La situation actuelle et les défis à relever
Les Objectifs de développement durable (ODD) adoptés par les Nations Unies en 2015 ont pour but de créer un monde plus équitable. Cependant, selon Jean-Paul Moatti, ancien président de l’Institut de recherche pour le développement (IRD), les indicateurs de santé, de réduction de la pauvreté et d’éducation se détériorent souvent. Les inégalités entre les pays s’accentuent et les crises, comme celle du coronavirus, ne font qu’aggraver la situation. En Afrique, par exemple, la chute des prix du pétrole a eu un impact considérable sur les exportations et a jeté des millions de personnes dans l’extrême pauvreté.
La lutte contre la corruption pour un développement durable
La corruption est un obstacle majeur au développement des pays émergents africains. Sophie Lemaître, juriste au U4 Anti-corruption Resource Centre de Bergen, explique que dans certains pays, les fonds destinés à lutter contre le coronavirus risquent d’être détournés vers des paradis fiscaux. Malgré quelques progrès réalisés depuis la convention des Nations Unies contre la corruption en 2005, de nombreux pays n’ont pas appliqué les législations nécessaires et les organismes de contrôle restent souvent liés aux pouvoirs politiques. Des efforts plus rigoureux sont nécessaires pour lutter contre la corruption et soutenir les lanceurs d’alerte qui jouent un rôle crucial dans cette lutte.
Transparence et réforme fiscale pour une meilleure répartition des ressources
La transparence est essentielle pour rétablir la confiance des Africains envers leur État. La société civile doit être impliquée dans les discussions sur la répartition de l’aide publique au développement. Des mesures ont été prises pour lutter contre les biens mal acquis et dénoncer les comportements corrompus. De plus, une réforme fiscale internationale est en cours d’élaboration à l’OCDE, ce qui pourrait permettre aux États de déployer des politiques publiques de qualité dans les domaines de la santé et de l’éducation.
Le développement industriel et l’amélioration de l’éducation
Pour favoriser le développement de l’Afrique, il est important de développer ses industries manufacturières, à l’image de ce que l’Asie a accompli au cours des dernières décennies. Il est également essentiel d’améliorer le niveau d’éducation pour former des cadres compétents. Un autre défi consiste à encourager les pays africains à renforcer leur intégration économique en signant davantage d’accords de libre-échange entre eux.
La question de l’annulation de la dette des pays pauvres
L’annulation de la dette des pays pauvres, une proposition avancée par le président Macron, soulève des questions. L’initiative PPTE lancée en 1996 par le FMI et la Banque mondiale avait pour objectif d’effacer la dette des États les plus endettés, mais le bilan est mitigé. Bien que certains pays aient pu augmenter leurs dépenses sociales grâce aux ressources budgétaires libérées, d’autres sont retombés dans une dette préoccupante. De plus, une grande partie de cette dette est désormais détenue par des acteurs privés, ce qui complique encore plus la situation.
Il reste encore beaucoup à faire pour soutenir les pays émergents africains. La lutte contre la corruption, la transparence, la réforme fiscale, le développement industriel et l’amélioration de l’éducation sont autant de défis à relever. Cependant, avec une volonté politique forte et une collaboration internationale, il est possible de créer un monde plus équitable où les pays africains peuvent prospérer et offrir un avenir meilleur à leurs citoyens.