Quand il s’agit de nommer leurs modèles de voiture de tourisme, les marques américaines et asiatiques ont historiquement préféré des noms réels, tandis que les marques européennes ont majoritairement opté pour une nomenclature alphanumérique – un choix logique de simplification et de standardisation compte tenu du grand nombre de langues en Europe. Personnellement, peu importe le choix, tant que le nom a du sens et n’est pas trompeur (je te regarde, Mitsubishi Starion). Comme la plupart des marques de luxe européennes, Audi utilise généralement des noms de modèle alphanumériques, mais de temps en temps au fil des ans, elle a ajouté quelques modèles avec des noms parlants, certains d’entre eux étant assez littéraux, comme l’Audi Cabriolet.
Une Nouvelle Génération de Voiture Décapotable Audi
Apparu en Europe en tant que modèle 1991, l’Audi Cabriolet marquait la première voiture décapotable d’Audi, puisque la dernière décapotable produite par le constructeur était la 1000 SP roadster, vendue sous la marque précédente d’Audi, Auto Union, de 1961 à 1965. Plus coûteuses à produire et généralement vendues en moins grand nombre que leurs homologues à toit fixe, les décapotables, ou “cabriolets” comme on les appelle en Europe, n’avaient pas été une priorité pour la plupart des constructeurs automobiles dans les années 1970 et au début des années 1980. Avec l’aisance générale des années 1980 dans les pays développés, la conduite à ciel ouvert a connu un regain de popularité, et avec Audi visant des aspirations plus haut de gamme à la fin des années 1980, l’offre d’un cabriolet était à l’ordre du jour.
Bien que largement basée sur la génération B3 de l’Audi Coupé, l’introduction du Cabriolet coïncidait avec la présentation de la berline B3 fortement restylée, que Audi considérait comme une nouvelle génération et qui portait donc le code interne B4. Pour cette raison, les coupés B3 et les cabriolets B3 produits à partir de 1991 sont souvent regroupés sous la désignation B4, bien que techniquement ils soient encore connus en interne sous les codes B3 Typ 8B (coupé) et B3 Typ 8G (cabriolet).
Pour compliquer davantage les choses, les berlines B3 et B4 ont été vendues simultanément entre fin 1991 et début 1992 sur certains marchés, et alors que la B3 était vendue dans la plupart des pays sous les noms 80 et 90, toutes les berlines B4 européennes étaient vendues sous le nom 80, tandis que les berlines B4 nord-américaines portaient exclusivement le badge Audi 90. De plus, tandis que les berlines B4 ont été vendues pour la dernière fois en Europe en tant que modèles 80 pour l’année 1994 et en Amérique du Nord en tant que modèles 90 pour l’année 1995 – tous deux remplacés par la nouvelle Audi A4 de génération B5 – le cabriolet est resté pratiquement inchangé pendant beaucoup plus longtemps. Dans un souci d’éviter toute confusion supplémentaire, appeler simplement le modèle “Cabriolet” était peut-être une décision avisée.
Conception et Équipement de l’Audi Cabriolet
Comparé à son homologue à toit fixe, la carrosserie du Cabriolet B4 a été renforcée de manière significative, garantissant sa rigidité et son intégrité tant dans la conduite quotidienne que sportive, sans que l’on remarque de différences significatives de bruit, de vibrations ou de dureté. En fait, son pare-brise seul était suffisamment solide pour protéger les occupants en cas de retournement, sans nécessiter d’arceau de sécurité.
Quant au toit, il était équipé de série d’une capote en toile repliable à commande manuelle, qui se rangeait soigneusement sous un couvre-tonneau rigide situé au-dessus de l’espace de chargement. En option, et équipé sur la plupart des Cabriolets nord-américains, on trouvait une capote repliable électrique. Comme pour la plupart des capotes électriques modernes, plusieurs vérifications de sécurité parfois fastidieuses devaient être effectuées pour permettre l’abaissement du toit. Dans le cas de l’Audi Cabriolet, il fallait que la clé soit en position accessoire ou de marche, que la transmission soit au point mort ou en position de stationnement, que le coffre soit non seulement fermé mais aussi verrouillé, et que le frein de stationnement soit enclenché.
Conformément à son positionnement déjà plus haut de gamme que celui des berlines 80/90, les Cabriolets étaient généralement équipées d’équipements de spécification supérieure, en particulier pour les modèles destinés à l’Amérique du Nord. Selon l’année-modèle, les Cabriolets nord-américains présentaient presque toujours des équipements de série tels que l’habillage en cuir Kodiak, des garnitures intérieures en noyer, la climatisation, une transmission automatique, une motorisation V6, des airbags frontaux doubles et un système audio haut de gamme, avec en option un ensemble toutes saisons comprenant des sièges avant chauffants, des gicleurs de lave-glace chauffants et des serrures de porte chauffantes.
Les Performances et Le Choix de Moteurs
Lors de son introduction initiale sur les marchés européens, l’unique moteur du Cabriolet était un moteur essence 2,3 litres à 5 cylindres (131 ch / 137 lb-pi), bien que la gamme des moteurs se soit élargie au fil des ans pour inclure également un moteur essence 1,8 litre à 4 cylindres, un moteur turbodiesel 1,9 litre à 4 cylindres, un moteur essence V6 2,6 litres et un moteur V6 2,8 litres (172 ch / 184 lb-pi), ce dernier étant le seul choix possible en Amérique du Nord. Contrairement aux autres carrosseries B4, Audi n’a jamais proposé le Cabriolet à traction avant avec la transmission intégrale Quattro, car le Cabriolet était déjà légèrement plus lourd que le Coupé, pesant près de 1 500 kg, soit environ 300 de plus que le Coupé. L’ajout de systèmes de transmission intégrale aurait ajouté encore 200 kg environ, limitant encore davantage les performances du Cabriolet et nécessitant probablement une mise à niveau supplémentaire du groupe motopropulseur.
Alors que l’Europe a reçu le Cabriolet dès le modèle 1991, les ventes en Amérique du Nord n’ont commencé qu’à partir du modèle 1994, ce qui coïncidait avec la dernière année-modèle de la berline 80 B4 sur le marché européen. Étant donné les aspirations haut de gamme continuelles d’Audi, d’un point de vue de berline grand public, il était évident que les améliorations apportées à la B4 par rapport à la B3 n’étaient tout simplement pas suffisantes pour maintenir une compétitivité à long terme face aux nouveaux concurrents tels que la BMW Série 3 E36 et la Mercedes-Benz Classe C W202. Malgré son design et son ingénierie générale qui commençaient à dater, l’Audi Cabriolet a été généralement saluée pour son excellente tenue de route et son comportement global pour un cabriolet, ainsi que pour son confort, son silence et sa finition.
Un Modèle Rare et Populaire en Europe
La berline 90 B4 nord-américaine a rapidement suivi, disparaissant après l’année-modèle 1995 pour faire place à la toute nouvelle et beaucoup plus séduisante Audi A4 basée sur la plateforme B5. Néanmoins, le Cabriolet vieillissant a continué d’être commercialisé sur la plupart des marchés, car Audi n’avait prévu aucun successeur direct pour le Coupé ou le Cabriolet. En effet, l’apparence plutôt vieillotte du Cabriolet lui a valu une durée de vie de seulement quatre ans sur le marché nord-américain, et avec Audi important moins de 1 400 unités par an, les ventes totales du Cabriolet aux États-Unis se sont limitées à seulement 5 445 unités, ce qui en fait un modèle extrêmement rare aux États-Unis.
Ce qui est encore plus étonnant, c’est qu’en Europe, Audi a continué à vendre le Cabriolet jusqu’à l’année-modèle 2001, offrant ainsi à Audi une décapotable 4 places jusqu’à l’arrivée du premier cabriolet A4 (B6) pour l’année-modèle 2002. Malgré un très léger lifting visuel en 1998, il est indéniable que le Cabriolet était déjà très dépassé à cette époque, surtout à côté d’un autre cabriolet d’Audi, le roadster TT à 2 places.
Même lorsqu’il était vendu aux États-Unis au milieu des années 1990, le style du Cabriolet semblait déjà quelque peu dépassé, car après tout, il remontait à la fin des années 1980. Avec ses lignes très sobres de la fin des années 1980, le Cabriolet ressemblait à la voiture que j’aurais dessinée si on m’avait demandé de dessiner simplement une “voiture décapotable” quand j’étais enfant à l’école primaire. À cet égard, “Cabriolet” était peut-être un nom très approprié après tout.
Photographié à Falmouth, Massachusetts – septembre 2019
