Faire une mission humanitaire, c’est s’aventurer dans un pays étranger pour venir en aide aux victimes en détresse, qu’il s’agisse de guerres, de catastrophes ou simplement de misère et de ses conséquences. Construire une école maternelle au Mali, alphabétiser des femmes en Equateur ou intervenir après des inondations en Thaïlande sont des actions dont on peut être fier d’avoir été partie prenante.
Pourquoi choisir une mission humanitaire ?
Les motivations pour réaliser une telle mission sont multiples. Aider les autres, se sentir utile, découvrir un pays, une population, une culture… Qui n’a jamais ressenti, à un moment de sa vie, cette soudaine envie de partir pour aider ceux qui en ont réellement besoin ? Rien de tel pour donner un sens à son voyage que de redécouvrir les vraies valeurs qui nous échappent souvent aujourd’hui.
Avant de prendre une décision, il est intéressant de se poser quelques questions sur sa réelle motivation : Pourquoi partir loin ? Pourquoi maintenant ? Quel est mon objectif réel ? En répondant à ces questions, vous comprendrez vos attentes vis-à-vis de ce voyage et vos chances de les réaliser. Voyager dans un pays lointain est toujours une aventure, mais il est important de garder en tête les objectifs que vous vous êtes fixés lors de sa préparation.
C’est sans doute lors de ce type de voyage que vous ferez les rencontres les plus belles et enrichissantes. D’une part, vous rencontrerez la population que vous aidez, mais également d’autres voyageurs venus d’horizons totalement différents, avec lesquels vous serez amené à partager votre séjour. L’entraide, la camaraderie, la solidarité, valeurs en voie de disparition dans nos contrées, prendront alors tout leur sens et les liens tissés avec ces hommes et ces femmes resteront gravés dans votre mémoire.
Partir en mission humanitaire, c’est aussi découvrir une autre culture, des personnes qui vivent et pensent différemment de nous. Un voyage réussi repose sur l’échange. Donner et recevoir doivent toujours aller de pair. Ecouter, comprendre et partager sont également des valeurs que vous assimilerez rapidement. Dans une époque où l’individualisme est roi, il est bon de se rappeler qu’il est encore possible de participer à une aventure où les hommes, quels que soient leur couleur et leur origine, parlent la même langue.
Attention au tourisme humanitaire
Depuis quelques années, une nouvelle forme de voyage a vu le jour : le “tourisme humanitaire” ou “volontourisme”. Les agences de voyage se sont rendu compte que certains de leurs clients étaient prêts à payer cher pour un voyage de volontariat dans un pays en développement. Aujourd’hui, de grandes entreprises très bien organisées se sont engouffrées dans cette nouvelle niche et proposent des “circuits humanitaires” comme on vendrait des séjours au Club Med.
Le principe est simple : le “client” doit comprendre, implicitement, qu’il n’a besoin d’aucune formation spécifique, qu’il pourra réellement aider et surtout qu’il sera confronté à la véritable misère. Il est courant de voir des offres de séjours en Italie pour s’occuper de migrants fraîchement arrivés. Pour 15 jours, cela peut coûter jusqu’à 2 000 €, mais l’authenticité est garantie.
Les mots “enfant” et “orphelinat” sont les têtes d’affiche de ce nouveau business. L’enfant pauvre est devenu une véritable attraction touristique et les organisateurs l’ont bien compris. De la même manière, les orphelinats sont maintenant des “produits faciles à vendre”.
Au Cambodge, on a remarqué que le nombre d’orphelinats augmentait constamment ces dernières années. Les organisateurs de voyages en créent de nouveaux afin de répondre à une demande croissante. Les enfants sont enlevés à leur famille, à qui on explique rapidement que moins de bouches à nourrir améliorera leur foyer. Ainsi, un village de vacances est créé à moindre coût pour satisfaire les attentes des clients.
Alors, comment distinguer une véritable association de volontariat à but non lucratif de ces organisations touristiques prêtes à tout pour générer des profits ? Le premier doute peut venir du montant demandé. Si cela vous semble raisonnable, regardez de plus près ce qui reste à votre charge (billet d’avion, visa, assurance voyage, etc.) et faites votre choix en conséquence. L’absence de réunions de préparation avant le départ peut également soulever des doutes. Il est toujours intéressant de recevoir des conseils de personnes qui vous encadrent et connaissent bien le pays dans lequel vous vous rendez.
Il faut également savoir que les entreprises qui commercialisent ces voyages ne reversent rien au pays d’accueil. En effet, les orphelinats cambodgiens ne seront jamais rénovés ou modernisés, car cela leur ferait perdre leur authenticité. De plus, le tourisme humanitaire ne génère pas de recettes fiscales dans les pays concernés, car toutes les structures commerciales sont enregistrées comme des associations à but non lucratif, dans le but précis de ne jamais payer d’impôts.
Comment partir en mission humanitaire ?
Pour éviter de tomber dans le piège du tourisme humanitaire, voici une liste d’organismes sérieux et reconnus que vous pouvez contacter pour en savoir plus sur les possibilités de partir en mission humanitaire.
Le Service Civique
Pour les moins de 26 ans, le Service Civique peut être une option intéressante. Les missions durent de 6 à 12 mois. Le candidat doit avoir entre 16 et 25 ans, être français ou citoyen d’un pays membre de l’Espace Economique Européen, et faire preuve de réelle motivation (aucun niveau d’études ou de qualification requis). En échange de son travail, le volontaire reçoit une indemnité mensuelle de l’État et de la structure d’accueil (association, ONG ou fondation agréées par l’Agence du Service Civique). Les frais de voyage et de vaccination ne sont pas pris en charge. Notez qu’il est parfois conseillé de se tourner vers une mission en France, car les demandes pour l’international sont nombreuses.
Le Service Volontaire Européen
Le Service Volontaire Européen (SVE) vous offre la possibilité de réaliser une mission d’intérêt général dans un pays étranger. Les domaines d’activité sont variés, allant de l’art et le social à la santé et l’économie solidaire. Les jeunes de 17 à 30 ans sont accueillis et aucune formation ou diplôme n’est requis. Les missions durent de 2 à 12 mois et se déroulent principalement en Europe et dans les pays du Maghreb. Tout comme le Service Civique, vous recevez une indemnité et une partie de vos frais de voyage est couverte. Pour participer au SVE, vous devez contacter une organisation agréée, dont la liste est disponible sur le site de France Volontaires.
Les chantiers internationaux
Une autre possibilité est de participer à un chantier international. Il n’y a pas de limite d’âge pour ces chantiers qui regroupent de 10 à 20 bénévoles venant d’horizons différents. Ensemble, vous réaliserez un projet utile à la collectivité, que ce soit en France ou à l’étranger. Les chantiers offrent un compromis entre travail et vacances, avec la présence d’autres jeunes venus des quatre coins du monde. Il n’y a pas d’indemnisation, mais vous devez prévoir des frais d’hébergement, qui peuvent être importants. De plus, ils ne couvrent pas les frais de voyage, de visa et d’assurance voyage. De nombreuses associations proposent ce type de chantiers internationaux, à vous de trouver celle qui correspond le mieux à vos aspirations.
Si aucune de ces options ne vous convient, vous pouvez effectuer une recherche de missions humanitaires sur internet. Il existe de nombreuses listes non exhaustives, souvent répertoriées par pays ou continents. Il peut être préférable de choisir d’abord une destination pour ensuite trouver les associations auxquelles vous pouvez vous joindre. Les blogs de voyageurs peuvent également être une source d’information, bien que la recherche soit plus fastidieuse et aléatoire. Rien ne vaut cependant l’expérience de personnes ayant effectué les mêmes recherches avant vous.
Préparatifs pour votre mission humanitaire
Voilà, vous avez pris votre décision, vous partez pour un mois en Afrique. Il ne vous reste plus qu’à vous préparer. Tout d’abord, vérifiez que votre passeport est en règle. Pour de nombreuses destinations, il doit être valide pendant six mois après votre date de retour. Ensuite, renseignez-vous sur les visas, car ils peuvent représenter une dépense conséquente.
Pensez également aux vaccins, qu’il est préférable de planifier suffisamment à l’avance. Certains vaccins nécessitent un rappel pour être pleinement efficaces. N’oubliez pas non plus l’assurance voyage. Pour le Service Civique et le Service Volontaire Européen, vérifiez si une assurance est incluse, mais notez que les remboursements se limiteront au taux de prise en charge de la sécurité sociale. Il est donc recommandé de souscrire une assurance complémentaire couvrant également le rapatriement sanitaire et la responsabilité civile. Si vous passez par une association sans programme spécifique, une assurance tous risques est indispensable.
Les pays en développement, également appelés pays du Sud, sont souvent ensoleillés, mais pas toujours, du moins pas tout au long de l’année. Prévoyez donc des vêtements adaptés à la météo locale. C’est une bonne occasion de renouveler votre garde-robe, ou vous pouvez également attendre d’arriver sur place pour acheter des vêtements moins chers et correspondant aux coutumes locales.
Maintenant que vous avez tout bien préparé, vous pouvez dormir sur vos deux oreilles. Consultez notre article sur les voyages dans les pays en développement, ainsi que toute la documentation que vous avez soigneusement rassemblée. Bon voyage !