Quoi de mieux que de découvrir un paradis insulaire tout en respectant l’environnement ? Lors de mon récent séjour sur l’île de Grande Canarie, j’ai décidé d’explorer ce petit coin d’Espagne dans une Renault Zoé de location. Voici un résumé de cette aventure en Zoé et du plaisir de conduire sans émission.
Une idée pas si simple
Au départ, cela ne semblait pas évident. Malgré la disponibilité de nombreuses flottes de location de véhicules dans les grands aéroports des Canaries, tels que Tenerife ou Las Palmas, aucun véhicule électrique ne figurait au catalogue. Cependant, en explorant internet dans la langue de Cervantes, j’ai découvert un article de presse faisant état de l’acquisition d’une Zoé par une petite agence de location, Esparent, à Maspalomas, au sud de l’île de Grande Canarie. Une première selon l’article, témoignant ainsi de l’engagement de cette entreprise familiale en faveur du développement durable.
Une rencontre chaleureuse avec Paco
Mon premier contact avec Paco, le gérant de l’agence, a été très chaleureux. La Zoé Q 210 était bien là, avec seulement 12 000 km au compteur, en parfait état et d’une belle couleur “Azul Celeste”. Pour la modique somme de 50 euros, la location est établie et j’expose mon projet de circuit à Paco : Maspalomas/Maspalomas, 140 km, en passant par la Croix de Tejeda à 1400 mètres d’altitude.
Un trajet exaltant
L’île dispose de très peu de bornes de recharge, mais j’avais trouvé une borne à 68 km du départ dans un restaurant-grill appelé Guiniguada à Vega de San Mateo, à 800 mètres d’altitude. Cela me permettrait de faire un arrêt intéressant avant d’entamer la montagne. J’ai dû convaincre Paco de la faisabilité de ce projet, lui qui ne recommandait jusqu’à présent que des trajets de 130 km maximum, et plutôt plats.
Même si la Zoé et son autonomie sont parfois surprenantes, se lancer sur des routes inconnues pour un trajet relativement long avec une forte ascension nécessite de rouler prudemment. J’avais promis de ramener le véhicule en bon état, et après une simulation sur Green Race, j’étais confiant dans la faisabilité du trajet à une allure modérée.
Après une première partie sur l’autoroute, j’ai entamé une montée douce et progressive. La route était sinueuse, mais le revêtement était très confortable. Arrivé au restaurant, ma consommation s’établissait à 8 kW, ce qui me laissait une très bonne marge pour la suite du voyage. L’accueil d’Ernesto, le gérant du restaurant, a été très chaleureux. Il m’a expliqué qu’il avait installé cette borne de recharge pour ses clients, considérant que les véhicules électriques sont l’avenir, et que l’avenir ne peut pas attendre, il faut aller à sa rencontre ! Je lui ai fait part de ma surprise de ne pas avoir vu de véhicules électriques sur l’île, mais il m’a rassuré en me disant qu’environ vingt véhicules s’étaient déjà rechargés chez lui. J’étais le deuxième de l’année et le premier Français. Après avoir savouré un excellent “pluma de cerdo ibérico”, j’ai repris la route après avoir rechargé un peu la batterie, car le boîtier de charge équipé d’une prise T2 fonctionnait de manière aléatoire.
Une île aux contrastes météorologiques
Les îles Canaries sont soumises à des conditions météorologiques très contrastées. Il peut y avoir jusqu’à 10 degrés de différence entre le nord et le sud au niveau de la mer. Alors que j’étais arrivé sous un franc soleil, je suis reparti dans le brouillard avec le froid qui s’est installé. La pente s’est durcie et la consommation a augmenté rapidement. Une fois sur le flanc sud de l’île, au point le plus élevé, le soleil est réapparu et j’ai entamé un long parcours de retour à travers un paysage magnifique et escarpé. Plus loin, une longue descente vers la mer s’est amorcée sur plus de trente kilomètres. Grâce à la récupération d’énergie, j’ai pu lâcher légèrement les chevaux et profiter de la dynamique de la Renault.
À mon arrivée, Paco, probablement ravi de me revoir, a été impressionné par ma consommation : 16 kW avec une vitesse moyenne de 35 km/h, un score honorable de 98/100 en éco-conduite et en montagne. J’aurais même pu parcourir une quarantaine de kilomètres supplémentaires, me rapprochant de la valeur du cycle NEDC de ce modèle (210 km). Pris par son enthousiasme, Paco m’a proposé de louer à nouveau gratuitement, et bien sûr, j’ai accepté. Ainsi, sur sa recommandation, j’ai parcouru le Barranco de Guadayaque et visité la jolie cité d’Aguimes.
Un véhicule écologique à partager
Cette expérience a montré que dans cette île très touristique et au relief prononcé, le véhicule électrique a toute sa place et permet d’ajouter au plaisir de la découverte le bonheur de rouler sans bruit et sans émissions polluantes. C’est un bon moyen de réduire son empreinte écologique. Il reste simplement à convaincre là-bas, comme chez nous, des vertus de cet écotourisme économe en énergie. Et ce qui ne surprendra pas les habitués de la conduite de véhicules électriques, c’est que, une fois l’autonomie réglée, la Zoé est excellente en montagne et très facile à conduire.
Je ne peux que recommander la location de ce type de véhicule ainsi que le loueur Esparent, qui mérite d’être connu sur l’île de Grande Canarie. J’ai promis à Paco de faire une publicité bien méritée à mon retour en France.
Ma seule déception est que je m’attendais à ressentir la même surprise que j’avais vécue en Vendée en 2013 avec les premiers véhicules électriques du SyDEV, lorsque les piétons s’étonnaient de mon passage. Malheureusement, les Canariens ne sont pas familiers avec ces véhicules, et mes deux parcours se sont faits dans l’indifférence la plus totale. La Zoé en recharge au restaurant n’attirait à peine l’attention des clients. Sur Tenerife, durant la première semaine, je n’ai vu que trois véhicules électriques, et aucun, en dehors de celui de location, durant la seconde semaine de mon séjour sur Grande Canarie. J’aurais aimé partager mon expérience avec des locaux, mais je n’ai jamais ressenti de volonté d’échange sur ce sujet.
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