Habitat inclusif : qu’est-ce que c’est ?
Également connu sous le nom de “logement inclusif” ou “habitat accompagné, partagé et intégré à la vie locale” (API), l’habitat inclusif offre une alternative au maintien à domicile et à la vie en établissement (comme les EHPAD) pour les personnes âgées et les personnes en situation de handicap.
Ce type de logement regroupé est souvent initié par des associations, soutenues ensuite par les collectivités locales, les bailleurs sociaux et le gouvernement. Bien que leur nombre soit encore limité, le parc devrait s’agrandir dans les années à venir grâce aux initiatives des autorités publiques.
Concrètement, l’habitat inclusif peut prendre différentes formes en fonction du degré d’autonomie et des besoins des résidents. Il peut s’agir de studios ou de T1 regroupés au sein d’une même résidence, offrant des espaces de vie collectifs tels qu’un jardin ou un réfectoire. Il peut également s’agir de logements individuels de plain-pied regroupés autour d’un espace commun, ou de chambres au sein d’une grande maison avec des pièces communes telles qu’une salle de bain, un salon et une cuisine.
Dans tous les cas, tous les résidents disposent de leur propre espace de vie individuel, meublé ou non, et partagent des espaces communs ainsi que des activités avec les autres résidents. La cohésion sociale est la clé de voûte de ce type de logement, mais ce qui le distingue des autres alternatives à l’EHPAD ou aux établissements spécialisés, c’est le projet de vie sociale et partagée. Nous en parlerons plus en détail dans la suite de cet article.
De plus, les habitants peuvent être locataires, colocataires ou propriétaires, bien que leur nombre reste encore limité (en moyenne entre 5 et 10 personnes, sans obligation légale à cet égard).
Les objectifs et les avantages de ce type de logement sont multiples. Ainsi, les résidents :
- Disposent d’un espace de vie privé adapté à leurs besoins et au vieillissement (dans le cas des personnes âgées) tout en conservant leur indépendance.
- Partagent des espaces de vie communs et évitent l’isolement social.
- Participent à des activités et animations en adéquation avec le projet de vie sociale et partagée qu’ils ont construit ensemble.
- Ont accès à des services d’aide et d’accompagnement à domicile, tels que les services d’aide et de soins infirmiers à domicile (SSIAD) ou les services d’aide et de soins à domicile (SPASAD).
- Vivent au cœur des villes et des villages, à proximité des commerces, des services de santé, des services publics et des transports en commun, afin de s’intégrer pleinement à la vie citoyenne.
Projet de vie sociale et partagée de l’habitat inclusif
L’habitat inclusif n’est pas seulement un toit pour les personnes âgées ou en situation de handicap. Ces résidents participent à la construction d’un projet de vie sociale et partagée et bénéficient d’un accompagnement complet par un animateur spécialisé. Explications.
Le projet de vie sociale et partagée : la base de l’habitat inclusif
Défini par la loi ÉLAN (Évolution du logement, de l’aménagement et de la transition numérique) du 23 novembre 2018, le projet de vie sociale et partagée est le fondement de l’habitat inclusif.
Il est même soutenu par deux financements spécifiques : le forfait habitat inclusif et la prestation d’aide à la vie partagée. Ces financements favorisent la création de ces logements si caractéristiques et appréciés par les résidents.
Le projet de vie sociale et partagée est imaginé et construit collectivement. Tous les habitants ont donc leur mot à dire. Il doit satisfaire l’ensemble des résidents à long terme. Pour cela, ils sont consultés régulièrement afin d’adapter le projet aux besoins de chacun, notamment en cas de perte d’autonomie.
De manière concrète, le projet de vie sociale et partagée implique la mise en place d’activités et d’animations à l’intérieur et à l’extérieur du logement. Voici quelques exemples :
- Des activités de convivialité comme le jardinage, les brocantes, les fêtes d’anniversaire et le partage des repas.
- Des activités sportives comme la marche, le yoga, la danse de salon et le taï-chi.
- Des activités ludiques comme des ateliers mémoire, des sudokus, des revues de presse.
- Des activités culturelles comme les visites de musées, le cinéma et le théâtre.
Le projet de vie sociale et partagée a plusieurs objectifs et intérêts :
- Favoriser le “vivre ensemble” et créer des liens d’amitié entre les habitants.
- Développer de manière structurée et collaborative la vie collective au sein de l’habitat inclusif afin d’éviter l’isolement social et les mécontentements.
- Permettre aux résidents de s’intégrer pleinement dans la vie de leur commune et ainsi lutter contre l’exclusion sociale liée à leur âge ou à leur handicap.
L’accompagnement des habitants d’un logement inclusif
L’accompagnement des résidents en habitat inclusif repose sur quatre axes. Chaque axe est travaillé plus ou moins intensément selon le projet de vie sociale et partagée.
Logement inclusif : qui est concerné ?
Contrairement à la résidence autonomie, l’habitat inclusif est ouvert à toutes les personnes intéressées par ce mode de vie à mi-chemin entre l’individuel et le collectif :
- Les personnes âgées.
- Les personnes souffrant de pathologies spécifiques (autisme, maladies neurodégénératives, etc.).
- Les personnes en situation de handicap.
- Les personnes handicapées présentant des difficultés particulières (mobilité réduite, surdité, etc.).
Il n’y a pas de critères spécifiques à respecter : aucune orientation de la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) n’est nécessaire pour les personnes handicapées, ni de niveau GIR spécifique pour les personnes âgées, ni d’âge minimum ou de catégorie d’invalidité minimum ou maximum. Le fait de ne pas être éligible à l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) ou à la Prestation de Compensation du Handicap (PCH) n’est pas un obstacle. En réalité, les habitats inclusifs s’adaptent aux profils des futurs résidents.
Habitat accompagné : combien ça coûte ?
Étant donné qu’ils sont principalement locataires ou colocataires, les personnes âgées ou en situation de handicap qui vivent dans des habitats accompagnés paient un loyer et des charges locatives chaque mois. Le montant de ces frais est défini dans le bail qu’ils ont signé.
Le prix d’un habitat inclusif varie beaucoup. En effet, il ne s’agit pas d’un établissement médico-social et, à ce titre, ses tarifs ne sont pas réglementés par le conseil départemental mais dépendent de l’offre et de la demande immobilière locale. Il faut donc s’attendre à payer autant que pour un bien de surface équivalente dans le même quartier.
Parmi les autres frais liés à ce logement partagé, on trouve les coûts de l’aide à domicile et de l’animateur salarié qui gère le projet de vie sociale et partagée, ainsi que les dépenses liées aux équipements communs et aux activités. Ces coûts sont généralement financés en partie par le forfait habitat inclusif et l’aide à la vie partagée.
Si tous les résidents sont d’accord, il est également possible de mettre en commun l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) et/ou la Prestation de Compensation du Handicap (PCH) de chacun afin de les utiliser en totalité ou en partie pour payer ces frais. Cependant, le gestionnaire de l’habitat inclusif n’a aucun droit d’imposer l’utilisation de ces aides à cette fin, cela dépend du bon vouloir des habitants.
Pour réduire encore davantage les coûts, les personnes âgées ou en situation de handicap qui vivent en logement inclusif peuvent bénéficier de certaines aides telles que l’aide au logement, une aide-ménagère, des aides provenant des caisses de retraite, des aides fiscales pour l’aide à domicile et des réductions d’impôts.
Comment trouver un logement inclusif ?
À l’heure actuelle, il existe peu d’habitats inclusifs en France. Cependant, leur nombre devrait augmenter dans les années à venir.
Vous souhaitez savoir s’il existe un projet de ce type près de chez vous ? N’hésitez pas à contacter :
- Votre mairie.
- Votre département.
- Un point d’information local dédié aux personnes âgées.
- Votre MDPH.
- Les associations locales du secteur social ou médico-social.
- Les bailleurs sociaux.
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