La maladie psychique est une condition qui affecte la pensée, l’humeur et le comportement d’une personne, causant de la détresse ou de la souffrance. Le handicap psychique, quant à lui, est la conséquence de cette maladie. Bien qu’il n’affecte pas directement les capacités intellectuelles, il les entrave dans leur mise en œuvre.
Parmi les maladies psychiques, on retrouve des troubles connus du grand public tels que les troubles bipolaires, la dépression et la schizophrénie. Des études réalisées avant la pandémie prévoyaient qu’une personne sur trois serait touchée par des troubles de santé mentale au cours de sa vie.
En France, les troubles psychiques constituent la deuxième cause d’arrêt de travail, touchant chaque année environ 2,5 millions de personnes atteintes de dépression. Dans ce contexte, il est essentiel de comprendre et d’accompagner ces personnes de manière adéquate.
L’importance de parler de sa maladie
Lorsque les personnes en situation de handicap psychique entrent dans des dispositifs d’accompagnement, elles se posent systématiquement la question de savoir s’il est nécessaire de parler de leur maladie et comment l’aborder. Malheureusement, la maladie psychique reste méconnue en France et véhicule de nombreux préjugés négatifs.
Les défis professionnels auxquels sont confrontées les personnes handicapées psychiques
En raison d’un manque de compréhension et de connaissance sur les conséquences du handicap dont elles souffrent, ces personnes sont souvent confrontées à l’exclusion et à la stigmatisation. Les maladies psychiques s’accompagnent généralement de difficultés à comprendre les consignes, de lenteur dans l’exécution des tâches et surtout, d’une grande difficulté à se sociabiliser avec les collègues.
Ces comportements atypiques, s’ils ne sont pas expliqués au collectif de travail, peuvent entraîner une marginalisation progressive, qui ne fera qu’aggraver l’état psychique de la personne. Cela se traduit généralement par des arrêts maladie répétés ou la fin du contrat de travail.
Conseils aux employeurs pour bien accompagner les personnes handicapées psychiques
Le premier conseil à donner est d’adopter une approche bienveillante dans la gestion des employés. Il est essentiel de permettre aux salariés d’exprimer leurs difficultés et leurs souffrances personnelles. Il est important de garder à l’esprit que les personnes ne choisissent pas d’être différentes.
Le deuxième conseil est de sensibiliser l’ensemble du collectif de travail à la problématique du handicap psychique. Comprendre le fonctionnement spécifique de chacun permet d’éviter de nombreux problèmes au sein de l’équipe et de prévenir les arrêts maladie.
Enfin, le troisième conseil est de ne pas hésiter à embaucher une personne en situation de handicap psychique. Si cette personne est suffisamment ouverte sur sa maladie et ses répercussions, elle fera preuve de motivation et d’une réelle volonté de bien faire son travail, ce qui atténuera les difficultés éventuelles. Les employeurs ont un rôle important à jouer dans le rétablissement des personnes. Des services spécialisés peuvent les soutenir dans cette démarche, tels que le PAS psychique et le Dispositif Emploi Accompagné.
Une réussite exemplaire
Parmi les nombreuses personnes que nous accompagnons, il est difficile de ne retenir qu’un seul exemple de réussite. Cependant, l’histoire d’Audrey est significative. Elle souffrait de schizophrénie depuis son adolescence et travaillait dans une grande surface depuis plusieurs années. Malgré de nombreux arrêts maladie pour cause d’hospitalisation, elle avait réussi à cacher son handicap à ses collègues.
Un jour, Audrey a été confrontée à une crise et s’est enfermée dans la réserve du magasin en tenant des propos incohérents. Ses collègues l’ont aidée et elle est finalement parvenue à se rendre au centre hospitalier seul, mais de manière extrêmement dangereuse. Suite à cet événement, elle a dû parler de ses difficultés à son employeur.
Grâce à l’accompagnement du Dispositif Emploi Accompagné, Audrey a pu établir une relation de confiance avec son conseiller qui l’a aidée à faire face à ses difficultés. Ils ont travaillé ensemble pour sensibiliser le collectif de travail à la maladie d’Audrey et ont établi un plan d’action en cas de signes avant-coureurs. Depuis cette intervention, Audrey n’a plus connu d’arrêt maladie lié à sa maladie psychique.
Sensibilisation et formation
Il est essentiel de sensibiliser largement au handicap psychique afin de déstigmatiser cette condition. Il est à craindre que la crise sanitaire actuelle entraîne une augmentation des troubles psychiques au sein de la population. Il est donc urgent de se former et de comprendre les premiers symptômes de manière préventive.
Dans ce contexte, nous, au sein des PEP 71, avons développé une gamme de produits visant à sensibiliser les salariés. Cela va d’un jeu de société que nous animons à des actions de formation des managers.
Le handicap psychique ne doit pas être un obstacle à l’emploi. Avec une compréhension mutuelle et un soutien adéquat, les personnes handicapées psychiques peuvent s’épanouir professionnellement. Il est temps de changer notre regard sur le handicap psychique et de favoriser l’inclusion dans le monde du travail.