Comment réduire ses impôts sans investir en 2023 ?

Comment réduire ses impôts sans investir en 2023 ?

Réduire ses impôts sans investir
Comment réduire ses impôts sans investir en 2023 ?

Il est bien connu que l’imposition française est la plus lourde au monde, afin de financer un système de solidarité sans équivalent. Revenus et patrimoine sont ainsi fortement taxés, surtout pour les classes moyennes et supérieures. Pourtant, une lourde fiscalité n’est pas une fatalité, et il existe aujourd’hui de multiples moyens de réduire ses impôts sans même avoir besoin d’investir.

Rappel : quels sont les moyens de réduire ses impôts en 2022 ?

Il existe différents moyens d’obtenir des réductions d’impôts, des déductions fiscales, voire même des crédits d’impôt :

  • L’optimisation fiscale sans investissement particulier ;
  • La défiscalisation à travers l’investissement locatif ;
  • Les placements financiers.

Ces réductions et déductions peuvent s’appliquer à différents types d’impôts en fonction du dispositif choisi.

Réduire ses impôts sans investir

Pour les contribuables les plus prudents ou ceux qui ne disposent pas nécessairement de ressources financières suffisamment importantes pour investir, de nombreuses possibilités de déduction sont néanmoins disponibles. Elles peuvent notamment prendre la forme de déductions de frais de la vie courante (frais professionnels, frais de services à la personne, frais de scolarité, travaux d’amélioration énergétique, etc.), d’optimisation du foyer fiscal (mariage ou PACS) ou encore de dépenses spécifiquement subventionnées (dons aux associations, achat d’un véhicule non-polluant, abonnement de presse, etc.).

Défiscaliser grâce à l’investissement locatif

Pour les contribuables souhaitant optimiser leur imposition de manière encore plus importante, l’investissement locatif se présente comme la solution idéale. En plus de générer des revenus complémentaires, celui-ci permet de bénéficier d’un abattement forfaitaire de charges sur les revenus fonciers, pour les investisseurs qui choisissent le régime d’imposition forfaitaire (30 % pour la location non-meublée et 50 % pour la location meublée).

Pour ceux optant pour le régime réel d’imposition, les possibilités de déduction sont encore plus importantes, avec parfois même l’opportunité de ne pas payer d’impôt sur les revenus provenant de cette activité de location, grâce au déficit foncier lorsque les charges déductibles dépassent les revenus de l’exercice.

Dans le cadre de la location meublée (LMP ou LMNP), le déficit foncier peut même être reporté sur les revenus globaux (et non seulement sur les revenus fonciers) pendant six exercices consécutifs. La location meublée permet également de déduire l’amortissement du bien et du mobilier (la perte de valeur du bien) avec une quote-part annuelle relative à la durée de détention estimée. Ainsi, plusieurs milliers d’euros par exercice peuvent être déduits, même si l’amortissement ne permet pas de créer ou d’aggraver un déficit foncier.

D’autres dispositifs de défiscalisation spécifiques ont également été mis en place par les pouvoirs publics afin d’harmoniser l’offre de logements locatifs et de transformer le parc immobilier français. Parmi eux, on peut notamment citer les dispositifs suivants :

  • Pinel neuf : qui permet de bénéficier de réductions d’impôts de 12, 18 ou 21 % sur le prix d’achat d’un bien vide neuf ou en plan pour une mise en location pendant respectivement 6, 9 ou 12 ans.
  • Pinel ancien : qui prévoit les mêmes possibilités de déduction, mais cette fois sur des biens anciens nécessitant des travaux de réhabilitation représentant au moins 25 % de la valeur du bien. Le dispositif Denormandie reprend en quelque sorte les mêmes principes, avec des montants plus précis à respecter en termes de travaux et une zone géographique différente.
  • Censi-Bouvard : concerne les locations meublées neuves ou en VEFA avec une déduction de 11 % sur la valeur du bien pendant neuf ans.
  • Cosse : autrement appelé “Louer abordable” ou “Louer mieux”, qui permet de bénéficier de déductions d’impôts de 15 à 70 % en proposant un bien locatif abordable pour les ménages modestes.
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Pour les moins audacieux, les SCPI fiscales (Sociétés Civiles de Placement Immobilier) offrent également la possibilité d’investir dans les dispositifs mentionnés précédemment, mais avec un ticket d’entrée bien moins élevé et une gestion extrêmement limitée.

Baisser vos impôts grâce aux placements financiers

Divers placements financiers sont également éligibles à une déduction sur les revenus du foyer. Il peut notamment s’agir d’un plan d’épargne retraite (PER), d’une assurance-vie épargne handicap ou encore d’une assurance-décès rente survie, qui sont des placements sûrs.

Le livret A et le LDDS, bien qu’ils rapportent très peu, ne sont quant à eux pas imposables. Il peut donc être intéressant de transférer certains produits d’épargne soumis à l’imposition vers ces deux alternatives.

D’autres placements financiers plus rentables sont cependant plus risqués. On peut notamment penser à :

  • Un financement de PME pour soutenir le développement de l’économie locale (bénéficiant d’une déduction de 25 %), en investissant directement ou via une plateforme de financement participatif ;
  • La souscription de parts dans un fonds d’investissement de proximité (FIP) ;
  • La souscription de parts dans un fonds commun de placement dans l’innovation (FCPI) ;
  • Un investissement forestier (bois ou forêt) à conserver pendant 8 ans pour bénéficier d’un avantage fiscal correspondant à 18 % du montant investi ;
  • L’investissement dans des sociétés agréées spécialisées dans le financement d’œuvres audiovisuelles (SOFICA) est particulièrement risqué étant donné le caractère aléatoire du succès de productions cinématographiques, malgré des promesses de déduction pouvant atteindre 30 % de l’investissement ou 25 % du revenu net global (voire 36 % dans certains cas). Les parts doivent être conservées pendant au moins cinq ans.
  • L’investissement Girardin outre-mer consiste à passer par une société de portage chargée de louer du matériel industriel à des entreprises ultramarines. L’avantage fiscal est versé en une fois et peut atteindre 125 % de l’investissement, soit une déduction de 25 %.

Se marier ou se pacser

Il n’est pas possible de réduire ses impôts lorsque l’on est célibataire, du point de vue de l’administration fiscale. Seule une union légale permet de bénéficier d’un avantage fiscal lié à son statut conjugal.

Ainsi, le mariage ou le PACS offrent la possibilité aux partenaires de mettre en commun leurs revenus et d’apparaître ensemble au sein du même foyer fiscal. Sans union légale, les partenaires sont perçus comme célibataires et appartenant à deux foyers fiscaux distincts, même s’ils vivent sous le même toit. Le revenu total est alors divisé par le nombre de parts du foyer. Généralement, cette opération permet aux partenaires de réduire leur imposition, parfois même de manière significative, notamment en cas de différence importante de revenus entre les deux partenaires.

Enfants et réduction fiscale

Bien que ce ne soit évidemment pas leur but premier, avoir des enfants à charge permet également de réduire sensiblement son imposition.

Bénéficier de demi-parts fiscales

Grâce à une politique gouvernementale visant à soutenir la natalité, les enfants à charge augmentent le nombre de parts fiscales au sein du foyer fiscal. Par rapport aux revenus du foyer fiscal, cela réduit mathématiquement le montant final des impôts. Chaque enfant donne droit à la possibilité de déduire une demi-part supplémentaire pour les deux premiers enfants.

À partir du troisième enfant, l’opération devient encore plus avantageuse, avec une part supplémentaire par enfant.

Cette évolution du quotient familial est néanmoins limitée, avec un plafond fixé à 1 570 € pour une demi-part pour un couple marié ou pacsé en 2021.

La déclaration doit être effectuée l’année de naissance de l’enfant, sur le formulaire 2042, dans les cases F et G. Les cases sont ensuite pré-remplies automatiquement les années suivantes.

Réductions d’impôts et enfants en concubinage

Les couples non mariés ou non pacsés ont néanmoins la possibilité de réduire leur imposition en répartissant intelligemment les enfants à charge. Il est généralement préférable d’associer les enfants à charge à la personne qui bénéficie des revenus les plus élevés, notamment en cas d’écart important de salaire entre les deux partenaires.

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Il revient donc aux partenaires de calculer judicieusement sur quel profil rattacher les enfants à charge, en tenant compte des tranches d’imposition. Bien que cette réduction d’impôts obtenue grâce aux enfants en concubinage soit particulièrement avantageuse, elle est néanmoins moins impactante sur le montant de l’imposition que le fait de se marier ou de se pacser.

Déduction des frais de garde d’enfants

Faire garder ses enfants à l’extérieur du domicile donne droit à une réduction d’impôts correspondant à 50 % des dépenses engagées pour rémunérer la personne qui s’occupe des enfants. L’avantage fiscal est plafonné à 1 150 € par an et par enfant (pour des dépenses maximales de 2 300 € par enfant). Malgré la tentation de rémunérer la nourrice “au noir” afin d’éviter de payer des charges sociales sur son salaire, cette déduction reste intéressante.

Cette déduction s’applique également pour la garde d’enfants âgés de moins de six ans. La personne ou l’organisme chargé de la garde doit disposer d’un agrément.

Déclarer les personnes à charge

Les enfants ne sont pas les seules personnes à charge permettant de bénéficier de réductions d’impôts. Ainsi, la prise en charge à domicile d’une personne âgée de plus de 75 ans (sans lien de parenté) est également une raison de déduction pour l’administration fiscale. Toutes les dépenses liées à cette situation sont alors déductibles dans la limite d’un plafond fixé chaque année par les impôts.

Il en va de même pour la prise en charge d’une personne dépendante, ouvrant droit à une réduction d’impôt de 25 % du montant des dépenses engagées, dans la limite de 10 000 € par an et par personne hébergée.

Les frais de maison de retraite sont également déductibles dans les mêmes conditions, avec une déduction de 25 % des dépenses engagées dans la limite de 10 000 € par an, soit une déduction maximale de 2 500 € par an. Les dépenses déclarées pour obtenir cette déduction correspondent aux montants effectivement engagés, hors aides perçues pour les frais d’EHPAD (aide sociale à l’hébergement, aide au logement, allocation personnalisée d’autonomie).

Déduire les frais réels des impôts

Les frais réels déductibles du revenu concernent principalement le transport et l’alimentation. Il est ainsi possible de déduire les frais de carburant ou de péage (dans la limite d’un aller-retour de 40 kilomètres par jour, sauf justification d’une situation particulière) ainsi que les repas pris en dehors de son domicile.

Un abattement forfaitaire de 10 % des revenus est automatiquement appliqué par l’administration fiscale, mais il est parfois préférable de procéder à la déduction des frais réels pour les personnes ayant des dépenses importantes. La déclaration est néanmoins longue et fastidieuse, et l’ensemble des justificatifs doivent être conservés en cas de contrôle de l’administration fiscale.

Les récentes transformations liées au télétravail ont quelque peu modifié la donne, notamment avec l’aide apportée par les employeurs pour les frais supportés par les salariés travaillant à domicile (comme l’électricité ou Internet). L’employeur peut ainsi bénéficier d’une déduction fiscale de 2,50 € par jour et par employé, soit 550 € par an.

Pour le salarié, cette situation peut être complexe à gérer, car le montant de cette aide peut être ou non automatiquement intégré à la déclaration de revenus. Il doit donc vérifier si cette aide est mentionnée ou non dans sa déclaration, et le cas échéant la corriger. De plus, s’il choisit de bénéficier de cette indemnité et de l’exonération, il n’est alors plus possible de profiter de la déduction des frais réels. Il doit donc choisir le meilleur système des deux, après avoir calculé l’imposition dans chaque cas de figure (déduction des frais réels ou exonération).

Réduire ses impôts sur les charges bancaires

Normalement, il n’est pas possible de déduire les charges bancaires de l’impôt sur le revenu. Cela concerne notamment les frais de tenue de compte, les incidents, les commissions d’intervention ou les agios. La plupart des frais bancaires génériques n’entrent pas dans la catégorie des charges déductibles.

Cependant, la case 2CA permet de déduire certains frais bancaires spécifiques, tels que les frais liés aux comptes-titres, aux PEA, aux assurances-vie ou aux PEL. Il peut donc s’agir de frais de garde de titres, de commissions de vérification des tirages ou encore de frais de location de coffres. Les banques transfèrent généralement l’ensemble des frais directement à l’administration fiscale. Les frais déductibles sont donc déjà pré-remplis sur la déclaration.

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Faire des dons aux associations

Donner pour recevoir. La générosité est également récompensée par l’administration fiscale. Les dons effectués à des organismes à but non-lucratif ainsi qu’à des associations d’intérêt général ouvrent en effet droit à une réduction d’impôts, à condition qu’ils puissent être justifiés par un reçu :

  • Les dons à des associations permettent une déduction correspondant à 66 % des montants versés au cours de l’année, dans la limite de 20 % du revenu net global imposable.
  • La déduction peut atteindre jusqu’à 75 % des versements pour les organismes venant en aide aux personnes en difficulté en fournissant des soins, de la nourriture ou encore un logement. Cet avantage particulier est néanmoins plafonné à un montant réévalué chaque année (1 000 € jusqu’en 2023). Il s’applique également aux dons aux associations cultuelles, ainsi qu’à ceux effectués pour les associations venant en aide aux victimes de violences conjugales.

Les dons effectués à des partis politiques sont également déductibles à hauteur de 66 %, avec un plafond de 7 500 € par personne et de 15 000 € par foyer fiscal. L’excédent de versement peut être reporté sur cinq exercices.

Faire des travaux énergétiques dans votre logement

Les travaux de transition énergétique (CITE) réalisés dans sa résidence principale offrent également la possibilité de réduire son imposition. Bien que cette réduction prenait auparavant la forme d’un crédit d’impôt à la transition énergétique (CITE), celui-ci a été remplacé depuis 2020 par une prime versée en une fois : MaPrimeRenov.

Tous les propriétaires, qu’ils soient bailleurs ou non, effectuant des travaux d’amélioration énergétique peuvent ainsi en bénéficier, à condition que le bien ait été construit depuis au moins quinze ans. Ces travaux peuvent concerner l’isolation, le chauffage, la ventilation ou encore les audits énergétiques.

Le montant de la prime dépend des revenus du foyer et de l’impact écologique des travaux réalisés. Il existe ainsi quatre profils de revenus définis par l’administration fiscale, avec des montants d’aide correspondants (MaPrimeRenov Bleu, Jaune, Violet ou Rose). Les travaux doivent avoir été réalisés par un artisan reconnu garant de l’environnement (RGE).

Aide à la personne et emploi à domicile

Faire appel à une personne à domicile est un autre moyen de réduire considérablement son imposition. L’emploi à domicile peut concerner la garde d’enfants, le soutien scolaire, le ménage ou encore le jardinage. Une crédit d’impôt de 50 % est alors accordé à la personne employant un salarié à domicile, dans la limite de 12 000 € par an (soit une déduction maximale de 6 000 €).

Les cotisations sociales sont également prises en compte dans la déduction. Ce plafond peut être porté à 15 000 € avec l’hébergement d’un enfant à charge ou d’une personne de plus de 65 ans, ce qui permet une déduction supplémentaire de 1 500 € par personne. Le montant de déduction maximum est donc de 7 500 € au total.

Dans le cas de l’assistance apportée à une personne invalide hébergée chez le contribuable, celui-ci peut déduire jusqu’à 50 % de 20 000 € de dépenses par an.

Acheter un véhicule non polluant

L’achat d’un véhicule est toujours un poste budgétaire important pour un ménage. Pourtant, il est possible de réduire son coût en optant pour l’achat d’un des modèles non polluants de plus en plus présents sur le marché. L’achat doit concerner un véhicule neuf fonctionnant au gaz de pétrole liquéfié (GPL), au gaz naturel pour véhicules (GNV), à l’énergie électrique ou encore un modèle hybride alternant entre essence ou diesel et énergie électrique. Le bonus écologique accordé permet ainsi de réduire indirectement le prix d’achat du véhicule, grâce à un crédit d’impôt. Le montant de la déduction dépend du taux de rejet de CO2 du véhicule et peut varier de 300 € à 5 000 € au maximum.

Souscrire un abonnement à la presse

Suite à la crise sanitaire qui a fortement impacté le secteur, les pouvoirs publics ont mis en place un crédit d’impôt pour s’abonner à la presse. Celui-ci concerne un premier abonnement d’au moins douze mois à un titre de presse d’information politique et générale (journal ou publication périodique). Le montant de la déduction est fixé à 30 % de l’abonnement et est limité à un abonnement par foyer fiscal.

Et voilà ! Vous avez maintenant toutes les clés en main pour réduire votre imposition sans même avoir besoin d’investir. Appliquez ces astuces et profitez de ces avantages fiscaux pour alléger votre charge fiscale en 2023.