Le manque affectif est une perception propre à chacun. Cette sensation peut causer des dommages psychologiques sans pour autant être avérée. Mais d’où vient cette impression d’être mal aimé ? En réalité, le sentiment de ne pas avoir reçu suffisamment d’amour provient d’un trouble au niveau du besoin fondamental d’attachement. La stabilité et la fiabilité, éléments essentiels pour construire l’estime de soi, n’ont pas été suffisamment pourvues. Par conséquent, la personne en déduit que les autres sont incapables de répondre à ses besoins. Elle oscille entre une recherche perpétuelle de validation extérieure pour combler le vide intérieur et une méfiance exagérée envers les autres, étant donné que la déception est un schéma répétitif.
Le manque affectif peut être structurel ou réactionnel. Dans le premier cas, il est vécu dès le plus jeune âge et reste ancré dans la psyché de l’individu à l’âge adulte, même de manière inconsciente. Dans ce cas, la personnalité se développe avec l’impression de ne pas être aimé, ce qui entraîne des conséquences sur le long terme. Ce climat d’insécurité émotionnelle est souvent présent dans des familles instables, maltraitantes, froides ou trop permissives.
Dans le cas d’un vide sentimental survenant plus tard et consécutif à de mauvais traitements, il s’agit d’une réaction qui n’est pas nécessairement ancrée de manière permanente dans nos schémas de pensée. Le sentiment de manque d’amour réactionnel est donc plus facile à gérer et même à guérir complètement.
Si le manque d’amour intervient pendant la petite enfance de manière sévère, cela peut se transformer en une carence affective. Dans ce cas, la recherche d’attention devient vitale, et en cas de privation, cela peut déclencher un état de stress, voire de panique. À l’âge adulte, cela peut entraîner une dépendance affective et une propension à la manipulation sentimentale, ce qui est recherché par les pervers narcissiques.
Les signes du manque d’affection se manifestent de différentes façons, plus ou moins intenses et parfois contradictoires. Ils peuvent affecter différents domaines de la vie de la personne et apparaître temporairement ou s’enchaîner.
L’individu en manque d’affection se révèle principalement dans trois domaines : le soutien, l’empathie et la protection. Il recherchera des marques d’affection, de chaleur humaine, et aura un besoin viscéral de contacts physiques et sexuels. Il appréciera également une écoute attentive et montrera une envie de créer une connexion quasi spirituelle avec les autres. Enfin, il cherchera à être protégé et à recevoir des conseils et des avis.
Cependant, lorsque les comportements liés au manque d’affection deviennent inadaptés, cela indique que la personne est dans une dynamique malsaine visant inconsciemment à entretenir sa propre souffrance. On peut distinguer quatre catégories de dysfonctionnements : la soumission, l’abnégation, l’évitement et la compensation.
Ce qui caractérise le plus les personnes carencées en amour, ce sont les pensées contradictoires et les comportements extrêmes. Elles peuvent être à la fois chaleureuses et froides, intenses et inertes, envahissantes et effacées. Leur relation de couple est souvent soit très intense, soit vouée à l’échec. Les personnes en manque d’affection cherchent soit la preuve que les autres ne donnent pas assez, soit l’affection tant espérée, au moins temporairement.
Alors, comment sortir du manque affectif et ne plus laisser ses relations être polluées ? Tout d’abord, il faut admettre qu’un vide ne peut pas être comblé par l’amour. Une personne en manque d’affection est plus proche du comportement compulsif et irrationnel d’un toxicomane que de la maturité d’un partenaire idéal. Aimer, c’est respecter l’autre et ses besoins, mais aussi nourrir le lien qui unit deux personnes par le partage et l’entraide. Pour être capable de donner de l’amour, il est essentiel d’en avoir en soi. Il faut être une source d’amour plutôt qu’un gouffre. Il est donc important de travailler sur soi, sur ses blessures du passé et sur la découverte de ses aspirations profondes.
L’accompagnement thérapeutique, éventuellement à distance, reste le meilleur moyen d’accéder à son “enfant intérieur”, de faire émerger son identité propre et de libérer son plein potentiel d’épanouissement. Il est essentiel de reconnaître la légitimité de sa souffrance pour briser les schémas dysfonctionnels des relations amicales, familiales ou amoureuses. En aimant et en s’aimant sincèrement, on change radicalement sa relation aux autres pour le meilleur !
