Le métier du charpentier consiste à construire une charpente traditionnelle. Environ en 4 à 5 jours, il procède à l’assemblage de la charpente directement sur le site de construction. Dans cet article, vous découvrirez les différentes étapes de construction d’une charpente traditionnelle. Vous apprendrez à quoi servent les chevrons dans la structure, s’il y a une fermette dans une charpente traditionnelle, ainsi que le lien entre une ferme et un entrait. Bien que chaque type de toiture ait son propre assemblage spécifique, il existe des règles générales pour la construction d’une charpente traditionnelle.
1 – Calcul des positions et composition de la charpente
Une charpente traditionnelle est plus lourde qu’une charpente métallique ou industrielle. Elle n’est pas adaptée à tous les types de maisons. Pour répondre aux contraintes structurelles, le charpentier effectue des calculs. Il évalue le nombre de pannes et de chevrons nécessaires à l’assemblage (la section des pièces de bois est préétablie). Il prend en compte les charges de la structure de la maison (poids du toit, de la toiture, de la couverture et de l’isolation) ainsi que les forces météorologiques. Le charpentier tient également compte de la pente du toit et de la surface sous plafond souhaitée (combles aménageables).
2 – Préparation de l’épure de la charpente traditionnelle
Avant de commencer la fabrication, le charpentier étudie comment rendre la charpente traditionnelle résistante aux différentes forces. Chaque pièce de la charpente est conçue pour supporter l’allongement, le flambage, le raccourcissement ou la flexion. Avant la mise en œuvre, le charpentier réalise une épure. Cette étape se fait sans matériaux de construction. L’épure est le dessin d’une charpente en miniature ou à taille réelle. Elle définit la nature des assemblages, les dimensions des pièces (poutres, poteaux, pans, pannes) ainsi que les angles.
3 – Assemblage des différents éléments de bois d’une ferme
La ferme est l’élément central des charpentes traditionnelles. Il est essentiel de soigner cette pièce de bois pour créer une ossature solide pour la charpente traditionnelle. Une charpente industrielle, appelée fermette, remplit la même fonction qu’une ferme, mais avec une section plus fine. Les deux pièces de bois sont triangulaires. Pour la construction de charpentes traditionnelles, le charpentier utilise différentes pièces de bois durs tels que le chêne, le hêtre, le châtaignier ou le lamellé collé. Ces pièces comprennent l’arbalétrier, l’entrait, le poinçon et les contrefiches. La ferme a pour rôle de transférer le poids de la toiture aux poteaux et aux murs porteurs.
4 – Mise en place des pièces majeures : les fermes
Une fois l’épure réalisée, le charpentier connaît les assemblages nécessaires, souvent réalisés par tenon-mortaise, plus rarement par boulons. L’assemblage de la ferme se fait en atelier ou au sol, près de la construction. Ensuite, chaque ferme est positionnée sur la maison à l’aide d’une grue. Les travaux de fabrication d’une charpente doivent respecter de nombreuses règles. Ces règles de mise en œuvre se trouvent dans trois DTU principaux (88, résistance au feu, 31.1 et 31.2, charpentes et bâtiments, CB 71, conception et calculs).
5 – Montage de la charpente sur la maison
La construction d’une charpente traditionnelle se termine par l’assemblage de toutes les pièces de bois. Chaque ferme repose sur les murs ou les poteaux porteurs. Des pannes horizontales relient les fermes pour renforcer la solidité de l’ensemble. Sur ces pannes de charpente, le charpentier installe des chevrons. Ils sont fixés tous les 40 à 60 cm, dans le sens de la pente du toit. Les chevrons transmettent le poids de la toiture aux fermes. Sur les chevrons, dans le sens longitudinal, le charpentier fixe des liteaux. Ce sont des pièces de bois fines qui permettent l’accroche des éléments de couverture tels que les tuiles ou les ardoises.
La construction d’une charpente traditionnelle tend à disparaître au profit de la charpente industrielle. Son coût est nettement supérieur à celui d’une charpente industrielle à fermette (80 à 100 €/m2 en moyenne contre 50 à 70 €/m2). Cependant, une charpente traditionnelle en bois massif permet de gagner une surface habitable importante sous les combles. Le gain de surface habitable compense largement le coût supérieur de la charpente. La charpente traditionnelle permet également d’aménager un grenier, une pièce de vie, de réaliser des rénovations ou tout projet d’agrandissement vertical.
Les étapes de construction d’une charpente traditionnelle évoluent avec l’apparition du bois lamellé-collé. Cette nouvelle technique de fabrication de charpente modifie les types d’assemblage et libère la hauteur sous plafond. Les pièces de bois en lamellé-collé permettent de réaliser des portées plus longues. Le prix de la charpente en lamellé-collé est légèrement inférieur à celui de la charpente traditionnelle en bois massif (45 à 90 €).
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