Convertir une voiture thermique en électrique pour seulement 5.000 euros ? Est-ce réalisable ?

5.000 euros pour convertir à l’électrique une voiture thermique ? - AVEM - Association pour l'Avenir du Véhicule Electro-Mobile

Lors d’un récent reportage diffusé sur TF1, l’idée de convertir des véhicules thermiques en électriques pour un coût de seulement 5.000 euros a été évoquée. Mais est-ce vraiment possible ? Et est-ce suffisant pour convaincre les automobilistes ?

Une solution prometteuse : l’association AIRe

TF1 a rencontré les acteurs de l’association AIRe (Acteurs de l’industrie du retrofit électrique) pour réaliser ce reportage. Parmi eux, Aymeric Libeau, fondateur de la startup française Transition-One, basée à Orléans. L’objectif de cette entreprise est de proposer une solution de retrofit électrique abordable. En anticipant un changement de réglementation qui éviterait le besoin de l’aval du constructeur d’origine, Transition-One met en avant son expertise en exposant une Renault Twingo II convertie en voiture électrique, ainsi que d’autres modèles potentiels tels que la Fiat 500, la Citroën C1, la Peugeot 107, la Toyota Aygo et la Volkswagen Polo.

Est-ce vraiment possible pour 5.000 euros ?

Il semble difficile d’imaginer qu’il soit possible de convertir une voiture thermique en électrique pour seulement 5.000 euros. Cependant, Transition-One ne prétend pas non plus le faire pour ce prix. Les 5.000 euros mentionnés correspondent au coût pour un automobiliste après déduction d’une aide gouvernementale similaire à celle accordée à l’achat d’une voiture électrique neuve en France. Si l’on arrondit le budget total à 10.000 euros, par exemple, est-ce suffisant pour un retrofit électrique ? Il est important de noter que ce budget ne comprend pas l’achat du véhicule à convertir ni les éventuelles réparations mécaniques ou carrosseries nécessaires.

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Les coûts : pièces et main d’œuvre

L’enveloppe globale de 10.000 euros servirait à couvrir les nouvelles pièces nécessaires à la conversion (moteur électrique, convertisseur, contrôleur, batterie, chargeur, pédale d’accélérateur spécifique, connecteur de recharge, etc.), ainsi que la main d’œuvre. Selon Transition-One, le montage de ces éléments prendrait environ 4 heures à partir d’un véhicule déjà préparé en amont (débarrassé des éléments superflus tels que le bloc thermique ou le réservoir). Cette performance surprenante repose sur l’idée d’intervenir sur une liste précise de modèles pour lesquels la startup dispose déjà d’un programme d’intervention défini et de pièces adaptées. Les premières livraisons de citadines thermiques converties en électriques pourraient avoir lieu dès 2020.

Des astuces pour réduire les coûts

Pour réduire les coûts, Transition-One pourrait envisager plusieurs stratégies. Par exemple, conserver la boîte de vitesses d’origine serait une solution économique. Cela semble avoir été le cas avec la Twingo, comme on peut le voir dans les images du reportage où le conducteur change les rapports. La batterie est l’un des composants les plus coûteux dans une conversion électrique. Pour une batterie d’une capacité de 20 kWh, le coût pourrait s’élever à environ 4.000 à 6.000 euros, en incluant les caissons de cellules. Bien que cela ne soit probablement pas le choix de Transition-One, l’utilisation de batteries d’occasion en bon état pourrait également être envisagée pour réduire les coûts, même si la durabilité de l’ensemble pourrait être moins fiable.

Un défi plausible

Dans un contexte où le prix des cellules diminue pour une même capacité énergétique et en prenant en compte une aide de 5.000 euros de la part de l’État, sans inclure le coût d’achat ou de réparation du véhicule de base, et en se basant sur une liste étendue de modèles pour lesquels Transition-One dispose déjà de kits adaptés, le pari de la startup semble audacieux mais plausible. Il est important de noter que cela constituerait un prix d’appel. Les performances de la voiture convertie seraient inférieures à celles des nouveaux modèles électriques proposés par les constructeurs, mais cela aurait un impact significatif sur les émissions de carbone et la pollution. Cette solution offre une nouvelle vie aux véhicules concernés.

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Convaincre les automobilistes

La question est de savoir si les automobilistes seront convaincus par une telle offre. Pour ceux qui se posent la question pour la première fois et en l’absence d’une communication solide, il y aura certainement un temps d’observation. Transition-One pourra compter sur les adeptes de l’électromobilité qui attendent depuis longtemps de pouvoir convertir des modèles spécifiques, en particulier des youngtimers ou des voitures plus anciennes mais toujours utilisables au quotidien. Cependant, ces modèles ne figureront probablement pas dans la sélection de départ de la startup, ce qui rendrait la conversion plus coûteuse. La réussite de cette opération de conversion repose donc sur la force de persuasion des membres de l’association AIRe et sur l’idée même du retrofit électrique, y compris chez les opérateurs d’autopartage.

(Source: AVEM – Association pour l’Avenir du Véhicule Electro-Mobile)