Nous avons préparé deux comparatifs de 10 modèles de vélos pliants de qualité, en tenant compte de critères spécifiques :
- Comparatif pliage, encombrement et compacité
- Comparatif ergonomie, efficacité, durabilité
Comparatif pliage, encombrement et compacité de 10 vélos pliants
La pliabilité, la complexité de pliage, l’aspect compact et la facilité de manipulation de votre vélo sont des questions clés lors du choix d’un vélo pliant. Chaque vélo répond à des contraintes différentes. Les sept critères que nous avons retenus pour comparer ces différents aspects des vélos pliants sont prioritaires en fonction de l’environnement dans lequel vous allez utiliser votre vélo pliant.
Les vélos pliants comparés
Synthèse graphique comparatif compacité/facilité de pliage
La rapidité de pliage
Nous avons évalué la vitesse moyenne de pliage (note sur 5) auprès d’utilisateurs ayant déjà réalisé entre 50 et 100 pliages de leur vélo pliant. Les vélos les plus rapides sont le Strida 5 et le Mobiky 16 Louis, suivis de près par le Btwin Tilt7. Le Brompton rejoint ce groupe une fois que l’utilisateur a effectué un certain nombre de pliages. Les pliages latéraux, utilisés par Dahon et repris par le Giant Halfway et le Btwin Bfold, sont également très rapides.
La facilité du pliage et du dépliage
La meilleure note correspond au vélo pliant qui demande le moins d’apprentissage et de dextérité pour être complètement plié et déplié. Le Strida 5, le Mobiky 16 Louis et le Btwin Tilt7 sont en tête, suivis du Brompton qui nécessite cependant un peu d’apprentissage. Les vélos pliants de type Dahon arrivent légèrement derrière. Attention aux vidéos de démonstration trompeuses qui montrent une opération de pliage ou de dépliage alors que les pédales ne sont pas pliées…
Le poids
Ce critère est déterminant en fonction de la force de l’utilisateur si vous devez par exemple porter votre vélo pour monter plusieurs étages sans ascenseur. Cependant, si le vélo peut être poussé sur ses roues ou ses 4 roulettes comme le Brompton et que vous marchez sur une surface lisse, ce critère passe au second plan. Le vainqueur est le Strida 5 grâce à la conception particulièrement légère de son cadre. Cependant, ce vélo présente un comportement de conduite vraiment particulier sur la route, ce qui peut ne pas plaire à tout le monde. Les vélos les plus lourds sont les deux Btwin et le Mobiky. Pour un vélo pliant, cela peut être gênant lorsque vous devez le porter à bout de bras, par exemple dans un escalier étroit d’un vieux bâtiment. Dans ce cas, chaque kilo en moins compte pour plus de confort !
La stabilité du vélo plié posé au sol
Ce critère définit la capacité du vélo à rester en équilibre stable une fois plié, sans avoir besoin de l’appuyer contre un mur. Ce critère devient prépondérant lorsque vous pliez et dépliez votre vélo fréquemment. Grâce à sa forme compacte et proche d’un cube, le Brompton arrive largement en tête sous cet aspect, alors que certains vélos, pourtant faciles à plier, pêchent dans ce domaine en raison de leur forme allongée, comme le Mobiky.
La compacité
Ce critère est mesuré en litres, en multipliant les 3 dimensions maximales. C’est-à-dire que l’on considère le volume dans lequel vous pourriez ranger votre vélo plié, un peu comme si vous le mettiez dans un parallélépipède. Une fois de plus, le Brompton remporte haut la main cette catégorie avec ses 100 petits litres. Seuls des vélos pliants de mauvaise qualité équipés de roues minuscules rivalisent avec le Brompton dans ce domaine, mais au détriment de la qualité de conduite. Qu’il soit pliant ou non, un vélo est avant tout fait pour pédaler et rouler !
Le roulage valise
Le roulage valise désigne la capacité du vélo à rouler au sol en position pliée. Certains modèles se poussent comme une canne, comme le Strida 5, le Mobiky 16 Louis ou le Btwin Tilt7. Les deux premiers sont les vainqueurs dans cette catégorie. D’autres, comme le Brompton, roulent sur des roulettes intégrées et peuvent être remorqués. Notez que le Brompton roule beaucoup mieux avec les roues Easywheel en option et que la configuration avec un porte-bagages (modèles R pour rack) est bien plus efficace que le modèle L doté d’une 3ème roulette qui ne doit pas être utilisée pour le faire rouler.
La portabilité
Dans certains cas, il n’y a pas d’autre choix que de porter votre vélo plié. C’est notamment le cas dans les bâtiments sans ascenseur ou dans certaines administrations ou entreprises où le roulage n’est pas bien accepté. Lorsqu’il pleut et que votre vélo pliant laisse de fines traces noires devant le comptoir de votre banque, vous recevez parfois des regards désapprobateurs… La portabilité dépend à la fois du poids et de la forme du vélo une fois plié, ainsi que des possibilités de le saisir facilement. Les grands gagnants sont le Brompton et le Strida, grâce à leur poids léger. Le Btwin Tilt7, qui n’est pas conçu pour être porté de cette manière, se retrouve à la traîne avec les autres vélos pliants trop volumineux. Dommage, car il se débrouille bien en matière de pliage.
Conclusion
Une certaine harmonie se dégage lorsque l’on observe le Brompton sous tous ces critères. De même pour le Strida 5. Cependant, si l’on compare la qualité de conduite en selle, le Brompton est nettement en tête. Le Strida présente indéniablement des qualités dans les critères évalués, mais c’est un vélo adapté aux courts trajets plats. Il est absolument inadapté, par exemple, pour faire de la randonnée.
Sur ces critères, le vélo pliant Birdy, qui nécessite un budget plus élevé, s’en sort assez mal. Mais ses qualités se trouvent ailleurs, notamment dans le confort de ses doubles suspensions. Si vous recherchez un confort au niveau du poste de pilotage, le cadre en acier du Brompton, associé au guidon Papillon assez souple, qui absorbe une partie des chocs, se révèle également être une bonne solution. N’oubliez pas que nous comparons ici uniquement les vélos pliants sous les aspects pliage, encombrement et portabilité. Lors de votre choix, assurez-vous que le vélo pliant que vous recherchez possède les caractéristiques dont vous aurez besoin. Par exemple, le Giant n’a qu’un développement maximal de 5,00 mètres. Pour rouler vite, c’est nettement insuffisant. En revanche, 6,50 mètres semblent être le minimum pour quelqu’un qui pédale au quotidien. Inversement, le Btwin Tilt7, malgré son nom, n’a que deux vitesses et sa vitesse la plus courte correspond à 4,20 mètres par tour de pédale. Ce développement est nettement inadapté aux côtes, car idéalement, une vitesse de 2,5 à 3 mètres est souhaitable pour une montée raide.
Comparatif ergonomie, efficacité, durabilité
Les données de ce comparatif ont été collectées dans plusieurs magasins du réseau Cyclable. Nous avons choisi d’enquêter auprès de plusieurs vélocistes pour réduire les biais usuels qui apparaissent dans les comparatifs. Nous avons décidé de collecter des données dans 6 magasins, sachant qu’une nette convergence s’est dégagée dans la synthèse des évaluations. Une recherche approfondie sur les différents forums traitant des vélos pliants a permis de confirmer et d’affiner les données obtenues.
Ergonomie de pilotage
Ce critère est un mélange entre la position sur le vélo et la facilité de le conduire sans nécessiter une période d’adaptation trop longue. Le Birdy arrive à égalité avec le Brompton, malgré sa légère tendance à survirer dans les virages. Le Brompton se positionne bien sur le podium, à condition d’avoir choisi le guidon adapté parmi les 4 possibilités, malgré ses roues de 16 pouces. Après quelques centaines de mètres en Brompton, on comprend rapidement qu’il ne faut pas tirer exagérément sur le guidon, comme sur tous les vélos compacts.
Le sentiment de sécurité et la précision de conduite restent présents même à des vitesses supérieures à 50 km/h. Les autres vélos pliants équipés de roues de 20 pouces, avec des géométries adaptées aux gabarits moyens, comme le Dahon Mu P8, arrivent ensuite. Le Giant Halfway et les Btwin manquent d’un réglage en hauteur du guidon. Les cyclistes de petite taille auront du mal à atteindre correctement les leviers de frein des Btwin, qui sont positionnés trop bas en raison du pliage sur le Tilt. Les Dahon disposent d’une articulation au niveau de la potence. Les jeux présents dans les différentes articulations, comme le guidon, font reculer le Mobiky en termes d’ergonomie. En revanche, le Strida se comporte vraiment mal dans ce domaine, en raison de sa compacité. Il est donc plutôt adapté à des parcours courts et sans obstacles mobiles. Veillez à ne pas dépasser les 30/35 km/h, même en descente, avec le Strida.
Confort
Le confort désigne ici l’amortissement des irrégularités de la route. Le Birdy arrive en tête grâce à ses deux suspensions. Les Brompton, qui sont également équipés d’une suspension élastomère à l’arrière, sont cependant plus rigides à l’avant. Mais le cadre en acier absorbe mieux les vibrations que les cadres en aluminium des autres modèles. Les 4 types de guidon absorbent les chocs différemment, les modèles plus incurvés (modèle P) étant les plus confortables.
Comparaison des deux séries de critères
Le Gitane, le Dahon, les Btwin et le Giant se retrouvent malheureusement dans la même équipe, celle des vélos pliants dotés d’un confort très moyen. L’aluminium est réputé pour sa rigidité et sa transmission des chocs. Le Mobiky présente les mêmes inconvénients que les petites roues de 16 pouces associées au cadre en aluminium, ce qui entraîne un certain inconfort sur les routes un peu trop cahoteuses. En raison de l’impossibilité de soulever les fesses pour pédaler en danseuse sur le Strida, celui-ci ne permet pas de franchir les pavés et autres zones accidentées à une vitesse supérieure à 8/10 km/h, car les vibrations sont transmises à vos yeux !
Efficacité du freinage
Les modèles équipés de freins V-Brake sont les plus performants en termes de freinage. Les Brompton, qui étaient franchement à la traîne, ont rejoint depuis 2013 le peloton de tête grâce aux nouveaux leviers de freins associés à leur excellent système de freinage. Seuls le Mobiky et le Giant pêchent un peu en matière de freinage.
Développement
Nous étudions ici le développement le plus long / le développement le plus court.
Le Brompton arrive en tête avec un développement de 303%, suivi de près par le Dahon avec ses 291%, et ensuite le Birdy avec ses 273%. Viennent ensuite le Btwin Fold 7 (200%) et le Giant (196%), pour qui cet écart réduit représente la plus grande faiblesse. Le Mobiky suit avec 187% en raison de sa transmission Nexus à 3 vitesses. Les modèles équipés du moyeu Sram Automatix (Gitane et Tilt 720 Auto) ne proposent qu’un petit 136%. Les cyclistes sportifs ou ceux qui roulent dans des zones vallonnées seront bien avisés de choisir un modèle avec au moins 200% ou plus, voire autour de 300%.
En général, on considère qu’un développement de 6,50 mètres est suffisant pour une utilisation urbaine, et qu’il devrait être inférieur à 2 mètres à 2,5 mètres pour les montées urbaines.
Le Gitane et le Strida en sont très loin, avec respectivement 4,30 mètres et 3,98 mètres. Le Giant fait un peu mieux avec ses 5,1 mètres, mais cela reste insuffisant pour rouler rapidement. En revanche, le développement court du Btwin Tilt est beaucoup trop long : 4,10 mètres. La cadence de pédalage sera de 24 tr/min dans une montée à 10 km/h, alors qu’elle devrait plutôt être proche de 60 tr/min. C’est la même chose pour le Strida avec ses 3,98 mètres. Attention aux cuisses et aux mollets qui vont brûler dès la première montée !
Rendement ou efficacité du pédalage
Plus votre trajet est long, plus ce critère devient prédominant. Sans aucun doute, le Birdy est le vainqueur. Son cadre monocoque offre un rendement très élevé. Les suspensions n’affectent pas son efficacité. Son concurrent, le Brompton, arrive légèrement derrière, mais reste très efficace pour des roues aussi petites. Les courses annuelles de Brompton ne seraient probablement pas possibles sans ce rendement important pour un vélo aussi compact. Le Gitane et le Mobiky sont à la traîne de ce côté-là. Le Dahon est comparable aux deux Btwin malgré leur poids supérieur. L’impossibilité de se mettre en danseuse sur un Strida ne permet pas de passer les bosses ni d’utiliser cette réserve de puissance très pratique pour les relances.
Durabilité
La durabilité comprend la conception, la fabrication et la qualité des composants.
Sans hésitation, le Brompton remporte la palme de la durée de vie. Ce vélo pliant a été véritablement conçu pour traverser le temps et les espaces sans faiblir.
Le Strida, grâce à sa simplicité, sa qualité de fabrication et au faible kilométrage qu’il parcourt généralement, se comporte également bien dans la durée. Le Halfway, malgré son cadre élégant atypique qui peut faire peur, se comporte bien. Seule la manette rotative doit être surveillée. Le Birdy est réputé pour sa durabilité grâce à sa qualité de fabrication. Le Gitane se situe dans la bonne moyenne. Malheureusement, le Dahon présente les mêmes faiblesses que les Btwin, dont les articulations en aluminium (acier forgé sur le Brompton) prennent facilement du jeu avec le temps.
Coût moyen de l’entretien
Ce critère tient compte à la fois du coût des pièces détachées et de la main-d’œuvre. La note de 5 est attribuée au vélo pliant qui est le moins coûteux en moyenne. Le Mobiky est en tête grâce à son usage modéré, typiquement associé à ce type de vélo, et à sa qualité de fabrication, qui est maintenant au rendez-vous. Une fois n’est pas coutume, le Brompton se retrouve légèrement en retrait en raison du coût de ses pièces, bien que compensé par la rareté des pannes. Notez que le pneu de 16 pouces (ETRTO 349 mm) est une taille peu courante, tout comme le Birdy avec ses roues de 18 pouces (ETRTO 355 mm). Notre sélection étant basée sur la qualité des vélos pliants, les autres modèles sont raisonnablement solides, mais en termes de qualité du service après-vente, c’est une autre histoire, comme nous allons le voir maintenant.
Le Gitane, le Giant et les Brompton sont en tête. Leurs distributeurs font bien leur travail et fournissent rapidement des pièces de rechange à leurs revendeurs.
La marque Dahon a souvent eu des difficultés d’approvisionnement en pièces détachées, ce qui explique sa mauvaise note en termes de qualité du service après-vente. Les Btwin, quant à eux, souffrent d’une gestion aléatoire du service après-vente par Décathlon. Avez-vous déjà remarqué la petitesse des ateliers dans les grandes surfaces de sport en général ? Probablement moins de 5% de la surface de vente, voire moins parfois. La proportion est incomparable avec les spécialistes. Le service après-vente de Décathlon fonctionne de la manière suivante : si la panne est un peu trop compliquée (et cela arrive vite avec l’équipement minimaliste des ateliers), le vélo part en camion pour être réparé sur une plateforme régionale.
D’après les retours sur les différents forums, un délai de 10 à 15 jours n’est pas rare. Et si par malchance, le problème n’est pas correctement réparé (parfois, le bruit que vous aviez remarqué a disparu lorsque le réparateur teste le vélo. Oui, cela arrive plus souvent qu’on ne le pense !), vous repartez pour une deuxième réparation sans vélo. En fin de compte, le principal défaut de cette stratégie de regroupement des réparations sur des plateformes centralisées réside dans l’absence de contact direct entre le client et le mécanicien qui va réparer votre vélo. C’est un peu comme si vous alliez chez le médecin sans pouvoir lui parler directement et que vous deviez communiquer par l’intermédiaire de la secrétaire. L’avantage des vélocistes locaux, c’est leur réactivité. Certains prêtent même des vélos de courtoisie. Les ateliers sont adjacents à la surface de vente, rien n’est caché. Et si le résultat de la réparation n’est pas optimal, le mécanicien mettra généralement votre vélo en priorité pour que vous puissiez repartir avec.
Le Brompton est non seulement bien construit, mais son développement intègre toute la chaîne commerciale. Ainsi, la marque utilise une grande banque de pièces communes. Les cadres sont les mêmes, seuls les guidons et les accessoires diffèrent. Le service après-vente fourni aux revendeurs est excellent. Le Birdy Light doit son succès à ses qualités de conduite et à son grand confort, comme vérifié dans ce comparatif.
La mauvaise surprise vient du Strida, dont l’apparence est la plus éloignée d’un cadre de vélo traditionnel. Ses performances dans les critères analysés dans cet article sont donc faibles. Et n’oubliez jamais, essayez toujours votre vélo avant de prendre une décision.
En bref, si vous recherchez un vélo pliant, prenez en compte ces critères pour trouver celui qui correspond le mieux à vos besoins. Que vous privilégiez le pliage, l’encombrement, la facilité de transport ou le confort, vous trouverez forcément un modèle adapté à votre style de vie et à vos préférences.