargé, d’être consacré pour être réellement efficace », affirme Cécile Dalet. « Il faut lui attribuer un pouvoir, une mission spécifique, pour lui donner une certaine force, pour qu’il vous renvoie cette charge protectrice ».
Mais si vous ne croyez pas en ces objets et ne souhaitez pas compter sur eux pour vous débarrasser de la malchance ? « Un simple objet ne fera jamais tout le travail, un travail sur soi est toujours nécessaire », estime la médium. Dans ce cas, essayez d’agir à votre niveau. L’une des croyances les plus fortes est celle du karma.
D’origine indienne, ce mot signifie en sanskrit “action”. Le bouddhisme et l’hindouisme intègrent la réincarnation. Il est courant de penser que chaque vie est déterminée par les actions de sa vie précédente… et aussi par celles de notre vie actuelle.
En gros, si vous faites le mal, vous obtenez le mal ; si vous faites le bien, vous obtenez le bien. C’est ainsi que lorsque vous critiquez quelqu’un, vous vous dites : “oh là là, mon karma en a pris un coup” (l’un des quatre accords Toltèques, bible du développement personnel, interdit la médisance d’ailleurs). Tout comme lorsque qu’une dame âgée vous demande de l’aide pour traverser la route et que vous répondez que vous n’avez pas le temps.
Pour éloigner la malchance, faites donc le bien autour de vous. Proposez votre place à une femme enceinte dans le bus, investissez dans une association, arrêtez de mentir sur une quelconque activité lorsque vos amis demandent une paire de bras supplémentaire pour leur déménagement, tenez la porte du magasin pour la personne derrière vous afin qu’elle ne se la prenne pas en pleine tête (non mais sérieusement !), et votre vie sera encore plus belle. De plus, certains pensent qu’en étant bienveillant envers une personne, cette dernière sera plus encline à l’être à son tour envers une autre. Coucou la chaîne du bonheur !
Bien sûr, nous vous proposons une vision idyllique du monde. Non, cela ne fonctionne pas à tous les coups. Oui, parfois la vie est injuste. Mais soyez sûrs que vous avez tout fait pour échapper à cette poisse.
L’état d’esprit, au cœur de la malchance ?
Et si ce n’était ni une sorcière, ni une mauvaise action de votre part, mais plutôt un état d’esprit qui jouait également un rôle ? En vous répétant constamment que vous marchez toujours dans la seule flaque d’eau de la route, que vous ratez toujours votre bus, que vous échouez toujours à votre permis, ne créez-vous pas vous-même le mauvais œil ? Comment ? Non pas par une malédiction, mais par un excès de pensées négatives et un peu de mauvaise foi. « Il existe de nombreuses méthodes pour se protéger du mauvais œil, et chacun est libre de choisir celle qu’il trouve adaptée. La plus simple et facile à réaliser est d’être présent et concentré à tout moment », explique Cécile Dalet dans son livre.
La positive attitude est de votre côté. Ainsi, en noircissant le tableau, vous allez générer davantage de stress et de pression sur vous-même. Vous allez vous convaincre que vous êtes un loser et que de toute façon, ça va vous arriver. Et d’une certaine manière, vous le provoquez un peu. C’est ce qu’on appelle la loi de l’attraction. Selon ce principe, « une pensée et une attitude positives attirent des événements positifs, il est donc inutile d’entreprendre des rituels de protection car la positivité transforme la négativité, la transcende », indique la médium.
Quant à la mauvaise foi… Il est un peu facile de mettre sur le compte du mauvais sort ce qui nous arrive. Pas toujours, mais ne vous est-il jamais arrivé de le faire en sachant au fond de vous que vous ne vous étiez pas donné les moyens d’y arriver ? Dans la vie, les échecs sont aussi importants que les réussites. Il n’y a aucune honte à avoir. Mais il faut savoir tirer les leçons de ses échecs et comprendre pour avancer. En bref, remettez-vous en question. Vous avez échoué lors de cet entretien d’embauche ? Est-ce dû au stress ou à un manque de préparation ? Votre petit ami vous a trompé, tout comme le précédent ? Ne vous comportez-vous pas en fleabbaging, cet automatisme consistant à choisir les mauvaises personnes en le sachant très bien dès le départ ?
Notre conseil n’est pas d’être positif à tout prix (la positivité toxique étant également néfaste), mais simplement de prendre du recul et de vous poser les bonnes questions. En attendant de trouver les réponses (qu’elles soient médicales, dues au hasard ou à un manque d’investissement), vous pouvez toujours garder un petit porte-bonheur dans votre poche. Ça ne fera de mal à personne !
