L’actualité Star Wars en 2023 est rythmée par la sortie en SVOD des séries The Mandalorian, Ahsoka et Skeleton Crew sur Disney+. Ces programmes se situent entre les épisodes VI et VII dans l’histoire.
Et au cinéma ? Il faudra patienter, car le prochain film de la saga Star Wars n’arrivera pas avant des années. La dernière sortie en salles date de 2019, avec L’Ascension de Skywalker. À plus long terme, Disney a plusieurs films Star Wars en gestation.
En attendant, vous avez le temps de revisionner toute la saga Star Wars ou de la découvrir, si ce n’est pas déjà fait. C’est peut-être une opportunité extraordinaire pour aborder la chronologie d’une façon tout à fait inédite : car il n’y a pas une, ou deux façons de regarder Star Wars. Il y en a trois.
Dans quel ordre faut-il regarder les films Star Wars ?
Si vous n’avez donc jamais vu Star Wars et ne savez absolument rien de ce qui s’y passe et des relations entre les différents personnages, mais que vous souhaitez découvrir cette saga cinématographique de la meilleure des façons, nous vous conseillons de suivre l’ordre de visionnage suivant : IV, V, II, III, VI, VII, VIII, IX. Oui, les numéros sont dans le désordre. Et oui, il en manque.
Si vous connaissez déjà Star Wars et souhaitez avoir nos explications, ou que vous voulez que l’on vous démontre pourquoi cet ordre est pertinent, nous vous invitons à poursuivre la lecture.
Cet article est une adaptation d’un billet de blog signé en 2011 par Rod Hilton, qui nous a autorisé à reprendre ses thèses. Depuis sa parution initiale sur Numerama en 2015, il a été remanié et étoffé pour tenir compte de la troisième trilogie, ainsi que des deux films dérivés. Nous écartons volontairement les œuvres sur les autres supports, afin de ne nous concentrer sur le cœur de Star Wars : les films.
Quel est l’ordre des épisodes de Star Wars ?
Quel est le premier film de de la saga Star Wars ?
C’est un débat qui n’aura peut-être plus lieu d’être après la fin de la troisième trilogie Star Wars, mais qui reste vif dans la communauté des fans de l’univers créé par George Lucas. Quel est le premier film de Star Wars à regarder ? Et, donc, dans quel ordre faut-il regarder ou faire découvrir les six épisodes qui composent la saga de la famille Skywalker, alors que la deuxième trilogie (dite « prélogie ») racontait le début ? Comment inclure les films dérivés ?
À la base, deux options s’opposent :
- L’ordre de sortie au cinéma (IV, V, VI, I, II, III, VII, VIII, IX) : L’intérêt est alors de conserver intacte l’œuvre scénaristique de George Lucas et de ses disciples en laissant le spectateur (re)découvrir les événements tels qu’ils ont été présentés au fur et à mesure des années dans les salles. La trilogie d’origine d’abord, la prélogie ensuite, la nouvelle trilogie enfin.
- L’ordre des épisodes (I, II, III, IV, V, VI, VII, VIII, IX) : L’intérêt est ici de suivre les événements dans un ordre logique qui commence par l’enfance d’Anakin Skywalker et se termine par son retour dans le Côté Clair de la Force. C’est l’ordre que George Lucas souhaite que l’on suive, du moins pour les deux premières trilogies. La troisième termine la « saga Skywalker ».
Suivre l’une ou l’autre option a ses avantages et ses inconvénients. En suivant l’ordre de sortie au cinéma, vous commencez par l’épisode IV, sorti en 1977, avant de faire un bond dans le temps avec la prélogie, avant de reprendre le fil des évènements. L’ordre chronologique débute avec l’épisode I, sorti en 1999, et déroule les longs-métrages dans le bon ordre.
Mais aucune de ces deux solutions n’est parfaite. Suivre l’ordre des épisodes ruine totalement la surprise de L’Empire Contre-Attaque qui nous apprend que Luke est le fils de Dark Vador. Les spectateurs qui ont la chance de découvrir Star Wars sans rien savoir de l’histoire gardent tous un souvenir ému de cette révélation qui est le véritable climax — et tournant — de la trilogie d’origine. C’est l’une des surprises les plus importantes de toute l’histoire du cinéma et vous la gâcheriez en regardant d’abord la prélogie qui vous explique que la petite tête blonde d’Anakin a fini par occuper le casque noir du maléfique Vador. Vous empêcheriez ça :
Mais d’un autre côté, suivre l’ordre de sortie au cinéma n’est pas non plus exempt de problèmes. Et c’est surtout la faute de George Lucas, depuis les rééditions qui ont intégré un visage qui n’est connu que par la prélogie. Imaginez en effet que vous regardez la trilogie d’origine et que, d’un coup, à la fin du Retour du Jedi, une tête totalement inconnue apparaît à côté de Yoda et Obi-Wan Kenobi. Il serait alors légitime de se demander de qui il s’agit et quelle est sa place dans l’histoire.
Par ailleurs, même pour ceux qui apprécient sa réalisation, la prélogie est d’une qualité scénaristique très moyenne. En outre, il n’est pas forcément très prenant d’enchaîner les trois épisodes qui ne racontent pas quelque chose de fondamentalement inattendu et de palpitant lorsque l’on sait déjà comment se finit l’histoire. Après tout, il ne s’agit que d’un saut dans le passé.
En plus, l’arrivée d’une troisième trilogie, qui prolonge l’histoire des épisodes IV, V et VI, et la production de films dérivés comme Rogue One et Solo posent de nouveaux défis sur la manière d’aborder au mieux cette saga cinématographique.
Donc, que faire ?
L’ordre à la machette : la chronologie de Star Wars qui change tout
Pour aller droit au but, l’idéal est de regarder les films dans cet ordre :
- Star Wars, épisode IV : Un nouvel espoir ;
- Star Wars, épisode V : L’Empire contre-attaque ;
- (Star Wars, épisode I : La Menace fantôme) ;
- Star Wars, épisode II : L’Attaque des clones ;
- Star Wars, épisode III : La Revanche des Sith ;
- Star Wars, épisode VI : Le Retour du Jedi ;
- Star Wars, épisode VII : Le Réveil de la Force ;
- Star Wars, épisode VIII : Les Derniers Jedi ;
- Star Wars, épisode IX : L’Ascension de Skywalker.
Vous aurez sans doute déjà remarqué que dans cette liste, un épisode est mis entre parenthèses dans cet « ordre à la machette ». C’est à dessein : cet épisode pose une série de soucis, à commencer par avoir fichu en l’air la dimension mystique de la Force avec une histoire de prise de sang pour tester le niveau de midichloriens. Il s’agit de micro-organismes peuplant les organismes qui permettent de connecter les êtres vivants à cette mystérieuse énergie. Dès lors, ce concept de Force, qui contribuait au caractère spirituel et magique des Jedi, est ramené à une réalité biologique un peu terre à terre, complètement éludée des épisodes VII et VIII par ailleurs.
Mais surtout, en l’état actuel de la saga, l’épisode I ne sert strictement à rien.
Les personnages présentés au cours du film meurent à la fin (comme Qui-Gon Jinn et le chancelier Valorum), sont secondaires (Watto et Nute Gunray) ou sont développés surtout dans les épisodes suivants (Mace Windu, Dark Sidious). Concernant Dark Maul, ce n’est guère différent : certes, on découvre avec Solo qu’il n’est pas mort, mais il s’agit d’un film dérivé. Maul n’a aucun impact scénaristique après l’épisode I.
L’intrigue elle-même n’est pas indispensable pour comprendre et apprécier l’histoire principale.
Ainsi, La Menace fantôme fait passer les Jedi non pas pour des sages mais pour des diplomates armés chargés de négocier des problèmes de droits de douane. Le cœur de l’intrigue tourne en effet autour de négociations commerciales et de taxes interplanétaires, thèmes peu mobilisateurs, contrairement à Un nouvel espoir, qui reprend habilement les motifs du voyage initiatique ou de la rencontre avec un mentor, pour n’en citer que quelques-uns. Sans parler du problème à résoudre : la galaxie est en danger.
En plus, l’épisode I nous présente un Anakin Skywalker encore dans l’enfance qu’on peine forcément à imaginer un jour en couple avec la jeune femme responsable qu’est déjà Padmé. Et, plus troublant encore, l’épisode invente cette histoire d’immaculée conception d’Anakin Skywalker qui ne sert strictement à rien. Ce passage est en effet évacué lors d’une simple conversation, sans jamais resservir plus tard.
Accessoirement, écarter l’épisode I, c’est aussi dire au revoir à Jar-Jar Binks, le personnage le plus controversé de l’œuvre (ses apparitions ultérieures sont anecdotiques).
Par ailleurs et contrairement à ce que voudrait George Lucas, Anakin Skywalker n’est pas le personnage le plus intéressant de Star Wars. Son histoire de chute dans le Côté Obscur à cause d’une passion amoureuse tragique et de sa rédemption finale ne devient vraiment intéressante qu’à la toute fin lorsqu’il choisit de tuer l’Empereur pour sauver son fils. Il n’est finalement que la représentation du sort de la Galaxie qui doit choisir son destin.
Pourquoi commencer par l’Épisode 4 ?
L’intérêt de modifier l’ordre de visionnage et de commencer le visionnage avec l’Épisode IV est de remettre le personnage le plus intéressant, Luke Skywalker, au centre de l’ensemble des six épisodes. Ainsi, le spectateur peut mieux confronter les choix des Skywalker, père et fils.
En interrompant le déroulé de l’histoire juste après L’Empire contre-attaque, on s’arrête après la découverte par Luke qu’il est le fils de Dark Vador, qui est, rappelons-le, le climax de l’œuvre, et qu’Obi-Wan Kenobi, son mentor, lui a menti (« d’un certain point de vue »). On fait alors un flash back avec les deux épisodes principaux de la prélogie pour montrer comment ce père que l’on croyait mort a en fait sombré dans le Côté Obscur, avant de voir enfin comment Luke devra lui aussi choisir son destin face à l’Empereur, dans un Retour du Jedi qui devient plus excitant que jamais.
De plus, L’Empire contre-attaque s’arrête sur un énorme cliffhanger avec Han Solo plongé dans la carbonite, et l’on se garde deux épisodes avant de savoir enfin ce qu’il devient. Suspense !
Note : Vous pouvez bien sûr aussi réintégrer l’épisode I au flash-back si vous y tenez, mais vous risquez alors de rendre improbable la relation amoureuse qui se noue dans l’épisode II, L’Attaque des clones, alors que celle-ci est totalement crédible lorsqu’on ignore le petit garçon qu’était Anakin dans le désert de Tatooine.
Le caractère soudainement insolent et avide de pouvoir qu’est Anakin Skywalker s’explique mal après le premier épisode, alors qu’il fait partie du personnage pour qui le découvre comme tel dans l’épisode II. On parvient enfin à croire dans l’Anakin incarné par Hayden Christensen quand on ne connaît rien du petit blondinet qu’il était, inventif, naïf et heureux de piloter des pods.
Avec cet ordre à la machette, toutes les grandes surprises des films sont préservées, voire enrichies. On ne sait pas que Dark Vador est le père de Luke. On ne sait pas que la petite créature verte perdue dans les marais est maître Yoda. On ne sait pas que Yoda a connu Anakin. Et l’on ne sait pas forcément que le sénateur Palpatine est en réalité Dark Sidious et qu’il va devenir l’Empereur (ce dernier n’est visible qu’à travers un hologramme dans L’Empire contre-attaque), même s’il est possible de le comprendre avec un visionnage attentif.
L’ordre à la machette cache également jusqu’à l’épisode III (donc le quatrième que vous regarderez) le fait que Luke et Leia sont frère et sœur, ce qu’on apprend quand Padmé nomme les jumeaux — c’est même une surprise plus grande que dans Le Retour du Jedi où l’on a tendance à deviner la situation avant le moment de la confirmation. Si au contraire vous regardez dans l’ordre chronologique des épisodes, vous savez que Luke et Leia sont liés par le sang avant même de les rencontrer. Surprise ruinée.
La seule chose réellement gênante avec l’ordre à la machette est la disparition de toute explication sur l’origine sociale d’Anakin. On ne sait pas que sa mère a été esclave sur Tatooine, et par conséquent, lui aussi. Cela ne permet pas de comprendre les visions qu’il a de sa mère mourante et son envie d’aller la libérer, dans l’épisode II, L’Attaque des clones. La « prophétie » qui voudrait qu’Anakin soit celui qui doit apporter l’équilibre à la Force disparaît également. Enfin, on ne sait pas non plus qu’Anakin a construit C3-PO, mais cela relève plutôt de la plaisante anecdote.
La confrontation des choix des Skywalker
Dans cet ordre, le spectateur peut finalement découvrir l’épisode VI avec une tension renforcée. Ce réarrangement va permettre de mettre parfaitement en évidence le fait que Luke est malgré lui en train de suivre son père sur le chemin du Côté Obscur, puisque la majorité des actions et des décisions que prendra Luke dans l’épisode VI a déjà été vue dans les épisodes I, II et III.
- La première fois que Luke apparaît à l’écran dans Le retour du Jedi, il est vêtu de noir, la couleur portée par Anakin dans les épisodes II et III.
- Il est à moitié masqué par la capuche de sa robe de bure, ce qui lui donne une ressemblance frappante avec Dark Sidious. De plus, lorsqu’il rentre dans le palais de Jabba, la luminosité extérieure donne un effet de contre-jour troublant : est-ce Luke qui approche ou bien Vador ?
- Il utilise la Force pour neutraliser des gardes du palais de Jabba le Hutt, tout comme Dark Vador l’a fait dans les épisodes IV et V (qui ont été vus en premier) ou Anakin dans l’épisode III dans son duel avec Obi-Wan.
- Il menace Jabba, en lui conseillant vivement de coopérer en libérant ses amis sous peine d’être détruit. S’il coopère, il peut en tirer profit. Qui d’autre hormis un seigneur Sith s’exprime ainsi ?
- Il essaie de corrompre Jabba en lui offrant ses deux droïdes, R2-D2 et C-3PO et de lui rappeler en même temps de ne pas sous-estimer ses pouvoirs. Cette phrase a été prononcée par Anakin, alors en pleine dérive, peu avant son duel avec Obi-Wan.
- Luke tranche la main de Vador lors de la confrontation finale, tout comme Vador a sectionné la main de Luke dans l’épisode V, mais surtout comme Anakin, qui a coupé la main de Mace Windu dans l’épisode III.
Bref, on comprend mieux que le jeune Luke est sur une pente dangereuse qui ressemble dramatiquement à celle prise des années auparavant par son père, alors jeune homme plein d’ambition. Il n’a pas l’attitude d’un Jedi. Il est en train de glisser lui aussi vers le Côté Obscur. Cette sensation apparaît clairement en voyant d’abord la prélogie puis l’épisode VI.
Bien sûr, même en regardant la saga dans l’ordre de sortie (IV, V, VI, I, II, III), le dérapage moral de Luke est perceptible. Mais son impact sur le spectateur est moindre, puisque le parallèle ne peut être fait correctement du fait de la position des différents films. Le dérapage de Luke survient assez tôt (dès le troisième film diffusé), tandis que celui d’Anakin se passe tardivement (au moment des deux derniers films vus).
Avec l’ordre à la machette, on voit d’abord Obi-Wan entraîner Luke puis juste après, au moment du flashback, on voit que le maître Jedi s’occupait déjà de son père auparavant, avec les résultats que l’on sait. Le lien entre Anakin et Luke en ressort renforcé, ce qui est une excellente chose puisque le flashback doit justement nourrir le coup de théâtre appris à l’épisode V et amorcer un épisode VI dantesque.
L’Épisode VI, l’ancienne conclusion
Car l’épisode VI a cet objectif : croiser les destins de Luke et d’Anakin dans un même long-métrage. À la fin de l’épisode VI, Luke défie l’Empereur. Celui-ci cherche à le briser, en lui expliquant que l’attaque de l’Alliance sur la nouvelle Étoile Noire est vaine. C’est un piège (« it’s a trap ! ») destiné à éradiquer une bonne fois pour toutes la rébellion.
Certes, Luke résiste un temps aux provocations de Palpatine, qui lui glisse que ses amis vont bientôt mourir, qu’il ferait mieux de le terrasser tout de suite en empoignant son sabre laser et mettre fin à ce carnage. Il s’agit de créer une tension au cours de laquelle Luke pourrait basculer du Côté Obscur de la Force.
En passant des films de la prélogie au troisième long-métrage de la trilogie, le spectateur a pu voir récemment ce qu’il s’est passé avec le père de Luke, qui lui aussi essayait de sauver son être aimé, Padmé, craignant de la voir mourir.
Autrement dit, on a d’abord Anakin Skywalker qui est poussé à utiliser ses pouvoirs pour sauver Padmé dans l’épisode III. Et juste après, dans l’épisode VI, l’Empereur Palpatine essaie à son tour de pousser le fils à faire de même pour sauver ses amis, en le provoquant et en prédisant leur mort. Bien plus prenant.
Mais avec la troisième trilogie, dont le troisième film arrive au cinéma le 18 décembre, l’épisode VI peut-il encore faire office de conclusion de la saga ?
Pour l’heure, difficile de trancher complètement ce débat, car il manque encore un chapitre au récit. Le plus simple et le plus logique serait de placer les épisodes VII, VIII et IX, après l’épisode VI, dans l’ordre chronologique. Les positionner différemment dans le récit risque surtout de déboucher sur une trame narrative illisible, puisque le spectateur serait balloté d’une époque à une autre. Or, tous ces allers et retours temporels risquent de laisser une impression de désordre.
En l’état actuel des choses, la seule possibilité à peu près convaincante qui existe serait d’ouvrir la saga sur l’épisode VII et de profiter du moment où Han Solo affirme à Rey et à Finn que tous les récits sur la Force et les Jedi sont véridiques pour entamer un très long retour en arrière, en insérant tous les épisodes précédents, avant de revenir à l’épisode VIII puis l’épisode IX.
Quand regarder Solo et Rogue One ?
Rogue One, sorti le 14 décembre 2016, est le premier film dérivé, tourné en prises de vue réelles, à être intégré dans l’univers de la saga.
Parce qu’il ne met pas directement en scène les Jedi et les Sith, parce c’est avant tout un film de guerre, parce qu’il s’intéresse à des personnages qui pour la plupart n’existent pas en dehors de ce film, et parce que sa tonalité est plus sombre que les autres films, sa place dans les films Star Wars est sujette à débat. Y a-t-il une place idéale pour ce film dans l’ordre de visionnage ?
Si vous souhaitez conserver une chronologie des événements, il faut savoir que l’histoire se situe juste avant l’épisode IV, en pleine rébellion. Dans ce cas-là, il est évidemment conseillé de regarder ce long-métrage une fois que vous avez terminé l’épisode III. Facile.
Mais si vous n’avez pas peur de réorganiser plus audacieusement l’ordre de visionnage, vous pouvez envisager de le voir en tout premier, avant l’épisode IV, afin d’avoir d’emblée une ouverture dramatique sur la saga. Car le film est une tragédie, au noble sens du terme. Cependant, on peut objecter que la force de l’épisode IV est d’introduire tous les héros principaux, ainsi que les grands thèmes qui structurent l’histoire : la Force, l’Empire, les Rebelles et les Jedi. Rogue One ne livre pas une telle exposition, puisque le spectateur est supposé connaître Star Wars.
Cela étant dit, contrairement aux neuf films de la triple trilogie, Rogue One est un long-métrage qui a la particularité de se tenir de bout en bout et dont l’histoire pourrait très bien s’arrêter au générique de fin. Cela signifie que vous pouvez l’exclure d’un marathon cinématographique, ou bien le regarder à la toute fin de la diégèse, comme une sorte de bonus.
Concernant Solo: A Star Wars Story, sorti dans les salles obscures en mai 2018, sa place dans un ordre de visionnage bien précis constitue un autre casse-tête. Second film dérivé réalisé par Lucasfilm en prises de vue réelles, il se concentre sur le passé de Han Solo et de plusieurs autres personnages majeurs de la saga — Chewbacca et Lando Calrissian — et fait mention de la rébellion naissante.
Pour celles et ceux souhaitant suivre un déroulé chronologique de l’histoire, Solo se place entre l’épisode III et Rogue One.
Mais si vous voulez inventer un ordre à la machette encore plus radical, ce film peut être sans doute envisagé à deux moments : après la scène de la carbonite, dans l’épisode V, ou alors après le coup de théâtre entre Han Solo et Kylo Ren, dans l’épisode VII. Mais, avouons-le : vous n’allez quand même pas mettre sur pause pour lancer le flash back du passé du plus célèbre brigand de la galaxie ?
En définitive, parce qu’il ne s’agit pas non plus de massacrer le récit principal en cherchant coûte que coûte à faire rentrer tous les films dans un ordre particulier, peut-être faut-il là encore envisager Solo en dehors d’un ordre de visionnage particulier. En clair, il faut peut-être mieux le mettre de le côté et y revenir une fois votre marathon cinématographique achevé.
Pourquoi les films Star Wars ne sont pas dans l’ordre ?
Pourquoi Georges Lucas a fait les 4 5 6 avant les 1 2 3 ?
Lorsque George Lucas a commencé à plancher dans les années 70 sur un film se déroulant dans l’espace, il n’avait pas initialement dans l’idée de faire une aussi vaste saga cinématographique. Il avait en tête de faire un seul long-métrage, qui raconterait les aventures d’un jeune homme, d’un vieux sage, d’une princesse, d’un brigand, de deux droïdes chahuteurs et d’un seigneur du mal.
D’ailleurs, le premier film de la saga s’appelait juste « Star Wars » (« La Guerre des étoiles ») et non pas « Star Wars: Episode IV – A New Hope » (« Star Wars, épisode IV : Un nouvel espoir »). Ce changement dans l’intitulé a eu lieu en 1981, quatre ans après la sortie initiale au cinéma. Un an auparavant sortait la première suite, avec « The Empire Strikes Back » (« The Empire Strikes Back »).
Même si George Lucas a, au fil de l’écriture du scénario, commencé à avoir des plans pour d’autres films, c’est le succès inattendu de Star Wars qui a été le déclencheur de la suite (il aurait été très difficile de produire les épisodes d’après si le premier long-métrage se serait planté au box office). On est ainsi d’un film indépendant à une saga cinématographique ambitieuse.
Mais alors, pourquoi ne pas avoir sous-titré ce premier film « épisode IV » et non pas « épisode I » ?
À en croire George Lucas, c’était le plan dès le début, pour donner le sentiment que le public avait manqué quelque chose, qu’il était plongé dans une aventure à mi-parcours. Cela est accentué par le fait que le film s’ouvre sur une scène de bataille spatiale, mais aussi un texte déroulant résumant ce qu’il est censé s’être passé avant. Comme un « précédemment, dans… ».
Ce sous-titre « épisode IV » n’aurait pas été inclus dès le départ pour ne pas semer de la confusion dans l’esprit du public, lorsque le film a fait ses débuts en 1977. Cela semble toutefois contradictoire avec l’idée, justement, de donner l’impression que l’on prend le train en marche. Pourtant, de premières ébauches qualifiaient bien Un nouvel espoir de premier épisode.
Toujours est-il qu’en sous-titrant Un nouvel espoir de la sorte, George Lucas s’est donné la possibilité de feuilletonner son récit avec d’autres aventures, mais aussi de pouvoir plonger dans le passé des personnages (il venait aussi de créer de la place pour les épisodes I, II et III). C’est une fois qu’il a complété la première trilogie qu’il a fait un bond dans le passé, en s’attaquant à la prélogie.
Et pour Star Wars 10 ?
Reste une dernière question : cette réorganisation de l’ordre de visionnage des films sera-t-elle toujours pertinente lorsque sortiront au cinéma de nouveaux longs métrages ? En fait, ce découpage ne vaut véritablement que pour l’arc de la famille Skywalker, qui s’étale sur neuf épisodes. Or, il n’est pas prévu de faire un Épisode X — même si l’on n’est jamais à l’abri d’un revirement de Disney.
Tous les autres projets envisagés sont indépendants de cet arc, qu’il s’agisse de la trilogie conduite par Rian Johnson, qui s’est déjà occupé de l’Épisode VIII, du film confié à Taika Waititi ou de celui dont la production sera assurée par Kevin Feige, le patron de Marvel Studios. Dès lors, il n’est pas nécessaire de se demander de quelle façon on peut intelligemment les articuler avec les autres épisodes.
Combien y a-t-il de films Star Wars ?
Au cinéma, douze films sont sortis.
Il y a d’abord eu la première trilogie :
- l’épisode IV : Un nouvel espoir (1977)
- l’épisode V : L’Empire contre-attaque (1980)
- l’épisode VI : Le Retour du Jedi (1983)
Une prélogie a suivi :
- l’épisode I : La Menace fantôme (1999)
- l’épisode II : L’Attaque des clones (2002)
- l’épisode III : La Revanche des Sith (2005)
Il y a ensuite eu une postlogie :
- l’épisode VII : Le Réveil de la Force (2015)
- l’épisode VIII : Les Derniers Jedi (2017)
- l’épisode IX : L’Ascension de Skywalker (2019)
À ces neuf films, il faut ajouter un film d’animation et deux films dérivés :
- The Clone Wars (2008)
- Rogue One (2016)
- Solo (2018)
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