Après avoir effectué une inspection visuelle de surface, l’utilisation d’une caméra thermique est précieuse pour détecter les fuites d’énergie et les infrastructures invisibles à l’œil nu. Mais pour éviter de mesurer uniquement sa propre chaleur corporelle ou de tirer des conclusions erronées en raison d’un mauvais positionnement, il est recommandé de se familiariser avec l’appareil.
Prise en main
Il est essentiel de lire attentivement le manuel pour évaluer la rémanence des matériaux. Avant de l’utiliser, assurez-vous que la batterie est chargée et que la carte mémoire a suffisamment d’espace libre. Pour vérifier le bon fonctionnement, commencez par observer le visage d’une personne à l’intérieur en réglant l’émissivité sur 1. Vous constaterez par exemple que la température stable de l’oreille se situe entre 33 et 37°C. Ensuite, il suffit de mettre l’appareil sous tension pour voir apparaître des variations du rayonnement infrarouge en couleur sur l’écran. Les couleurs vont du bleu, signalant les points les plus froids, au rouge pour les plus chauds. Veillez à entretenir régulièrement l’appareil pour un bon calibrage, en vous référant au certificat d’étalonnage.
L’affichage
L’affichage peut être simplifié pour une analyse globale des données relevées. Il est également possible d’afficher des données chiffrées à l’écran pour mesurer précisément l’écart de température entre les zones les plus chaudes et les plus froides. En cas de visuel insuffisamment explicite, vous pouvez également afficher une photographie sur certains modèles. Il est possible de capturer des images qui sont généralement enregistrées sur une carte SD. Vous pouvez ensuite les lire sur un ordinateur et les envoyer par e-mail.
Les paramètres importants
La résolution thermique
Il s’agit de l’écart minimum entre deux températures que le détecteur est capable de mesurer. Elle doit être adaptée à la nature des surfaces dont vous souhaitez obtenir des informations thermographiques. Par exemple, pour l’étude d’un bâtiment, vous ne choisirez pas un appareil de la même résolution que pour effectuer une maintenance dans le domaine de l’industrie électronique. La courbe MRTD montre l’évolution de la résolution thermique et spatiale.
L’angle de vue
Les gestes doivent être appropriés pour capturer correctement les données utiles. La position idéale est de pointer le détecteur perpendiculairement à la surface que vous souhaitez filmer, c’est-à-dire directement en face. En effet, les émissions changent en fonction de l’angle de la prise de vue. En général, l’objectif des caméras thermiques est conçu pour prendre des mesures thermographiques dans une habitation. Cependant, le choix de l’objectif dépend de l’ampleur de la scène à filmer. Pour une vue panoramique extérieure, l’angle de vue doit bien sûr être plus grand que pour mesurer un tableau électrique ou identifier une microfuite.
L’émissivité des matériaux
Chaque matériau a une certaine capacité à émettre de l’énergie en fonction de la longueur d’onde des rayons infrarouges qu’il diffuse. Il possède donc un coefficient d’émissivité. Par exemple, le papier a un coefficient d’émissivité d’environ 0,80 tandis que celui du titane est de 0,15. Une connaissance de l’émissivité des matériaux est nécessaire pour effectuer les bons réglages. De plus, il faut tenir compte de la présence de l’opérateur tenant la caméra. Celui-ci doit veiller à s’éloigner le plus possible de son propre corps, qui est une source de chaleur. Des caméras thermiques statiques, non portables, sont disponibles pour éviter cela. Dans tous les cas, il est important de veiller au calibrage de l’appareil.
Trucs et astuces pour des résultats précis
La caméra thermique a de nombreuses utilisations, que ce soit pour s’assurer du bon fonctionnement d’une installation électrique, détecter l’origine d’une petite fuite d’eau ou vérifier l’isolation d’un grenier.
Les accessoires
Les professionnels utilisent une laque thermorésistante pour unifier les températures malgré la présence de points de soudure qui pourraient fausser artificiellement l’émissivité des matériaux avoisinants. Il existe également un ruban adhésif à l’émissivité connue, que vous pouvez utiliser pour recouvrir des surfaces dont vous ignorez le coefficient d’émissivité. En effet, l’interprétation des résultats n’est possible que par rapport à une émissivité normale déjà connue.
L’air ambiant
Certaines conditions météorologiques doivent être remplies pour mener à bien une investigation. Par grand vent, l’air ambiant peut entraîner des variations thermiques qui faussent les résultats. En revanche, le détecteur de la caméra fonctionne aussi bien de jour comme de nuit, vous pouvez donc l’utiliser même dans la pénombre. Enfin, il convient de prendre en compte les variations de l’air ambiant, qui peuvent fausser des résultats que vous souhaitez aussi précis que possible.
Exemples d’investigations pour les particuliers
La caméra thermique ordinaire permet simplement d’avoir une vue d’ensemble pour repérer les problèmes connus de déperdition énergétique. Elle peut être utilisée dans toutes les pièces d’une habitation, ainsi que pour calculer son enveloppe énergétique à l’extérieur.
L’isolation
Vous pouvez visualiser les zones plus froides qui apparaissent en bleu, indiquant des zones mal isolées. Il est utile de réaliser un test de diagnostic pour prévoir des travaux, puis de vérifier l’efficacité énergétique à la fin. Lorsque le chantier est important, vous pouvez effectuer des bilans énergétiques au fur et à mesure afin d’apporter des ajustements si nécessaire.
Les fuites
En plomberie, il est possible de suivre les canalisations d’eau chaude au sol, car leur tracé est visible sur l’image. Il ne s’agit pas de voir à travers le sol, mais de repérer les zones chaudes à travers un revêtement.
L’ordinateur
Pour mesurer la température d’un ordinateur, il est nécessaire de retirer le châssis, ce qui peut fausser les résultats. Une astuce consiste à entourer un PC de film plastique afin de reproduire des conditions de chauffe identiques à celles créées par le boîtier.
Un outil pour tous ?
De plus en plus de particuliers utilisent cet outil pour réaliser leur propre bilan énergétique. C’est une bonne chose pour identifier les problèmes d’isolation ou les fuites dans une canalisation avant qu’il ne soit trop tard. Cependant, il est important de maîtriser son fonctionnement et de ne pas hésiter à faire appel à un expert. Seul lui pourra mener une enquête approfondie et permettre une réduction parfois drastique des dépenses énergétiques.