Curbside Classic: 1990 Audi 100 – Une 5000 sous une identité supposée

Curbside Classic: 1990 Audi 100 – A 5000 Under An Assumed Identity

Avez-vous déjà entendu parler de l’Audi 100 de 1990 ? Cette voiture emblématique a connu des hauts et des bas, tant sur le plan mécanique que sur celui de l’image de marque. Malgré cela, elle reste une véritable curiosité dans le monde automobile. Découvrez avec nous son histoire et ses particularités.

Une marque aspirante

Bien que l’image d’Audi aux États-Unis ait été souvent reléguée à celle de la seconde marque par rapport à Mercedes-Benz ou BMW, en Europe, elle jouit d’une réputation bien plus prestigieuse. En fait, sur son marché national, la gamme A8L est considérée par certains comme plus prestigieuse que la classe S de Mercedes. Cependant, cette réputation n’a pas été acquise sans peine. En effet, Audi a dû faire face à un revers important avec sa série 5000. Même si la marque a finalement été blanchie de toute responsabilité concernant les problèmes mécaniques et techniques de la voiture, les répercussions de la mauvaise presse ont duré près de 15 ans. Pour renouer avec la normale, la première étape a été de supprimer le nom 5000 de sa gamme de modèles.

Le succès et les problèmes

Le modèle “C3” 5000, introduit en 1983, a été élu voiture européenne de l’année. Son design moderne avec des lignes épurées (toujours largement copiées aujourd’hui sur la plupart des berlines de taille moyenne) et son coefficient de traînée de 0,30 ont fait forte impression. De nombreux jeunes cadres dynamiques en ont fait leur modèle de prédilection. Malgré les problèmes électriques et autres auxquels elle a dû faire face, la 5000 semblait connaître un certain succès. Cependant, une série d’événements malheureux allait rapidement bouleverser la situation de la marque allemande, du moins aux États-Unis.

À lire aussi  Audi S3 Noir: Découvrez le Bijou de la Gamme Audi S3

En 1986, l’émission “60 Minutes” a prétendu que de nombreuses Audi 5000 s’envolaient littéralement sans aucune intervention du conducteur. Pire encore, le programme a trafiqué une Audi 5000 pour qu’elle se comporte de la manière souhaitée. La panique s’est rapidement propagée, et Audi USA a été sévèrement touchée. Les ventes d’Audi aux États-Unis, qui avaient atteint un sommet de 74 061 unités en 1985, ont chuté de manière spectaculaire pour atteindre 12 283 unités en 1991.

Le pouvoir des médias

En réalité, ce “journalisme” sensationnaliste concernant les problèmes de la 5000 a servi de modèle pour les futurs programmes de télévision sur les “véhicules dangereux”. Deux exemples plus récents sont les pick-up GM des années 1973-1987 et l’affaire des accélérations intempestives des Toyota en 1993 et 2009. Dans ces trois cas, les voitures ne se comportaient pas comme les journalistes l’auraient souhaité. Bien sûr, ils se sont immédiatement excusés et ont licencié les responsables de ces émissions, et les constructeurs automobiles ont été blanchis de tout soupçon. En réalité, cela ne s’est jamais produit. Les problèmes d’accélération étaient causés par les conducteurs qui confondaient l’accélérateur et le frein. Les pédales d’accélérateur de l’Audi étaient en effet placées très près l’une de l’autre, une configuration idéale pour le double embrayage. Les conducteurs européens l’avaient bien compris et utilisaient cette configuration de manière appropriée. En revanche, les conducteurs américains, habitués aux pédales d’accélérateur verticales des Chevrolet Caprice et des Ford LTD, n’étaient pas familiers avec deux pédales presque identiques et très rapprochées (voire trois si la voiture était équipée d’une boîte manuelle). Les accidents se sont alors multipliés et les poursuites judiciaires se sont succédé. Audi a finalement modifié la position des pédales pour les éloigner l’une de l’autre, mais la marque n’a jamais vraiment réussi à se remettre du scandale de la 5000 avant l’arrivée de l’A4 en 1996.

À lire aussi  Tutoriel : Comment remplacer le palier d’arbre de transmission pour Quattro

Audi 100 – Le retour

En 1988, la 5000 a connu sa dernière année, mais en 1989, une voiture presque identique, portant les noms de “100” et “200”, est revenue sur le marché. Ironiquement, en Allemagne, où elle était déjà connue sous le nom de “100” depuis 1968, cette voiture avait toujours été considérée comme la “5000”. La différence externe la plus évidente était l’ajout de nouvelles jantes en alliage. De plus, une version TDI a également été introduite, devenant ainsi l’une des premières voitures du groupe VW/Audi à être équipée du célèbre moteur diesel à injection directe. Le modèle de 1989 était propulsé par un moteur de 2,5 litres développant 120 chevaux.

Un intérieur raffiné

L’intérieur de l’Audi 100 était toujours très agréable, et même plus plaisant que jamais. Le tableau de bord avait été redessiné avec élégance et agrémenté de belles plaques de bois véritable, ce qui était un ajout bienvenu par rapport à l’intérieur austère des premières 5000. J’ai particulièrement aimé la disposition des compteurs, avec les indicateurs secondaires disposés en ligne du côté passager.

Un design intemporel

La carrosserie n’a pas changé du tout. La 100/200 de 1989-1991 avait la même forme que l’original de 1983. Pourquoi changer un design qui était si souvent copié ? La Ford Taurus de 1986 en est peut-être l’exemple le plus évident.

Motorisations variées

En plus de la version TDI mentionnée précédemment, la 100/200 était également disponible avec un moteur cinq cylindres en ligne de 2,3 litres développant 130 chevaux, ainsi qu’un moteur turbo cinq cylindres de 2,2 litres offrant un choix de puissance entre 162 et 220 chevaux (uniquement en 1991).

À lire aussi  Achetez des voitures d’occasion Audi Tt près de Lille

Dernières pensées sur l’Audi 100

Il y a quelques semaines, j’ai eu la chance de croiser une Audi 100 d’un gris anthracite solide. J’ai été plutôt impressionné, car cela faisait des années que je n’en avais pas vu une. De plus, elle arborait une étiquette d’inspection du Massachusetts, ce qui était étonnant compte tenu de la météo peu clémente de cette région pour les véhicules en métal. Ma seule déception a été de ne pas la voir en blanc nacré.

La saga de l’Audi 100 a finalement pris fin en 1991, lorsque la C4 100 a été introduite, bien qu’elle ait conservé une grande partie de son prédécesseur dans son design. Quelques années plus tard, elle est devenue l’A6 que nous connaissons tous aujourd’hui.

Et voilà, l’Audi 100 de 1990 est un véhicule emblématique dans l’histoire de l’automobile, une voiture au design intemporel et à la réputation tumultueuse. Malgré les épreuves, elle reste une curiosité pour les passionnés et un rappel de l’évolution de la marque Audi au fil des ans.