Achat d’un logement neuf, peinture vieillissante, écaillée ou désuète, ou simple envie d’apporter une touche de personnalisation, repeindre un appartement est un défi tout à fait possible à relever, même pour un novice, à condition d’être méthodique et rigoureux. Voici le pas à pas pour y parvenir sans embuche.
S’équiper du matériel et des outils nécessaires
Avant toute chose, il convient d’anticiper son chantier. Pour ce faire, il faut procéder méthodiquement, et dresser sur un plan chaque couleur souhaitée sur chaque pan de mur, penser à prévoir les temps de séchage nécessaires, donc à condamner les pièces de façon logique pour que la vie dans l’appartement reste possible si vous n’avez pas d’autre choix. En bref, repeindre entièrement un appartement requiert de la méthode et de l’organisation.
Bien s’équiper est primordial. Pour des travaux réussis, digne d’un professionnel, il n’y a pas de place à l’à peu près (Si on avait pu ajouter une musique d’ambiance, on serait presque sur celle de Lalo Schifrin de Mission Impossible…). Pour peindre vous-même tout votre appartement, vous aurez besoin de :
- Une blouse ou de vieux vêtements, et éventuellement des gants et un couvre-chef,
- Des bâches de protection des sols et meubles,
- De l’adhésif de masquage pour protéger les surfaces qui ne doivent pas être peintes (plinthes, cadres de porte, cadres de fenêtre, etc.), et fixer la bâche de protection également,
- Un escabeau,
- De la lessive et une grosse éponge,
- Des bacs d’essorage de peinture,
- De la sous-couche universelle pour une parfaite adhésion de la peinture,
- De la peinture en quantité suffisante (pensez bien aux deux couches),
- Des rouleaux dont nous préciserons les tailles et les textures selon le rendu attendu,
- Des pinceaux plats, ronds, et rectangulaires.
Ca y est ? Vous êtes équipés ? Alors c’est parti pour la seconde étape : la préparation du chantier.
Chantier peinture : L’importance d’une bonne préparation
Il serait tord de minimiser l’étape globale de préparation de son chantier de peinture. Nous pourrions même dire que la peinture n’est que l’étape finale à toute la mise ou remise en état des surfaces, du rebouchage de trous au lessivage, en passant par le ponçage.
Si vous souhaitez repeindre intégralement l’appartement, il convient d’abord de faire place nette. Idéalement, videz les pièces à peindre, ou protégez l’ensemble des meubles et accessoires par des bâches de protection. Fixez-en une au sol également, que vous scotcherez aux plinthes pour les protéger. Une fois que l’espace est parfaitement accessible et protégé, vous pourrez attaquer à dévisser chaque bloc prise et interrupteur, en les protégeant par des caches plastiques prévus à cet effet.
Si la peinture est en bon état, il sera possible de peindre par-dessus. En revanche, si elle est craquelée, fissurée, cloquée, ou que les murs sont bruts, il faudra poncer la surface à l’aide d’une ponceuse girafe, ou d’un papier de verre fixé sur une cale à poncer.
Si la surface à peindre est sale, marquée de traces de doigts, de graisse, de fumées dues au tabac, de crasse ou autre, il faudra impérativement la lessiver. Pour ce faire, rien d’extrêmement compliqué, mais toutefois un bon moment à passer. Il suffira d’imbiber une éponge d’un mélange de lessive et d’eau claire en effectuant des mouvements circulaires. Le mur devra ensuite être rincé pour qu’aucune trace de produit ne reste imprégnée avant d’appliquer la peinture. Pensez bien à lessiver le mur de bas en haut pour éviter les coulures de saleté. Même avec toute la meilleure volonté, personne n’apprécie de devoir recommencer les tâches ingrates.
Enfin, si les murs présentent des stries par endroit, qu’il s’agisse de traces de chocs ou de fissures, il faudra les reboucher à l’enduit, puis poncer la surface pour un toucher lisse. Il serait tord de penser qu’une fissure ou un trou peuvent être camouflés par un remplissage de peinture. Des bulles d’air se formeront à la surface du trou, la texture sera différente et sera même soulignée.
Peindre son appartement : Le pas à pas du « Do It Yourself »
Avant toute couleur, il est essentiel de peindre une sous-couche. Celle-ci est blanchâtre et permet deux choses : d’abord une meilleure adhésion de la peinture. On l’appelle également « peinture d’accroche ». Egalement, elle permettra de mettre en lumière les couleurs de peinture choisies, pour révéler tout leur éclat, même si c’est une peinture mate.
Une fois la sous-couche appliquée sur toutes les surfaces, une première couche de peinture peut être appliquée. Le rouleau devra être recouvert d’une couche suffisamment épaisse, sans que la peinture ne dégouline. C’est là que le bac d’essorage prend du service. Le rouleau devra être plongé dans le bac pour en être pleinement imbibé, mais la grille permettra de retirer l’excédent.
Commencez par les plafonds, puis les murs, puis éventuellement les plinthes. Dégondez les portes et les fenêtres pour les peindre. Commencez toujours à peindre du haut vers le bas, pour éviter les coulures sur une peinture fraiche. Idéalement, on croisera les passes pour un résultat optimal, mais cela dépend de la qualité de la peinture. Certaines se suffisent en un seul passage par couche. Attention, deux couches seront en revanche toujours nécessaires (et oui, même lorsqu’elle est promise monocouche).
Après avoir laissé suffisamment sécher la première couche, la seconde couche peut donc être passée de la même façon. Toutefois, entre les deux couches, il peut être recommandé de poncer à nouveau la surface avec un grain très fin, puis de la dépoussiérer pour retirer les petites imperfections mises en lumière. Une fois les deux couches sèches, les rubans de masquage pourront être retirés, et les pièces remises en place.
Le choix des rouleurs et pinceaux
Le choix des rouleaux et pinceaux se fera selon la surface à peindre. Le rouleau sera nécessaire pour les grandes surfaces planes à peindre, type murs, plafonds et portes. Ils offrent assurément un gain de temps, mais aussi un bien meilleur rendu uniforme. Le rouleau universel sera idéal pour les grandes surfaces. Il sera recommandé d’utiliser un rouleau anti-éclaboussure pour peindre les plafonds, d’abord pour éviter que des gouttes ne tombent au sol, mais aussi pour limiter le risque de gouttes suspendues au plafond qui sera difficile à rattraper. Un rouleau en patte de lapin sera nécessaire pour accéder aux endroits difficiles, notamment les angles entrants lorsque l’arête démarque un changement de coloris (lorsqu’un pan de mur est de couleur différente par exemple), ou encore pour accéder derrière un élément impossible à démonter, comme une pompe à chaleur par exemple.
Les pinceaux, quant à eux, seront préférés pour des surfaces à relief ou nécessitant davantage de minutie. Le pinceau rond permettra de réchampir, autrement dit de bien marquer de peinture les angles entrants, les moulures ou encore les fenêtres. Le pinceau plat rectangulaire lissera une surface, dont la largeur sera à adapter au support.
Quel type de peinture appliquer ?
Plusieurs types de peinture peuvent être appliqués, donc chacun présente des propriétés différentes, plus ou moins prédestinés à un usage particulier.
- La peinture mate : Son rendu peut être très esthétique, à condition d’être appliquée sur un mur parfaitement préparé. Son aspect feutré absorbeur de lumière masquera les petites imperfections possiblement oubliées sur la surface à peindre. Elle reste plus fragile que les autres types de finition, et n’est pas lessivable. Essayer de nettoyer une tâche ne fera que l’étaler, voire délayer la peinture avec un rendu mousseux. Elle sera préférée pour les plafonds et pour les couleurs sombres, ce qui soulignera leur profondeur et leur charme.
- La peinture satinée : Son principal atout est sa résistance dans le temps. Elle est lessivable et très facile d’entretien, ce qui en fait une peinture idéale pour les pièces de passage et pour les pièces humides. De plus, l’aspect soyeux du satin réfléchit la lumière, ce qui lui permet d’illuminer davantage la pièce, notamment si celle-ci ne dispose pas de puits de lumière. En revanche, le satin laisse apparaître tout petit défaut laissé lors de la préparation de la surface. Il faudra donc veiller à peindre un support parfaitement lisse et homogène. Elle sera préférée des chambres d’enfants et des couloirs.
- La peinture brillante : Proche du satiné, le brillant sera apprécié des pièces humides et des surfaces à valoriser puisqu’il révèle l’éclat des couleurs. La peinture brillante crée une ambiance plutôt luxueuse, tout en imposant une résistance remarquable aux chocs et aux salissures. Toutefois, comme le satin, toute imperfection du support ressortira sur ce type de finition.
Les points de vigilance à intégrer
Il faut être vigilant à respecter la procédure précitée sans brûler les étapes pour un rendu optimal. Toutefois, trois points d’attention complémentaires sont à noter.
Toujours mélanger sa peinture avant emploi
Il est important d’uniformiser la texture car la peinture reste toujours plus épaisse au fond du pot. En ouvrant le bac, mélangez à l’aide d’une spatule jusqu’à ce que la couleur soit parfaitement homogène et crémeuse.
Veiller à bien nettoyer ses rouleaux et pinceaux
Il faut les nettoyer avant leur première utilisation. En effet, ils peuvent perdre des poils ou des fibres lorsqu’ils sont neufs. L’idéal est de les frotter énergiquement à la main pour faire tomber ses fibres ou poils qui viendront sinon se coller au mur peint, et de les laisser tremper un moment dans l’eau avant de bien les essorer. Egalement, les pinceaux et rouleaux ne sont pas usés après une première utilisation. Il convient donc de bien les nettoyer pour les réutiliser. Le white spirit peut être utilisé pour les peintures Glycéro. Sinon, pour les acryliques, il est possible des les rincer abondamment, ce qui gaspille énormément d’eau. N’envisagez qu’une peinture de même teinte ou de teinte plus sombre ensuite. Sinon, il est possible d’acheter un pot contenant un gel spécial appelé « store and go » qui conservera les pinceaux sans les rincer durant plusieurs semaines. Cela ne vaudra que pour les pans de murs de même couleur.
Ne pas sous-estimer la quantité de peinture nécessaire
Pour ce faire, le calcul de quantité est plutôt simple. La surface à peindre correspond à longueur de murs à peindre que l’on multiplie par la hauteur de mur. Par exemple, une pièce de 3m de large et 4m de long, d’une hauteur de 2,5m aura une surface à peindre de 35m². Notons qu’il faut idéalement calculer la hauteur sous plafond, donc retirer les ouvertures à son calcul. Avec un rendement moyen de 12 m² par litre, on divise alors 35 par 12, pour obtenir environ 3 litres. Deux couches seront nécessaires, ce qui donne 6 litres, auxquels on ajoute 1 à 1,5 litre par précaution. Une pièce de 12 m² nécessitera en moyenne 7 litres de peinture pour les murs.