Les voitures premium diesel sont nombreuses mais celles équipées d’une propulsion hybride sont beaucoup moins courantes. Et celles qui combinent ces deux technologies sont encore plus rares. Les DS5 Hybrid et Volvo V60 Plug-In Hybrid sont de véritables pionnières dans ce domaine. Elles cherchent à concilier le meilleur des deux mondes. Mais lequel des deux fait le meilleur usage de cette technologie hybride ? Nous les comparons pour vous.
Aujourd’hui, les économies d’énergie sont un critère essentiel lors de l’achat d’une voiture. Les constructeurs rivalisent d’ingéniosité pour économiser un carburant de plus en plus précieux. Malheureusement, aucune solution miracle n’existe pour ne plus consommer et polluer du tout. Les meilleures solutions possibles dépendent surtout de l’utilisation du véhicule. Le diesel est plus intéressant pour les longs trajets autoroutiers, tandis que les systèmes hybrides essence sont plus efficaces en circulation urbaine ou périurbaine avec de forts changements de rythme. Ainsi, une combinaison hybride diesel semble être la solution idéale sur le papier.
Cependant, cette technologie est rare. Il est difficile d’obtenir une conduite aussi agréable que celle des voitures essence. Cela n’empêche pas deux familiales d’oser l’aventure. Avec leur carrosserie break atypique, la DS5 Hybrid4 et la Volvo V60 Plug-In Hybrid proposent une alternative technologique et décalée aux gammes premium classiques.
La DS5 Hybrid4 est le porte-étendard de l’automobile française, elle est même devenue le véhicule présidentiel. Ce break sportif, aux allures de monospace, allie le luxueux à la française avec le groupe moteur déjà vu sur le 3008. Le moteur diesel 2.0 HDi est assisté par un moteur électrique niché sous le coffre.
La Volvo V60 Plug-In Hybrid D6 AWD, quant à elle, a une architecture similaire mais va encore plus loin avec un ensemble bien plus puissant et la possibilité de recharger la batterie sur secteur. Cette technologie plus sophistiquée et son positionnement haut de gamme sont reflétés dans le prix.
Dans leurs versions haut de gamme respectives, la différence de prix est de 20 010 € entre la Volvo V60 Xenium (64 910 €) et la DS5 Sport Chic (44 900 €). Avec leurs équipements riches, elles proposent toutes deux des sièges en cuir, une caméra de recul, un système de navigation GPS, des phares bi-xénon et un siège électrique conducteur. La Volvo offre également un régulateur adaptatif avec système de freinage automatique pour piétons, une alerte de franchissement de ligne, un indicateur de limitation de vitesse, une surveillance des angles morts et même un toit ouvrant. La Citroën, de son côté, propose un accès sans clé, un affichage tête haute et un siège électrique passager. Malgré des prix et des puissances difficilement comparables, elles se rejoignent par leur positionnement de break atypique et leur technologie hybride diesel. Il reste à déterminer laquelle utilise au mieux cette technologie.
Vie à bord
La V60 et la DS5 se distinguent également par leurs intérieurs atypiques. La console centrale flottante, la personnalisation des instruments et l’atmosphère épurée de la Volvo la rendent unique. La DS5, quant à elle, propose un toit rappelant le cockpit d’un avion, une touche de luxe à la française et une ambiance digne d’un long courrier. Sur ce point, la Citroën donne encore plus envie, même si son ergonomie est encore perfectible, tout comme celle de la Volvo. La qualité de fabrication est équivalente, avec des matériaux flatteurs pour la DS5 et des assemblages scandinaves plus rigoureux pour la V60.
Malgré leur taille respectable (4,53 m pour la DS5 et 4,64 m pour la V60), ces deux breaks atypiques ne sont pas les plus spacieux ni les plus confortables. Malgré une différence d’empattement de seulement 5 cm, la DS5 offre autant d’espace à l’arrière. Cependant, les sièges sont moins moelleux et l’espace sous le toit est un peu plus limité, en particulier au milieu.
Les batteries des deux modèles sont logées sous le coffre, ce qui réduit l’espace de chargement. La Citroën a ici un avantage symbolique de 20 litres (325 litres contre 305). Cependant, son seuil de chargement élevé, son ouverture étroite et son plancher compliqué n’aident pas lors du chargement. Malgré une hauteur disponible réduite, le coffre de la Volvo est un peu plus pratique. Les deux modèles disposent de sièges rabattables, mais l’espace libéré est limité en raison de la batterie. Cependant, on n’achète pas une DS5 Hybrid4 ou une V60 D6 Plug-In Hybrid pour déménager !
Dans les deux cas, la visibilité arrière n’est pas idéale, en particulier dans la DS5. Heureusement, les caméras de recul de série sur ces versions haut de gamme ne sont pas un luxe ! La Volvo est un peu plus facile à vivre dans ce domaine.
Moteur !
Nos deux concurrentes disposent toutes deux d’un système de propulsion hybride, composé d’un moteur diesel à l’avant et d’un moteur électrique sous le coffre qui alimente les roues arrière. Mais la Volvo prend clairement l’avantage sur le papier avec son moteur cinq cylindres 2,4 litres de 215 ch, son moteur électrique de 68 ch et sa puissance cumulée de 280 ch. En comparaison, le moteur diesel 2.0 HDi de la DS5 avec 163 ch, les 37 ch apportés par le moteur électrique et les 200 ch combinés peuvent difficilement rivaliser.
La Volvo peut recharger sa batterie sur secteur en environ 3h30 et rouler en tout électrique jusqu’à 130 km/h, parcourant théoriquement près de 50 km (en pratique environ 35 km) avec une conduite légère. La DS5, quant à elle, ne parcourt qu’un peu plus de 3 ou 4 km dans les mêmes conditions. Ainsi, la Volvo a l’avantage en termes de consommation théorique : 1,8 l/100 km contre 3,9 l/100 km. Cependant, une fois la batterie déchargée, la consommation réelle de la Volvo est d’environ 1 litre de gazole supplémentaire sur un parcours mixte (environ 7 l/100 contre 6 l/100) par rapport à sa rivale. L’autonomie de la Volvo avec son petit réservoir de 45 litres n’est alors rien d’exceptionnel.
Les deux modèles proposent plusieurs modes de fonctionnement : tout électrique, hybride pour optimiser la consommation, sport pour une conduite plus dynamique ou quatre roues motrices. La Volvo ajoute également un mode Save, qui permet de recharger partiellement la batterie une fois déchargée, offrant ainsi une dizaine de kilomètres supplémentaires.
Dans la pratique, il suffit de décélérer ou de ralentir pour que les batteries des deux véhicules emmagasinent un peu d’énergie, leur permettant de rouler en silence pendant quelques kilomètres. Dans ces conditions, la pédale de frein est moins agréable à utiliser dans la Volvo et le frein moteur est moins marqué que dans la Citroën lorsqu’on relâche simplement l’accélérateur. En ville, les redémarrages du moteur diesel sont moins discrets dans les deux cas, avec des grognements mécaniques et des à-coups légers dans la DS5. Sur autoroute à 130 km/h, les moteurs électriques sont déconnectés dans les deux cas, quelle que soit la charge de la batterie, ce qui rend ces deux breaks plus gourmands que leurs homologues diesel classiques en raison du surpoids du système hybride.
Les dernières versions de la DS5 Hybrid4 utilisent une nouvelle boîte robotisée appelée ETG, qui améliore l’agrément de conduite. Cependant, notre version d’essai était équipée de la BMP6. En comparaison de la transmission automatique à convertisseur de la Volvo, la différence est flagrante. Les passages de rapports de la DS5 sont rugueux et lents, ce qui nuit à l’agrément de conduite, tandis que la Volvo se distingue par une douceur réelle qui fait la différence dans toutes les situations de conduite quotidienne. Sur la route, le moteur suédois offre des performances bien supérieures, notamment en mode sport, qui offre une accélération étonnante et des performances dignes d’une voiture sportive (0 à 100 km/h en 6,1 s). La Citroën ne peut pas suivre le rythme, d’autant plus que la lenteur de sa boîte de vitesses la retient. Malgré un moteur légèrement bruyant, le système de la Volvo est bien plus abouti, tant en termes de performances que de confort. Et son concept d’hybride rechargeable la rend bien plus intéressante, surtout pour les petits trajets réalisés avec la batterie pleine.
Comportement
Nos deux modèles sont plus lourds que leurs versions classiques en raison de leur propulsion hybride. Avec un poids supplémentaire de 214 kg (1 874 contre 1 660 kg), la Volvo part avec un désavantage théorique. Mais contre toute attente, elle semble mieux gérer cette surcharge pondérale. La V60 Plug-In Hybrid D6 AWD est plutôt agile et peut même devenir joueuse de la poupe en raison du surpoids à l’arrière. Heureusement, l’ESP stabilise l’ensemble. Cependant, son freinage est désagréable sur route et difficile à doser en ville.
En comparaison, la DS5 donne l’impression d’être plus lourde. Malgré une meilleure tenue de route, une direction plus précise et un freinage plus réussi, elle semble moins à l’aise et moins plaisante à conduire.
Au quotidien et dans des conditions d’utilisation normales, la Volvo offre une conduite plus douce et plus agréable. Les deux modèles offrent un confort ferme, en particulier dans la DS5. Il faut dire que les jantes de 19 pouces de notre version d’essai n’aident pas.
Notre avis
La DS5 et la V60 partagent la même technologie diesel hybride. Cependant, la Volvo propose un concept plus abouti grâce à la possibilité de recharger la batterie et de rouler plus longtemps en tout électrique. Avec sa boîte automatique plus agréable en ville, elle offre également des performances supérieures sur la route et un plaisir de conduite accru. La Volvo domine facilement la compétition, même si son prix est supérieur de 20 000 €. Elle prouve au moins l’intérêt de ce système, malgré le manque de discrétion lors des redémarrages du moteur diesel.