Comment investir dans des actions chinoises

Comment investir dans des actions chinoises

Les différentes options pour les particuliers français

Les particuliers français ont plusieurs possibilités pour investir dans des entreprises chinoises. Les trois principales méthodes consistent à acheter des actions par l’intermédiaire d’un courtier, acquérir des trackers (ETF) ou placer son argent dans un fonds spécialisé.

Depuis le début de l’année, l’action Alibaba (l’”Amazon” chinois) a augmenté de près de 35% et a enregistré une hausse de 175% sur une période de trois ans. De son côté, le titre Tencent (qui détient notamment l’application de messagerie instantanée WeChat) a progressé de 10% depuis le 1er janvier… et de pas moins de 140% sur trois ans !

Les performances boursières de nombreuses grandes entreprises chinoises sont actuellement très attrayantes pour les investisseurs. Ces actifs, particulièrement volatils, peuvent être approchés de différentes manières par les épargnants français désireux de profiter de la croissance de ce pays.

Choix des places boursières

Étant donné qu’aucun groupe chinois n’est coté en France (Euronext Paris), les investisseurs doivent se tourner vers des places financières étrangères pour acheter des actions chinoises. Il est possible d’investir en Chine en passant par des courtiers tels que Saxo Banque, Degiro ou IG.

La Bourse de Hong Kong offre la plus grande sélection de titres accessibles par ce biais, notamment sur l’indice Hang Seng. “Nos clients peuvent échanger plus de 1 000 titres de sociétés chinoises cotées sur cette place”, confirme Andrea Tuéni, responsable de la relation clients chez Saxo Banque (France). La plupart de ces titres sont des actions “H” (pour Hong Kong) et des actions “red chips”.

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Les actions “H” sont émises par des sociétés chinoises cotées directement à Hong Kong. Les actions “red chips” sont émises par les filiales hongkongaises de groupes chinois, qui sont généralement majoritairement détenus par l’État. On peut trouver, par exemple, à la Bourse de Hong Kong, les sociétés China Petroleum and Chemical, China Communications Construction ou Ping An Insurance, ainsi que de grands conglomérats industriels et des entreprises principalement exportatrices, précise Olivier Gayno, directeur des investissements patrimoniaux chez HSBC Global Asset Management (France).

Pour chaque ordre d’achat ou de vente sur ces valeurs, les courtiers prévoient une commission. “Pour les montants inférieurs à 100 000 dollars de Hong Kong (environ 11 000 euros), nous facturons 100 dollars de Hong Kong (11 euros) à l’investisseur”, explique Andrea Tuéni. Au-delà de ce montant, la commission est fixée à 0,10% du nominal.

Investir directement dans des actions cotées en Chine continentale, que ce soit à Shanghai ou à Shenzen, est plus compliqué pour les épargnants français. “La plupart des courtiers offrant ce type de services sont basés en Asie et facturent des frais importants”, prévient Andrea Tuéni. De plus, le marché domestique chinois est moins liquide et plus volatil que la Bourse de Hong Kong, ce qui n’encourage pas les investisseurs non professionnels à s’y aventurer.

En revanche, certaines valeurs chinoises peuvent être achetées directement sur des places boursières “occidentales”. Plusieurs géants sont, par exemple, cotés aux États-Unis : l’action Alibaba est négociée sur le NYSE, tandis que celle de Baidu est cotée au Nasdaq, tout comme les actions du laboratoire Biostar Pharmaceuticals ou de l’opérateur China Telecom. Cette stratégie présente l’avantage de ne pas être exposée au risque de change entre l’euro et le dollar hongkongais ou le renminbi, mais entre l’euro et le dollar américain, deux devises historiquement moins volatiles, souligne Andrea Tuéni. De plus, le décalage horaire entre Paris et New York est moins inconfortable que celui entre la France et Hong Kong, ce qui facilite les transactions pour ceux qui préfèrent intervenir sur les marchés de jour plutôt que de nuit.

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Les trackers pour une diversification étendue

Les investisseurs à la recherche de diversification pour leurs placements peuvent constituer un portefeuille “chinois” comprenant plusieurs dizaines de valeurs grâce à des trackers, c’est-à-dire des fonds indiciels cotés ou “ETF” (exchange traded funds), aux frais de négociation très attractifs.

Ces placements reproduisent la performance d’un panier d’actions réunies au sein d’un indice, comme le CAC 40 en France. Des courtiers permettent également d’investir dans ce type de fonds : “Nous donnons accès à plus d’une centaine de trackers ciblant des actions chinoises. Ils contiennent en moyenne entre 50 et 300 valeurs chacun”, indique Andrea Tuéni.

Parmi ces fonds, citons le iShares China Large Cap, qui est coté sur les marchés américains et réplique la performance du FTSE China 50, un indice comprenant les grandes capitalisations chinoises des secteurs de la finance, du pétrole, du gaz, de la technologie et de la communication.

Un échantillon de 300 valeurs

Le Lyxor CSI 300A, coté sur Euronext Paris, permet quant à lui d’être exposé aux 300 principales actions cotées à Shanghai et à Shenzhen, souligne Olivier Gayno.

En termes de coûts, les trackers sont généralement soumis à des frais de transaction, tout comme les actions. “Pour les ETF cotés sur Euronext Paris, nous facturons 5 euros sur les opérations allant jusqu’à 15 000 euros, puis 0,04% du montant nominal au-delà de cette somme”, précise Andrea Tuéni. Les achats ou les ventes de trackers cotés à Londres sont facturés à partir de 8 livres sterling lorsque le montant est inférieur ou égal à 20 000 livres sterling, puis 0,05% au-delà. “Les transactions d’ETF cotés aux États-Unis peuvent être soumises à des frais pouvant atteindre 6 dollars américains pour un maximum de 1 000 titres, puis 7 centimes de dollars par tracker supplémentaire”, ajoute le responsable de la relation clients chez Saxo Banque (France).

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Selon les professionnels, les trackers sont le moyen le plus simple et le moins coûteux d’accéder au marché chinois.

Les fonds gérés pour laisser les professionnels s’en charger

Enfin, les particuliers disposent d’une troisième option pour investir dans les entreprises chinoises cotées : les fonds gérés activement. La plupart des grandes sociétés de gestion proposent au moins un fonds dédié aux valeurs chinoises.

C’est notamment le cas d’Amundi, Schroders, Pictet et HSBC. “Notre fonds GIF China Equity AC permet aux investisseurs d’être exposés à plusieurs dizaines d’entreprises basées en Chine continentale ou à Hong Kong, ainsi qu’à des sociétés étrangères dont le principal partenaire commercial est l’Empire du Milieu”, explique Olivier Gayno.

Étant donné que des gestionnaires professionnels sélectionnent et échangent régulièrement les titres présents dans ces fonds pour obtenir les meilleures performances possibles, le montant minimum d’investissement est logiquement plus élevé que celui des trackers ou des actions achetées en direct.

Par exemple, pour acheter une part du HSBC GIF Chine AC, un particulier doit verser au moins 5 000 dollars américains à l’entrée, puis payer divers frais (commissions de gestion, de performance, etc.), représentant environ 1,90% par an au total. Ces coûts peuvent varier d’un produit et d’une société de gestion à l’autre, mais sont généralement proches de cette fourchette.