Le secteur du luxe est à la fois un rêve et une source d’innovations. En effet, il attire l’attention de 65% des Français, notamment les jeunes (72%) et les catégories populaires (70%), selon les études de l’Observatoire Cetelem. Les jeunes générations se distinguent notamment par leur envie de consommer davantage de produits de luxe et de travailler dans ce domaine ou d’en découvrir les coulisses grâce à l’alternance.
Réputée pour sa qualité et son excellence, cette industrie est perçue de manière unanime (90% des personnes interrogées) comme un moteur important du rayonnement de la France à travers le monde. Toutefois, de nombreux acteurs du secteur (51%) reconnaissent que les crises actuelles doivent être l’occasion pour les grandes marques de luxe de se réinventer pour répondre aux préoccupations et attentes de notre époque.
Les marques commencent progressivement à prendre cette voie en s’engageant dans la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) et en adoptant des stratégies digitales (par exemple, la gamification). Il est important de noter que les métiers du luxe évoluent en fonction de ces ambitions et continuent d’attirer de nombreux talents. Que ce soit dans la mode et les accessoires, la joaillerie et l’horlogerie, les parfums et les cosmétiques, l’art de vivre, l’hôtellerie, les vins et les spiritueux… les opportunités professionnelles sont nombreuses. Mais comment se faire une place sur ce marché très convoité ?
L’alternance est certainement la voie royale pour intégrer ce secteur. En combinant une formation professionnelle et une expérience en entreprise, elle permet de se immerger dans le milieu, de faire ses preuves, de gagner en maturité et de démontrer son engagement. Cependant, encore faut-il la trouver !
Entrevue avec Sandrine Poupon, Directrice de l’EIML Paris
JUPDLC : Pouvez-vous nous présenter votre école ?
Sandrine Poupon : L’EIML Paris est l’école leader dans la formation au marketing et management du luxe en 5 ans. Forte d’une expérience de 13 ans et accueillant plus de 1000 étudiants sur ses 4 campus, notre école se concentre principalement sur le marketing, la communication, le marketing digital, le merchandising et le retail. Nos programmes sont avant tout professionnalisants et tournés vers l’international. Nous formons les futurs managers du luxe.
JUPDLC : En 2022, comment le secteur du luxe se porte-t-il ?
Sandrine Poupon : Le secteur du luxe se porte très bien ! C’est une industrie extrêmement résiliente qui sait s’adapter aux évolutions économiques et géopolitiques actuelles. Par exemple, il a su réaliser sa transformation digitale pendant le confinement lié à la pandémie. Les acteurs du luxe sont agiles et passionnés, ils savent se réinventer pour continuer à faire rêver et à générer du chiffre d’affaires. Par conséquent, le secteur continue de recruter de nouveaux talents et de développer de nouveaux métiers.
JUPDLC : Quelle est votre vision des métiers du luxe ?
Sandrine Poupon : Les métiers du luxe nécessitent passion et investissement. Ils deviennent de plus en plus accessibles à des profils très variés, notamment ceux ayant une certaine expérience du secteur en tant que jeunes diplômés. Certains métiers sont très recherchés, notamment les métiers d’art et les métiers liés à l’expérience client. D’autres évoluent de manière significative, notamment les métiers liés au merchandising et au digital.
JUPDLC : En quoi la recherche d’alternance dans ce secteur est-elle si particulière ?
Sandrine Poupon : L’alternance est certainement la voie privilégiée pour s’intégrer dans le secteur du luxe. L’EIML Paris l’a bien compris et propose des formations en alternance depuis plus de dix ans ! Cependant, la recherche d’alternance dans le luxe nécessite une stratégie pointue et un accompagnement tout au long du processus. Il est essentiel de connaître les codes du luxe et d’avoir les outils nécessaires pour susciter l’intérêt des recruteurs. Il faut également être capable de s’exprimer de manière professionnelle en français et en anglais, car ce sont des prérequis pour les maisons de luxe.
JUPDLC : Comment l’EIML Paris accompagne-t-elle ses étudiants dans cette recherche ?
Sandrine Poupon : Dès leur admission à l’EIML Paris, nos étudiants sont accompagnés par le service Relations Entreprises pour trouver la meilleure alternance en fonction de leur profil. Nous leur proposons un coaching individuel et collectif, ainsi que la participation à des journées de recrutement et un accès à un job board interne qui regroupe nos 700 entreprises partenaires.
Notre cellule Relations Entreprise est présente au quotidien pour suivre nos étudiants et entretenir des relations étroites avec nos partenaires, parmi lesquels se trouvent les plus grandes maisons de luxe telles que le groupe LVMH, le groupe L’Oréal et Chanel.
De plus, nos cours à l’EIML Paris permettent à nos étudiants de renforcer leurs connaissances en marketing, marketing digital, communication, merchandising et retail dans tous les secteurs du luxe. L’apprentissage est très opérationnel, notamment grâce à des missions de consulting réelles dès la 2ème année.
Nous proposons également des séminaires techniques, des ateliers et des conférences qui enrichissent considérablement les connaissances des étudiants et leur culture des métiers et des secteurs du luxe.
JUPDLC : Quels jobboards recommandez-vous ?
Sandrine Poupon : Bien qu’il existe des jobboards spécialisés dans le secteur du luxe, tels que fashionjobs, nos étudiants postulent principalement via notre job board interne.
JUPDLC : Comment faire un CV pour travailler dans le secteur du luxe ? Faut-il privilégier un CV créatif ou sobre, favoriser un format en particulier pour se démarquer ?
Sandrine Poupon : Faire un CV dans le secteur du luxe est un exercice délicat. Il faut rester professionnel tout en se démarquant, être synthétique tout en incluant l’essentiel. De plus, le CV d’un bachelier n’a rien à voir avec celui d’un jeune diplômé.
Dans notre secteur, le CV doit refléter la personnalité du candidat tout en respectant les codes du luxe. Par exemple, il est très important d’inclure une photo professionnelle et de ne pas avoir de fautes d’orthographe ou de frappe. Sur le fond, il faut mettre en avant ses compétences, son savoir-être et son savoir-faire, ainsi que ses centres d’intérêt qui doivent être en rapport avec l’univers du luxe. À l’EIML Paris, nous enseignons ces éléments à nos étudiants.
JUPDLC : Comment se préparer au mieux pour un entretien dans le secteur du luxe ?
Sandrine Poupon : Lors d’un entretien dans le secteur du luxe, il est essentiel de montrer sa véritable personnalité, sa passion pour le luxe et sa capacité d’argumentation. Il faut également rassurer son interlocuteur en maîtrisant parfaitement les codes du luxe, en connaissant les compétences techniques spécifiques au secteur et en se renseignant sur la maison pour laquelle on postule. Il est également important de se préparer à des questions en anglais.
JUPDLC : Avez-vous un dernier conseil à donner ?
Sandrine Poupon : Osez vous spécialiser dans le secteur du luxe dès la sortie du baccalauréat ! Les compétences et les qualités que vous acquérez feront la différence une fois diplômé.
Deborah Marino, DGA en charge des stratégies chez Publicis Luxe, complète cette entrevue en partageant son expérience et ses conseils !
Les avis et conseils de Deborah Marino (Publicis Luxe)
JUPDLC : Selon vous, quelles sont les clés pour réussir dans l’industrie du luxe de manière générale ?
Deborah Marino : Le luxe est à la fois une industrie et une culture, ce qui signifie qu’il n’y a pas de profil parfait et qu’il ne suffit pas d’avoir uniquement de la passion ou uniquement des compétences techniques. Il est essentiel d’avoir une approche pluridisciplinaire en :
Proposant une expertise précise, que l’on soit artisan ou directeur marketing, avec une compétence avérée dans un domaine spécifique. Par exemple, dans le domaine de la communication, le luxe a besoin de data scientists, de designers spécialisés, de gestionnaires de médias innovants, etc.
Possédant une ouverture culturelle solide, qui ne se limite pas au luxe, car le luxe lui-même puise dans le monde de l’art et de la culture populaire.
Revendiquer une forme d’anomalie, car le luxe est souvent synonyme de rupture. Il faut donc avoir une passion, une curiosité, un enthousiasme qui démontrent votre capacité à proposer quelque chose d’inattendu, que ce soit à travers des Lego, de la fiction design ou de l’entrepreneuriat.
JUPDLC : Faut-il concentrer ses recherches sur Paris pour trouver une alternance ? Est-ce que la capitale est “the place to be” pour commencer ?
Deborah Marino : Oui et non. Si l’on pense à la France, Paris est effectivement incontournable pour se rapprocher des grandes maisons et des agences qui les accompagnent. Cependant, si l’on est passionné d’horlogerie ou de joaillerie, le cœur de l’industrie se trouve en Suisse. Si l’on aime les vins de champagne, il faut se tourner vers cette région. Il existe également de très belles maisons à Milan, à Rome, à Madrid, à Barcelone et à Londres. En fin de compte, les profils internationaux sont toujours très appréciés dans le monde du luxe.
JUPDLC : Quelles sont les qualités recherchées par une agence de communication spécialisée dans le luxe comme la vôtre ?
Deborah Marino : Ce qui est vrai pour l’industrie du luxe l’est également pour les agences qui les accompagnent, en particulier dans le domaine de la communication. Un bon profil combine une formation solide dans le domaine de la communication, de la data, de l’UX, du design ou de la stratégie, avec une approche singulière de la culture (et pas seulement dans le luxe). Cependant, l’agence de communication recherche avant tout des candidats qui aiment la communication, qui ont de bonnes idées, une curiosité pour les nouveaux médias et les nouveaux langages, ainsi qu’une créativité. Aimer le luxe est un plus, mais ce n’est pas une condition sine qua non.
JUPDLC : Pouvez-vous nous décrire le processus de recrutement chez Publicis Luxe ?
Deborah Marino : Les candidats peuvent envoyer leur candidature à l’agence par les moyens classiques. Notre équipe des ressources humaines travaille ensuite pour identifier les bonnes correspondances entre les profils, les ambitions et les besoins de l’agence. Plusieurs entretiens sont réalisés pour les candidats sélectionnés, impliquant les ressources humaines et les équipes susceptibles d’accueillir le candidat. Pas besoin de méthodes élaborées basées sur des tests psychologiques ou des concours d’éloquence, mais dans la plupart des cas, nous demandons un case study et un portfolio pour les métiers créatifs.
JUPDLC : CV, lettre de motivation et entretien : quelles sont les erreurs à éviter pour se faire une place et trouver une alternance ?
Deborah Marino : Chacun peut apprendre de ses réussites et de ses erreurs, et en tirer un certain nombre de règles pour se démarquer de manière positive. Voici quelques conseils :
- Le luxe est synonyme d’obsession du détail, d’une maîtrise totale de l’expérience. Les fautes d’orthographe sont donc rédhibitoires.
- Le luxe est un mélange entre modestie protestante et panache latin. En ce qui concerne le CV, il faut être plutôt sobre tout en étant très concret ; nous voulons pouvoir discuter de vos compétences.
- Le luxe est sur-mesure, tout comme votre lettre de motivation.
- Le luxe est une conversation entre le passé et le futur, entre tradition et rupture. Et la conversation nécessite avant tout une écoute attentive. N’apprenez pas d’argumentaire par cœur pour l’entretien, soyez curieux et intéressé.
- Enfin, si vous souhaitez intégrer Publicis Luxe, vous pouvez consulter notre site web qui répertorie les opportunités professionnelles de l’agence (postées sur LinkedIn) et vous pouvez également envoyer une candidature spontanée. Il est important de choisir le bon moment de l’année pour postuler, par exemple en octobre/novembre pour commencer en janvier ou en mars/avril pour l’été.
Découvrez les formations proposées par l’EIML Paris sur leur page dédiée !
Page de l’école EIML Paris
(Source de l’image : Andréa Villiers, unsplash)
