Dans une voiture française, 36 % des composants viennent de l’étranger

Dans une voiture française, 36 % des composants viennent de l’étranger

L’industrie automobile française est confrontée à une réalité préoccupante : 36 % des composants d’une voiture fabriquée en France sont importés. Ce chiffre est en baisse par rapport à il y a dix ans, où cette proportion était de 57 %. Face à cette tendance inquiétante, le gouvernement cherche des solutions pour limiter les pertes d’emplois dans les usines et les entreprises sous-traitantes, bien qu’il soit difficile de l’inverser complètement.

Des facteurs à l’origine de cette situation

Ce ratio défavorable pour l’économie française est le résultat de facteurs à long terme, notamment le renforcement des marques étrangères en France et la délocalisation accélérée des constructeurs français vers l’Europe de l’Est et, demain, vers le Maroc, dans le but de réduire les coûts de production.

De manière plus générale, la France ne joue plus le rôle central qu’elle avait auparavant dans le marché de l’industrie automobile. Autrefois, Peugeot et Renault produisaient majoritairement en France, respectivement à Sochaux-Montbéliard et à Billancourt, mais les choses ont changé.

Aujourd’hui, ces deux constructeurs automobiles se sont ouverts à l’Europe et au reste du monde. Par exemple, la prochaine berline haut de gamme de Renault, la Latitude, sera importée de Corée pour succéder à la Vel Satis fabriquée à Sandouville. Selon les informations provenant du groupe, “85 % des ventes prévues de ce modèle proviendront des régions en dehors de l’Europe, notamment de Corée sous la marque Samsung. Nous ne voulions pas investir dans deux lignes de production différentes pour couvrir les 15 % restants qui sont destinés à l’Europe”.

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Côté PSA, la part des fabrications françaises est supérieure à celle de Renault, atteignant 37 % du total. Cependant, lorsque les clients achètent une Peugeot 207, selon la date de livraison, celle-ci peut provenir de France (Poissy), de Slovaquie ou encore d’Espagne. Toutes ces voitures sont rigoureusement identiques, comme l’a rappelé Xavier Fels, président du Comité des constructeurs français (CCFA), lors du rapport du député Yves Jégo sur la traçabilité des produits.

Comment réagir face à cette situation ?

Le groupe PSA envisage de devenir un assembleur de voitures conçues en France d’ici 2020, selon “La Lettre de l’Expansion”. Cependant, aucune réaction n’a été donnée par le siège. Même si une automobile est assemblée en France, elle intègre des pièces achetées à l’étranger, dans différents pays à bas coûts, allant de l’Inde à la Chine. Par exemple, pour une voiture fabriquée en France d’une valeur de 10 000 euros, 3 600 euros correspondent à des composants importés, selon Bercy.

Si le gouvernement peut se féliciter d’avoir réussi à augmenter la part de contenu français dans la future berline électrique Zoé de Renault (70 % au lieu de 40 %), il est difficile de freiner la politique de “global sourcing” des constructeurs, qui consiste à s’approvisionner en composants partout dans le monde. Les réactions officielles du gouvernement varient, puisque l’Élysée critique publiquement la fabrication future de la Clio 4 en Turquie, mais ne s’oppose pas à l’expansion de Renault en Roumanie ou au Maroc.

Sur le plan réglementaire, les États-Unis vont beaucoup plus loin : depuis 1993, chaque voiture vendue est accompagnée d’une étiquette indiquant l’usine d’assemblage, le pourcentage des équipements provenant des États-Unis, d’un autre pays tiers, ainsi que le pays d’origine du moteur et de la transmission.

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Il est donc nécessaire de trouver des solutions pour encourager la production locale et réduire la dépendance vis-à-vis des composants étrangers. Cela aiderait à préserver l’emploi et à renforcer l’industrie automobile française.

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