Comment retrouver son travail après un épuisement professionnel ?

Comment retrouver son travail après un épuisement professionnel ?

Identifier les changements de comportements

Après un burn-out, le retour au travail ne se fait pas du jour au lendemain. Pour le réussir, il est important de bien se préparer. Selon Catherine Vasey, psychologue spécialiste du burn-out, il existe trois étapes avant de guérir, et le retour au travail n’intervient qu’en dernier. Il est essentiel d’identifier les changements de comportements qui ont conduit à l’épuisement professionnel. Cela permet de comprendre les facteurs de risque et de rétablir l’équilibre. Par exemple, Solène, 34 ans, a réalisé que son burn-out était dû à un déséquilibre entre sa vie professionnelle et personnelle. Elle travaillait beaucoup pour combler un vide dans sa vie personnelle. Cette réflexion est cruciale pour guérir du burn-out, car il est nécessaire de changer et d’adopter de nouveaux comportements avant de retourner au travail.

Mettre en place un plan d’action

Après avoir identifié les changements nécessaires, il est temps de mettre en place un plan d’action. Ce plan est propre à chaque individu et vise à se protéger du stress. Par exemple, Pascal, photographe indépendant, a dû apprendre à dire non et à refuser certaines commandes pour préserver sa passion pour la photographie. Pour Solène, il était important d’établir des horaires de travail stricts et de trouver des activités en dehors du travail pour éviter de se concentrer uniquement sur sa carrière. Frédérique, qui a créé une start-up d’accompagnement pour les personnes touchées par le burn-out, souligne l’importance d’avoir des activités personnelles pour se ressourcer. Chaque individu doit trouver les ajustements qui lui conviennent le mieux.

Retour progressif

Reprendre le travail après un burn-out peut être une étape délicate, même après avoir fait un travail sur soi et avoir été accompagné(e) par des professionnels. Pourtant, le retour au travail est une étape cruciale pour reprendre confiance en soi et se confronter à nouveau au stress. Catherine Vasey recommande donc un retour progressif, si possible, afin de faciliter les ajustements à l’environnement de travail. Certains patients peuvent reprendre à temps plein directement, mais une reprise progressive est préférable dans la plupart des cas.

Faut-il en parler à sa hiérarchie et à ses collègues ?

Le retour au travail peut également soulever des questions délicates, notamment sur la communication avec sa hiérarchie et ses collègues. Certains choisissent de parler ouvertement de leur burn-out, comme Pascal, qui a reçu le soutien de ses supérieurs lorsqu’il a expliqué sa situation. Cependant, cela n’est pas toujours recommandé, car certaines personnes peuvent avoir des préjugés ou ne pas comprendre les conséquences du burn-out. Catherine Vasey conseille donc de révéler le moins possible à sa hiérarchie et à ses collègues, et de mettre en place des stratégies de communication pour éviter les jugements. Dans certains cas, le retour au travail peut nécessiter un changement d’entreprise ou de domaine d’activité, comme l’expérience de Gaël, qui est resté dans le même secteur mais exerce différemment et à mi-temps.

Quel que soit le parcours choisi, il est essentiel d’être bien accompagné(e) par des professionnels de santé tout au long du processus de retour au travail. Frédérique et Gaël soulignent également les bienfaits de s’entourer et de participer à des groupes de parole pour pouvoir s’exprimer librement.

Dans tous les cas, il ne faut pas considérer le retour au travail comme une simple étape après la guérison du burn-out, mais plutôt comme une partie intégrante du processus de guérison. Il est important de prendre le temps de se préparer, d’identifier les changements nécessaires, de mettre en place un plan d’action adapté et de reprendre le travail de manière progressive. Le retour au travail peut être une occasion de retrouver confiance en soi et de changer sa vie professionnelle pour qu’elle soit plus épanouissante et équilibrée.