Le site de Camps de Prats à Bayonne, dans les Pyrénées-Atlantiques, révèle des niveaux paléolithiques riches en vestiges. Situé sur le plateau de Saint-Pierre d’Irube, le site est entouré d’un vallon orienté vers l’Adour. Les datations OSL effectuées indiquent que la séquence de dépôts remontent au dernier interglaciaire il y a plus de 109 000 ans.
Deux niveaux du Paléolithique moyen
Le site de Camps de Prats renferme deux niveaux du Paléolithique moyen. Le premier, situé au sommet de l’Ensemble 2, est daté du stade 4 du Paléolithique moyen. Le second niveau, présent dans toute la séquence stratigraphique de l’Ensemble 1, est daté du milieu du stade 3. Malgré la présence de quelques pièces plus récentes du Paléolithique supérieur, le niveau principal de Camps de Prats est caractérisé par la prépondérance de la chaîne opératoire de débitage sur silex, principalement conduit sur place. Les outils retrouvés sont principalement des racloirs, accompagnés d’un façonnage bifacial sur silex et d’un débitage occasionnel sur quartzite et ophite. Le site s’inscrit pleinement dans la variabilité du Moustérien récent de type Vasconien.
Un ouvrage défensif contemporain
Outre les niveaux paléolithiques, une levée de terre a été découverte lors des fouilles. Cette structure, associée à l’organisation défensive de la place forte de Bayonne au XIXe siècle, présente un plan en ligne brisée. Elle s’étend le long de la limite ouest/sud-ouest de l’emprise de fouille. Des relevés photogrammétriques par drone ont permis d’établir un modèle numérique de terrain géoréférencé, tandis que des sondages ont révélé des données inédites sur l’architecture de cette structure. Une étude historique et archivistique a également été menée pour contextualiser les découvertes archéologiques dans le contexte militaire de Bayonne aux XVIIIe et XIXe siècles.
Les résultats de l’étude révèlent deux états de construction de la levée de terre, réalisés à partir de matériaux locaux. Le premier état correspond à une lunette élevée entre 1793 et 1795, tandis que le deuxième état, qui recouvre le premier, correspond à la restauration et la transformation de la lunette en ouvrage à cornes entre juillet et décembre 1813. Cette transformation s’inscrit dans le programme de remise en état du camp retranché de Bayonne, alors que les troupes napoléoniennes se repliaient d’Espagne. Bien que ces positions extérieures n’aient eu que peu d’impact lors de la campagne militaire, l’ouvrage à cornes de Camps de Prats a survécu jusqu’à nos jours grâce à la servitude militaire et a durablement marqué le paysage.