Comment les abeilles survivent-elles en hiver ?

Comment les abeilles survivent-elles en hiver ?

Survivre à l’hiver est un défi pour tous les êtres vivants, en particulier pour les abeilles, qui sont des êtres à sang froid. Alors que la plupart des espèces sauvages hibernent, les abeilles domestiques ont développé différentes stratégies pour permettre à leur reine de passer l’hiver au chaud. Bien que les apiculteurs n’aient pas besoin de chauffer les ruches, ils ont tout de même quelques tâches à effectuer en automne pour optimiser la survie de la colonie.

La vie des abeilles sauvages et des autres hyménoptères sociaux en hiver

Les abeilles font partie des hyménoptères, l’un des ordres les plus importants du règne animal. Ces animaux à sang froid ne possèdent pas de système de maintien de la température corporelle comme les mammifères, ce qui les rend très sensibles aux températures extérieures. Leur vie est donc rythmée par les saisons.

Pour la plupart des abeilles sauvages, des bourdons, des guêpes et des frelons, seules les reines survivent pendant la saison froide. Après avoir été fécondées par les mâles au début de l’automne, elles cherchent un abri, comme un trou dans le sol ou sous l’écorce des arbres. Elles hibernent généralement du 15 octobre au 15 avril, lorsque les températures descendent en dessous de 10 à 12°C. Leur corps devient engourdi et leur métabolisme ralentit. Au printemps, elles fondent seules une nouvelle colonie. Le taux de survie de ces reines est de 1 sur 10.

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Les stratégies développées par les abeilles domestiques

En revanche, l’abeille domestique, Apis Mellifera, est un cas particulier : elle hiverne. Elle a développé plusieurs stratégies complémentaires qui permettent à sa reine de survivre jusqu’au printemps.

Tout d’abord, la colonie fait des réserves de miel et de pollen à la fin de la saison chaude. Une ruche a besoin d’environ vingt kilos de miel pour survivre tout l’hiver.

Ensuite, la population de la colonie change au début de la saison froide. Le nombre d’individus passe de 50 000 à moins de 20 000 au cœur de l’hiver. La reine cesse de pondre, les ouvrières les plus âgées disparaissent, et les mâles, qui ne sont plus nécessaires à la reproduction pendant l’hiver, sont expulsés ou tués. De plus, les abeilles d’hiver, qui sont les dernières nées avant la saison froide, ne sont pas des butineuses. Elles ont des réserves adipeuses plus importantes et peuvent vivre jusqu’à six mois, contrairement aux abeilles d’été qui ne vivent que six semaines.

Enfin, la colonie se replie sur elle-même lorsqu’il fait froid en se rapprochant des réserves de nourriture dans la ruche. Elle forme une “grappe de survie” autour de la reine. La colonie vit au ralenti et dépense son énergie pour réguler sa température. Les abeilles génèrent de la chaleur en contractant leurs muscles thoraciques, ce qui peut faire monter la température jusqu’à plus de 20°C au centre de la grappe. De plus, elles effectuent un mouvement de rotation de l’extérieur vers l’intérieur, permettant aux abeilles situées à la périphérie d’atteindre le centre de la grappe et vice versa, comme le font les manchots empereurs (voir la vidéo de la “tortue”).

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Quel est le rôle de l’apiculteur en hiver ?

La colonie est donc capable de survivre seule à l’hiver, même dans les régions les plus froides, comme le Canada, la Scandinavie ou la Sibérie.

Cependant, l’apiculteur peut optimiser les chances de survie de la colonie. Avant l’hiver, il doit vérifier la quantité suffisante de nourriture et la compléter si nécessaire (nourrissement avec du miel ou du sirop de sucre). De plus, il doit s’assurer que la ruche est en bon état, étanche et bien aérée. L’humidité est l’ennemi de la ruche car elle peut causer des maladies. Pendant l’hiver, il doit vérifier régulièrement la santé de la ruche, sans déranger la colonie. Si la grappe est perturbée, les abeilles seront condamnées à une mort certaine.

Pour en savoir plus sur la préparation des ruchers à l’hiver, consultez cet article.

Article mis à jour par Sophie Fruleux le 28/01/20.

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