Le gouvernement français a approuvé une mesure visant à augmenter la taxe directe sur le diesel, qui émet de grandes quantités de polluants, ainsi qu’une taxe sur le carbone, dans le but de lutter contre le changement climatique.
À l’époque, les prix du pétrole brut étaient tombés à moins de 50 dollars (44 euros) le baril. Depuis lors, le coût a grimpé à 85 dollars (75 euros) le baril. Les conducteurs de tout le pays ont été choqués par la hausse du prix du diesel, de loin le carburant le plus utilisé en France, arguant que cela affecte de manière disproportionnée les travailleurs qui dépendent de leur véhicule pour se rendre à leur travail.
Des dizaines de pétitions en ligne ont été lancées appelant le président français Emmanuel Macron à révoquer cette augmentation de la taxe, dont une lancée cet été qui a recueilli 810 000 signatures et continue d’en accumuler. Une vidéo publiée par un chauffeur en colère en octobre, critiquant vivement l’administration de Macron, a également fait écho à de nombreuses personnes, avec plus de 5 millions de vues.
“J’ai deux mots pour Macron et son gouvernement : vous avez persécuté les conducteurs depuis votre entrée en fonction. Quand cela prendra-t-il fin ?” déclare le chauffeur, Jacline Mouraud, directement face à la caméra.
Cette frustration généralisée a donné lieu au mouvement des « gilets jaunes » (en référence aux gilets de sécurité jaunes fluo souvent portés par les ouvriers et les policiers de la circulation), qui a appelé les conducteurs à bloquer les routes à travers le pays le samedi en signe de protestation contre l’augmentation de la taxe sur le carburant diesel.
Plus de 300 manifestations ont été planifiées en France métropolitaine, ainsi qu’en Corse et sur l’île française de La Réunion, dans l’océan Indien.
Macron reste ferme
Pourtant, Macron a refusé de reculer, rejetant le mouvement des « gilets jaunes » lors de sa visite dans le nord-est de la France pour le centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale.
“Je préfère taxer le carburant plutôt que les travailleurs. Ceux qui se plaignent de la hausse des prix du carburant sont les mêmes qui se plaignent de la pollution et des souffrances de leurs enfants”, a-t-il déclaré dans une interview publiée le 5 novembre dans des journaux régionaux.
Les opposants politiques de Macron ont immédiatement saisi ses remarques comme une preuve supplémentaire qu’il est devenu un “président des riches” incapable de se connecter avec la classe ouvrière du pays.
“Il faut être complètement déconnecté de la réalité pour ne pas comprendre que taxer le carburant, c’est taxer les travailleurs français”, a déclaré Laurent Wauquiez, chef du parti conservateur Les Républicains (anciennement l’UMP), sur Twitter.
Peut-être dans le but d’adopter un ton plus conciliant, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a déclaré qu’il comprenait la frustration du public lors d’une interview à la radio RMC française, également le 5 novembre.
“Nous sommes tous des conducteurs. Un plein de carburant pour ma voiture coûtait autrefois 68 à 70 euros, maintenant c’est presque 80 euros. Quand je conduis ma famille, je vois à quel point c’est cher”, a-t-il déclaré.
Le Maire a continué à promouvoir les autres efforts du gouvernement visant à encourager les conducteurs à passer du diesel à un modèle plus respectueux de l’environnement, neuf ou d’occasion, notamment une remise pour les propriétaires qui échangent leur véhicule contre un modèle plus respectueux de l’environnement.
“Nous offrons au public français la possibilité d’échanger leurs voitures contre des véhicules d’occasion bon marché”, a-t-il déclaré.
En plus de la remise, le gouvernement propose également une subvention, ou “bonus écologique”, aux conducteurs qui louent ou achètent un nouveau véhicule électrique.
Ces mesures s’inscrivent dans une démarche plus large visant à réduire les émissions de carbone du pays dans la lutte contre le changement climatique.
Un rapport historique publié par un groupe scientifique des Nations Unies en octobre a conclu qu’il était essentiel de fixer un prix sur les émissions de carbone, que ce soit sous la forme d’une taxe directe sur les combustibles fossiles, comme le diesel, ou par le biais de programmes de plafonnement et d’échange, pour freiner le réchauffement climatique.