La DGCCRF constate une amélioration de la qualité des couches pour bébés
[Mise à jour du 25 février à 12h56]. “Après l’enquête approfondie menée en 2019 et début 2020 sur 32 références de couches pour bébés, une enquête complémentaire menée à la fin de l’année 2020 a confirmé l’absence de dépassement des seuils sanitaires et la poursuite de l’amélioration de la qualité des 9 références prélevées qui devaient faire l’objet d’un suivi particulier au regard des résultats précédents”, indique la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) dans un communiqué du 23 février 2021. Voici les nouvelles conclusions :Les 9 références de couches testées
Les meilleures couches (dans le vert) :
Leur résultat est inférieur à 10% des seuils sanitaires calculés par l’Anses : la substance n’a pas été détectée ou a été détectée en faible quantité. Elle n’est donc pas susceptible de présenter un risque, y compris dans le cadre des expositions cumulées.
- Couches Aldi Chérubin,
- Couches Caryboo,
- Couches Love & Green. “Ces résultats sont en adéquation avec les tests de toxicité effectués régulièrement depuis 3 ans par des laboratoires indépendants, qui n’ont jamais détecté de composants toxiques dans les couches Love & Green” se félicite la marque.
- Couches Marmailles Plus,
- Couches Pampers Baby-Dry (commercialisées en France).
Couches et formaldéhyde, dans le gris
- Couche Lillydoo,
- Couches Pampers Premium Protection
La DGCCRF note “un résultat pour lequel il n’est pas possible d’exclure un dépassement de la valeur correspondant à 10% des seuils sanitaires calculés par l’Anses, du fait que la substance ait été détectée, mais à une concentration insuffisante pour être quantifiée ou d’une variabilité des résultats ne permettant pas de conclure. Des marges importantes demeurent par rapport aux seuils sanitaires”
Couches et formaldhéide, en jaune
- Couches Pampers Baby-Dry (commercialisées à Mayotte)
Le résultat est compris entre 10% et 25% des seuils sanitaires calculés par l’Anses. La substance est présente dans une quantité qui ne conduit pas à un dépassement du seuil d’exposition dû aux couches uniquement, mais qui ne permet pas de garantir l’absence de risques dans le cadre des expositions cumulées.
Couches et formaldhéide, en orange
- Couches Moina Zaza
Le résultat est compris entre 25% et 50% des seuils sanitaires calculés par l’Anses. La substance est présente dans une quantité qui ne conduit pas à un dépassement du seuil d’exposition dû aux couches uniquement, mais qui ne permet pas de garantir l’absence de risques dans le cadre des expositions cumulées.
En juillet 2020, la DGCCRF avait analysé la composition de 32 modèles de couches vendus en France. Les résultats étaient déjà encourageants : la composition des couches est bien meilleure qu’auparavant depuis la mise en garde du gouvernement à l’égard des fabricants de couches en janvier 2019. Aucune couche ne présente de substances toxiques (pesticides, allergènes, phtalates, dioxines, hydrocarbures, furanes…) au-delà des seuils recommandés par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Aucun allergène ou résidu de pesticides n’a été retrouvé dans les 32 modèles de couches analysés, et 5 références étaient complètement dans le vert pour huit familles de substances chimiques : Pampers Harmonie, Joone, Eco by Naty, Bambo Nature et Huggies little swimmer (couches aquatiques).
Couches jetables : fini les substances chimiques en Europe ?
Dans un avis publié ce 22 décembre 2020, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) propose, dans le cadre de la réglementation européenne des produits chimiques REACH, de restreindre à toute l’Union européenne les substances chimiques des couches jetables destinées aux bébés de 0 à 3 ans. Cette proposition “consiste à limiter au maximum la présence dans ces articles de près de 200 substances dont les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), dioxines, furanes, PCB et formaldéhyde”, précise l’Anses. Elle fixe par conséquent des concentrations de seuils à ne pas dépasser et propose d’appliquer “une méthode d’analyse des couches qui devra être harmonisée au niveau européen pour rechercher ces substances”. Enfin, pour limiter les contaminations des couches, l’Anses propose de renforcer le contrôle des matières premières et des processus de fabrication. Elle recommande ainsi de “réaliser des tests supplémentaires pour vérifier que les matières premières ne soient pas déjà contaminées avant la fabrication, de contrôler la température lors du chauffage pour éviter l’apparition de HAP, de contrôler les procédés de blanchiment, et de retirer certains colorants”.
Pour rappel, en janvier 2020, soit un an après son rapport pointant des risques sanitaires liés à la présence de substances chimiques dans les couches pour bébés et pour mieux protéger la santé des nourrissons, l’Anses proposait déjà une restriction des substances chimiques présentes dans les couches jetables. L’objectif : interdire ou limiter la présence d’hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), de dioxines, furanes, PCB et de formaldéhyde dans les couches. Aussi, pour éviter les risques d’exposition à ces substances chimiques, l’Agence recommandait aux fabricants de “supprimer l’utilisation de toutes substances parfumantes, en priorité celles susceptibles de présenter des effets sensibilisants cutanés”, de “mieux maîtriser l’origine des matières premières naturelles qui peuvent être contaminées avant même la fabrication, et enfin, d’améliorer les procédés de fabrication des couches”.
Quelles sont les couches les moins toxiques pour les bébés ?
Depuis les nouvelles restrictions concernant la composition des couches jetables, les marques l’ont bien compris : l’heure est aux couches saines, et écolos, avec des produits d’origine naturelle.
Les couches jetables les plus sûres selon 60 millions de consommateurs
Dans son numéro d’octobre 2020, 60 Millions de consommateurs publiait un classement des couches pour bébé. L’association de consommateurs incluait les marques Pampers Harmonie, la Marque Repère Mots d’enfants de E.Leclerc Nature, et Love & Green. Love & Green et Lillydoo ainsi que Mots d’enfants sont parmi le top 3 des couches les mieux notées tant pour leur performance que leur composition. Dans son précédent classement des meilleures couches pour bébé, 60 millions de consommateurs avait défini que les marques Joone Protection Premium étaient les plus sûres pour les fesses de bébé. En effet, elles ne contiennent aucune trace de résidus toxiques. En revanche, leur prix est relativement élevé : 64,90 euros les 162 couches. Elles sont suivies des marques Pampers Premium Protection, Pampers Baby Dry en troisième position et de Carrefour Baby. En ajoutant les marques bio et écolos parmi les autres références de couches lavables, 60 Millions de consommateurs présente un tout nouveau classement :
Classement
1ère Love & Green
2e Lillydoo
3e Mots d’enfants Marque Repère
4e Pampers Baby Dry
5e Carrefour Baby (ultra Dry)
6e Pampers Harmonie
7e Auchan Baby
8e Lipilu Soft & Dry
Les couches jetables les plus sûres selon l’UFC-Que Choisir
L’UFC-Que Choisir avait déjà évalué la quantité de substances indésirables – parmi elles le glyphosate, les hydrocarbures HAP (dérivés du pétrole) et 26 allergènes listés par l’Union européenne – dans une sélection de 12 couches pour bébé. Voici les modèles qui en contiennent le moins. Pour consulter le test dans son intégralité et avoir plus d’informations, cliquez ici.
Classement
1ère Lotus Baby Touch
2e Pommette Agility Dry (Intermarché)
3e Lupilu Soft & Dry (Lidl)
4e Naty Eco by Naty
5e Pampers Baby Dry
Couches toxiques : quels sont les risques pour le bébé ?
Au total, 23 références de couches pour bébé en vente sur le marché français ont été analysées entre 2016 et 2018. “Ces analyses ont mis en évidence la présence de différentes substances chimiques dangereuses dans les couches jetables qui peuvent notamment migrer dans l’urine et entrer en contact prolongé avec la peau des bébés. Certaines de ces substances sont ajoutées intentionnellement, telles que des substances parfumantes qui peuvent entraîner des allergies cutanées. D’autres substances identifiées peuvent provenir de matières premières contaminées ou de procédés de fabrication (PCB-DL, furanes et dioxines, HAP)”, précise l’Agence.
Pour rappel, l’Agence nationale de la sécurité sanitaire avait noté des dépassements de seuils sanitaires pour plusieurs substances chimiques.”Il s’agit de substances parfumantes (butylphényl méthyle propional ou lilial®, hydroxyisohexyl 3-cyclohexène carboxaldéhyde ou lyral®), certains hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), le PCB-126, la somme des PCB-DL et la somme des dioxines, furanes et PCB-DL “, précisait le rapport. Près de cinq mois après cette polémique, des familles et une association ont saisi le Conseil d’Etat afin de connaître le nom de ces 23 marques en question. “Les ministères de l’Économie, de la Santé et de la Transition écologique n’ont pas répondu à notre lettre envoyée il y a deux mois, ce qui équivaut à un refus”, explique au journal Le Parisien Quentin Guillemain, l’un des parents. “On porte donc l’affaire en justice pour demander la liste des marques mais également le retrait des couches dangereuses ainsi qu’une meilleure information auprès des parents. Il y a une urgence sanitaire”, a-t-il déclaré. Rappelons que de précédentes enquêtes de 60 Millions de consommateurs et de l’UFC-Que Choisir avaient également mis en évidence la présence de substances chimiques dans certaines marques de couches pour bébé, en établissant un classement des produits.
Comment les fabricants de couches se sont-ils engagés ?
Deux semaines après la publication du rapport de l’Anses révélant la présence de substances toxiques dans les 23 marques de couches (testées de manière anonyme), les fabricants ont été reçus le 8 février 2019 par la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF). Les producteurs étaient invités à se prononcer sur les mesures à mettre en œuvre pour assurer plus de sécurité aux nouveaux-nés. Ils doivent notamment s’engager sur :
- L’élimination des substances allergisantes, notamment dans les parfums, dans un délai maximal de trois mois.
- Dans un délai de 5 mois, les fabricants devront analyser les circuits d’approvisionnement et de fabrication afin d’identifier et d’éliminer les sources de contamination.
- L’éradication de la présence de chlore, de COV cancérigènes, de dioxines et de glyphosate.
- Mieux informer les consommateurs. Les fabricants de couches doivent faire figurer la composition des produits sur les emballages dans un délai maximal de 6 mois, donner une date de mise en place d’informations pour les clients concernant les composants et les lieux de fabrication de leurs produits, ainsi qu’une date de fin d’utilisation des parfums et lotions.
La DGCCRF devrait prochainement mettre en place une nouvelle phase de contrôle pour évaluer le respect et l’efficacité des engagements par les professionnels du secteur.
Quelles couches jetables choisir ?
Rappelons que 60 Millions de consommateurs et l’UFC-Que Choisir se sont penchés l’an dernier sur la composition des couches pour bébé. Globalement, les résultats de ces deux enquêtes sont encourageants : “le nombre de couches ne contenant aucune trace est plus important qu’en 2017”, précisait 60 Millions de consommateurs dans son numéro de septembre 2018. Et de souligner les efforts de certaines marques de couches : réduction de la pétrochimie, démarche de développement durable, plus de transparence sur les étiquettes… Dans son numéro d’octobre 2018, l’UFC-Que Choisir tient également à rassurer les parents : “dans toutes les analyses sur les couches ayant été publiées, les résidus ont été retrouvés à l’état de traces, donc sans risque toxique à court terme pour le bébé et avec des probabilités de risque, a priori assez faibles à plus long terme”. A noter que les marques de couches pour bébé qui se disent pourtant “écologiques” ne sont pas forcément dépourvues de substances toxiques, s’accordent à dire les deux magazines. Alors, lesquelles privilégier ?
Une réduction de la TVA sur les couches écolos ?
Trois fabricants de couches pour bébé, appartenant au groupe Naturopera, lancent une pétition pour demander au gouvernement une réduction de la TVA à 5,5% sur les couches écolos. En effet, les marques bio Tidoo, Libellys, et Carryboo, vendues dans les réseaux de distribution bio, en pharmacie ou en grande surface, rappellent qu’il s’agit d’un produit “de première nécessité”, et souhaitent que ces couches soient accessibles au plus grand nombre de parents. Geoffroy Blondel de Joigny, l’un des deux fondateurs des marques de couches bio, rappelle au Parisien que la TVA des protections hygiéniques est bien passée à 5,5% en 2016. “En tant que parents, on ne peut difficilement faire l’impasse sur l’achat de couches, soit environ 4 200 jusqu’aux trois ans du bébé pour un budget d’environ 2 000 euros”, précise-t-il. Alors que le gouvernement doit présenter les résultats de son enquête sur les potentiels risques liés aux substances toxiques présentes dans les couches pour bébé, cette pétition en faveur des couches bio pourrait réjouir de nombreux parents puisque cette diminution de la TVA serait répercutée sur le prix de vente pour les consommateurs.