Le prix du superéthanol a également augmenté, remettant en question la pertinence de la conversion de sa voiture. Autrefois considéré comme une solution économique pour les propriétaires de véhicules essence, l’E85 connaît une flambée des prix dans les stations-service en ce début d’année.
Une hausse significative des prix
En seulement un mois, le prix moyen de l’E85 a augmenté de près de 25 centimes, franchissant ainsi la barre symbolique de l’euro. Le 27 janvier, le litre coûtait en moyenne 1,11 € en France, contre 0,87 € fin décembre. Au début de l’année 2022, il était à 74 centimes.
Cette forte hausse s’explique en partie par la fin de la remise accordée par le gouvernement, qui était de 10 centimes par litre à la fin de l’année 2022. Il est à noter qu’à la rentrée de septembre, cette remise était de 30 centimes, ce qui avait permis de faire chuter le prix du litre d’E85 à 65 centimes.
Outre l’effet du prix de l’essence sans plomb, il existe un autre facteur moins connu : les contrats entre les producteurs d’alcool agricole et les distributeurs de carburants sont négociés en fin d’année pour une durée d’un an. Les nouveaux tarifs de 2023 répercutent la hausse violente des prix du gaz et des engrais utilisés par les producteurs d’alcool agricole.
L’E85 plus cher, mais toujours avantageux
Malgré cette hausse des prix, faut-il remettre en question l’intérêt de l’E85 ? Pas vraiment, car le sans plomb 95 E10 est également plus cher. Fin 2022, le prix moyen de l’E10 était de 1,64 €. Fin janvier, il est passé à 1,91 €, soit une augmentation de 27 centimes en un mois, plus élevée que celle de l’E85.
Pour démontrer l’avantage maintenu par le superéthanol, prenons l’exemple d’un véhicule essence qui consomme en moyenne 7 litres de carburant pour 100 km. Pour un conducteur parcourant 12 000 km par an (seuil souvent mentionné dans les critères de la prime à la casse), le budget théorique moyen en carburant est de 1 604 € avec l’E10 (840 litres à 1,91 €).
Avec l’E85, il faut tenir compte d’une surconsommation d’environ 20 %. Le véhicule qui consomme normalement 7 l/100 km passe donc à 8,4 l/100 km. Pour parcourir 12 000 km, il faut donc 1 008 litres d’E85, soit un coût de carburant annuel de 1 119 €. L’écart en faveur de l’E85 est de 485 € (pour les prix moyens au 27 janvier).
Bien sûr, la conversion de sa voiture a un coût. Norauto propose des kits à partir de 699 €, tandis que Speedy propose des kits à partir de 900 €. Ces prix sont indicatifs. En prenant une moyenne de 1000 €, il faut donc environ deux ans pour amortir le coût de la conversion, en tenant compte d’une distance parcourue de 12 000 km par an. Si vous roulez davantage, le temps de récupération est plus court.
De plus, cela devient encore plus rapide si vous bénéficiez d’une aide à la conversion de votre véhicule. Par exemple, certaines régions comme l’Ile-de-France ou la région Sud (ex-PACA) offrent des aides allant jusqu’à 500 €. Dans ces cas, cela permet de récupérer un an de rentabilité pour l’E85.
En conclusion, malgré la hausse des prix de l’E85, la conversion de sa voiture au superéthanol reste rentable par rapport à l’E10. Le calcul du coût et des économies potentielles dépendra du kilométrage effectué et des aides éventuellement disponibles.