Comment réussir un jeûne thérapeutique sans mettre sa santé en péril ?

Comment réussir un jeûne thérapeutique sans mettre sa santé en péril ?

Le jeûne est une technique ancestrale permettant au corps de se délester de la digestion et de puiser dans ses réserves pour se régénérer. De nos jours, le jeûne thérapeutique gagne en popularité en tant que méthode de désintoxication. Il répond à un besoin de purification et de guérison des maux quotidiens. Découvrez les bienfaits de cette méthode et les conseils à suivre avant de vous lancer.

Les multiples bienfaits pour la santé d’une privation alimentaire

En se privant de nourriture, l’organisme peut se concentrer sur l’élimination des toxines et la régénération des cellules. La nutritionniste Dr Françoise Wilhelmi de Toledo explique dans son livre “L’art de jeûner” que la réparation cellulaire et moléculaire, la perte de poids, l’amélioration de la circulation sanguine et de la microcirculation, ainsi que l’harmonisation de l’humeur, contribuent à une meilleure qualité de vie et une vitalité accrue.

De plus, une étude menée sur des patients dans des hôpitaux et cliniques privées en Allemagne a révélé que pendant le jeûne, le cortisol (anti-inflammatoire), la dopamine et la sérotonine augmentent, tandis que l’insuline et les hormones thyroïdiennes diminuent. Ces changements hormonaux expliqueraient notamment les variations émotionnelles ressenties pendant le jeûne.

Une préparation indispensable avant le jeûne

Il est déconseillé d’entreprendre un jeûne sans avis médical, surtout si vous suivez des traitements médicaux ou si vous avez des problèmes de santé tels qu’une insuffisance hépatique ou rénale, ou si vous êtes enceinte. Une fois votre bilan de santé validé, il est préférable de jeûner pendant vos vacances. Jeûner tout en travaillant peut être plus difficile car les deux premiers jours sont souvent les plus difficiles.

Une semaine avant le jeûne, préparez votre corps en réduisant progressivement votre apport alimentaire. Commencez par supprimer les protéines animales, puis les excitants et les céréales cinq jours avant le début du jeûne. Trois jours avant, éliminez les produits laitiers, les protéines végétales et les œufs, et ne consommez que des fruits et des légumes les deux derniers jours. Cette préparation progressive permet de minimiser les symptômes secondaires temporaires tels que les maux de tête, l’insomnie, les nausées, les vertiges, les irritations cutanées et les douleurs musculaires.

Pour faciliter votre confort intestinal, le naturopathe Thomas Uhl recommande de drainer vos émonctoires (foie, côlon, reins) en prenant une cuillère à soupe de sève de bouleau dans un jus de fruits chaque matin une semaine avant le début du jeûne. Gisbert Bölling recommande une méthode plus expéditive : diluez une cuillère de sulfate de sodium dans une bouteille d’eau et buvez-la l’après-midi, la veille du jeûne.

Pendant le jeûne : l’organisme en mode autoguérison

Pendant le jeûne, les repas sont remplacés par des jus de fruits dilués, des tisanes et des bouillons non salés (le sel retiendrait l’eau dans les cellules au lieu d’éliminer les toxines). Il est recommandé de consommer environ 3 litres de liquide par jour. En l’absence d’apport en sucre, le foie et les muscles utilisent le glycogène comme source d’énergie. Une fois que le glycogène est épuisé, le foie transforme les acides gras en corps cétoniques, qui aident l’organisme à entrer en mode autoguérison.

Les deux premiers jours de jeûne sont généralement plus difficiles mentalement que physiquement. Jeûner à la maison nécessite une volonté de fer et la compréhension de votre entourage. C’est pourquoi de plus en plus de personnes optent pour des séjours de jeûne et de randonnée.

En plus de l’encadrement de professionnels, des séances d’étirements, de yoga et de méditation peuvent aider à atténuer les sensations désagréables. Des conférences, des ateliers de nutrition et des massages peuvent également être proposés. À partir du troisième jour, vous ressentirez une impression de légèreté, voire même une certaine euphorie.

Les résultats : une peau éclatante, une perte de poids et une meilleure connaissance de soi

Mais une question revient souvent : comment marcher le ventre vide, ou presque, sans se sentir affaibli ? Les randonnées quotidiennes de quatre à cinq heures prévues pendant le jeûne ne sont pas des marathons. Ces promenades faciles dans la nature, entrecoupées de pauses-tisanes, stimulent le métabolisme, augmentent l’apport en oxygène, favorisent la combustion des graisses et l’élimination des déchets gazeux par les poumons.

Parmi les autres effets positifs, on peut noter une peau éclatante et une perte de poids. Cependant, il faut faire attention à l’effet yo-yo : l’organisme peut avoir tendance à stocker des graisses par précaution en prévision d’une éventuelle famine.

À la fin du jeûne, il convient de revenir progressivement à une alimentation normale en suivant un calendrier de préparation inverse. En une semaine, vous pourrez retrouver un régime alimentaire équilibré et tirer le meilleur parti de cette pause qui vous a permis d’écouter votre corps.