Les protections hygiéniques réutilisables gagnent en popularité, mais valent-elles vraiment leur prix ? Un comparatif mené par plus de 80 femmes dans leur vie quotidienne apporte une réponse positive.
Une alternative aux protections classiques
La culotte menstruelle est un sous-vêtement en fibres synthétiques ou naturelles, doté d’un fond renforcé qui peut absorber les pertes menstruelles. Cette prouesse est rendue possible grâce à la superposition de tissus aux propriétés différentes. Autrefois disponible uniquement en France via Internet, elle est désormais largement présente dans les magasins suisses. La plupart des marques spécialisées la proposent, même si certains grands noms de la lingerie, tels que Dim et Etam, se sont lancés sur ce marché.
Des résultats concluants
Le prix de ces culottes est relativement élevé, allant de 25 à 60 francs pour un seul modèle. Cependant, elles génèrent considérablement moins de déchets que les protections jetables. Mais sont-elles aussi sûres et efficaces que les serviettes hygiéniques classiques ? C’est là que notre comparatif, mené auprès de plus de 80 femmes, intervient. Leur évaluation, réalisée sur deux à trois cycles, a permis de dégager des tendances intéressantes.
Des résultats encourageants
Pour 57% de nos volontaires, la culotte menstruelle assure une protection suffisante, même pendant les règles les plus abondantes. Il convient néanmoins de préciser que ces femmes ont principalement un flux faible ou moyen. En revanche, plus de 60% de celles qui ont un flux abondant ont connu des fuites, même en utilisant une culotte adaptée aux pertes importantes.
Malgré tout, la grande majorité des testeurs ont été satisfaits de leur expérience et ont déclaré qu’ils continueraient à utiliser ces culottes après l’essai. Les marques Smoon, Sisters Republic, Perdième, Intimy et Felicup ont été plébiscitées par leurs utilisatrices, tandis que la culotte menstruelle de Dim n’a convaincu que la moitié des testeuses.
Confort et discrétion
Outre leur efficacité, le confort et la discrétion sont des critères primordiaux pour les culottes menstruelles. Dans l’ensemble, les culottes de notre sélection sont agréables à porter, mais certaines se font remarquer sous les vêtements. Ce n’est pas tant le rembourrage qui pose problème, mais plutôt les contours du sous-vêtement, comme c’est souvent le cas avec les culottes classiques. Ce défaut peut être rédhibitoire selon la tenue choisie. La conception et les élastiques de la culotte menstruelle de Dim ont par exemple provoqué des inconforts presque douloureux. De plus, elle laisse davantage de marques.
Pour celles qui préfèrent le coton au synthétique, il convient de noter que les trois modèles en coton de notre sélection ont tendance à rétrécir au lavage. Il est donc préférable de choisir une taille légèrement plus grande pour éviter de se sentir à l’étroit.
Ecologique et économique ?
Sur le plan financier, la culotte menstruelle n’est pas plus avantageuse que la serviette hygiénique. Cependant, la coupe menstruelle est bien plus économique. Il est toutefois important de signaler que l’achat de ces moyens de protection réutilisables représente un investissement conséquent, ce qui peut rendre ces produits inaccessibles aux femmes en difficulté financière.
Les marques insistent sur les avantages écologiques de ces protections réutilisables, et il est vrai qu’elles permettent de réduire considérablement les déchets. Cependant, il faudrait réaliser des études plus approfondies pour comparer objectivement les différents moyens de protection en tenant compte de leur cycle de vie complet. À l’heure actuelle, nous manquons encore de données sur les culottes menstruelles, notamment en ce qui concerne leur durée de vie. Les marques évoquent une durée de deux à sept ans, mais nous attendons les retours des volontaires pour en savoir plus. Une occasion de revenir sur le sujet.
Un comparatif participatif d’envergure
Les résultats de ce test ont été obtenus grâce à un groupe de 83 volontaires recrutées via notre compte Instagram. Chaque femme a reçu un modèle de culotte menstruelle adapté à l’intensité de son flux et à sa préférence en termes de forme. Durant deux à trois cycles menstruels, elles ont porté ces culottes aussi souvent que possible, sans utiliser de tampon ou de coupe menstruelle. Elles étaient autorisées à porter une culotte classique avec une serviette hygiénique par-dessus la culotte menstruelle pour éviter les situations gênantes. À la fin de l’essai, elles ont répondu à des questions sur la durée de protection, les fuites éventuelles, le confort et la discrétion. Nous leur avons également demandé de nous informer lorsque leurs culottes ne seraient plus utilisables, afin de pouvoir évaluer leur durée de vie.
En conclusion, la culotte menstruelle s’impose comme une alternative intéressante et efficace aux protections hygiéniques classiques. Malgré quelques imperfections, elle offre confort, protection et respect de l’environnement. Alors, prête à franchir le pas ? L’adopter, c’est l’essayer !